Le SNUipp-FSU réagit à l’annonce de la scolarisation dès deux ans dans les quartiers sensibles. « Cette annonce d’Emmanuel Macron lors de son déplacement à Marseille pourrait être l’expression d’une ambition de lutte contre les inégalités si elle ne s’inscrivait pas dans une pure opération de communication » écrit le syndicat. « En effet, ces dispositifs existent déjà et n’ont pas fait partie des priorités du ministère depuis 2017. Alors qu’en 1999/2000, 35,20% des enfants de moins de trois ans étaient scolarisés, publics et privés confondus, ils n’étaient plus que 9,8% à fréquenter l’école en 2021/2022. En Éducation prioritaire renforcée (REP+), le taux de scolarisation à la rentrée 2021 était de 18,7% avec de fortes disparités entre les départements. Ainsi, le taux de scolarisation des moins de trois ans est de 0,2% à Mayotte, académie où les besoins en scolarisation précoce sont les plus prégnants, quand il s’élève à 53% dans l’académie de Rennes. C’est en éducation prioritaire, que les élèves ont le plus besoin de cette scolarisation précoce qui participe à l’amélioration de la réussite scolaire. Or si ce constat est partagé depuis longtemps, aucun moyen supplémentaire n’a été déployé pour inciter les familles à scolariser leur enfant de façon précoce. Faute de politique volontariste, le taux de scolarisation a continué à chuter lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron ».
Le syndicat rappelle que pour que la scolarisation des moins de trois ans soit réussie, il faut réunir certaines conditions : « effectifs à 15 élèves maximum, ATSEM affectée à plein temps pour chaque classe, possibilité de rentrée échelonnée, projet pédagogique à l’initiative des équipes enseignantes, formation spécifique… ». « Au-delà des effets d’annonces, elle exige un ensemble de mesures concrètes nécessitant des moyens matériels et humains » conclut-il.