Dans son rapport sur l’utilisation par l’État des cabinets de conseil, la Cour des comptes confirme un recours massif et inapproprié du gouvernement depuis 2017. « C’est une solution de facilité » écrit la Cour des Comptes. Pour sa part, le ministère de l’Éducation nationale a diminué de 58% son recours à ces cabinets entre 2021 et 2022. Le scandale du rapport à 500 000 euros de McKinsey a laissé des traces…
Dans le rapport des sages de la rue de Cambon, les auteurs donnent pour exemple la commande passée par le ministère de l’éducation nationale en 2018 à deux cabinets de conseil à l’occasion de la réorganisation de la direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO). Ces « tâches ou réflexions auraient plus naturellement vocation à être remplies au moyen de compétences internes, par exemple l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) » affirment-ils. Le ministère « ne limite pas son recours à des cabinets de conseil aux domaines dans lesquels il n’aurait ni la compétence ni les ressources internes. Par exemple, au cours de la période sous revue, des missions de ce type ont donné lieu à des commandes imputées sur le marché porté par la DITP au titre de l’organisation de ses propres services, de l’avenir du métier d’enseignant (McKinsey), de la réorganisation de la DNE (Eurogroup) ou de l’appui au recteur de Corse (Inops). De fait, le ministère dispose de moyens d’expertise qui pourraient être sollicités en pareilles circonstances : l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche mais aussi la «cellule des consultants internes » (CCI), rattachée au secrétariat général » cinglent les sages quelques pages plus loin. « La possibilité, ouverte par la loi de transformation de la fonction publique du 6 août 2019, de recruter des agents non-titulaires sur la base d’un contrat de projet pourrait répondre à ce besoin d’adjonction de ressources temporaires sur des profils spécialisés, à un coût moins élevé que le recours à un cabinet de conseil. Le tarif journalier des consultants est en effet situé aux alentours de 850 € HT pour un junior (moins de trois ans d’expérience), de 1 150 € HT pour un sénior (3 à 8 ans d’expérience) et de 1 600 € HT pour un expert. Ces tarifs sont sans commune mesure avec le coût d’un cadre supérieur » conclut la cour des comptes.
Sur le rapport à 500 000 euros de McKinsey