Jeux de société, décomposition des nombres, comptines jusqu’à 30 et résolution de problèmes : le guide sur la construction du nombre en maternelle publié sur Eduscol regorge de préconisations pour les professeurs des écoles. Cette version 0 du guide nourrira la réflexion des enseignants et sera peut-être une source d’idées pour la classe. Le jeu de l’oie et le greli-grelo sont des activités mises à l’honneur dans ce guide qui accorde aussi une page à l’égalité fille-garçon qui survient vers 6 ans.
Utiliser ses doigts et jouer aux jeux de société
« A la fin de la grande section, l’enfant doit décomposer et recomposer des quantités jusqu’à au moins 10 et connaît la comptine jusqu’à au moins 30 », peut-on lire en avant-propos du guide de 82 pages. L’objectif de cette publication est « de faire connaître les derniers éléments de la recherche en didactique des mathématiques, notamment sur la pluralité des processus en jeu dans la construction du nombre à l’école maternelle ». Psychologie cognitive, didactique des maths et situations à mettre en œuvre en classe chapitrent le guide.
L’utilisation des doigts pour compter et pour calculer apparaît toujours comme un outil efficace. « Les français utilisent le pouce, l’index et le majeur pour représenter 3 et les britanniques lèvent l’annulaire, le majeur et l’index », indique le guide. A partir de 3 ans, un enfant peut connaître les nombres jusqu’à 10 et les écrire jusqu’à 5. Le calcul mental est évoqué dès 4 ans. « Les enfants possèdent des intuitions très précoces sur les quantités. Les jeux de plateau et autres jeux de société sont des outils privilégiés pour l’apprentissage du nombre en maternelle ».
« Dénombrer des objets non genrés »
Dans la partie didactique des mathématiques, un rappel est fait sur la place des consignes. « Il est très important que l’élève comprenne que sa réussite relève du respect ou non des consignes posées au départ ». Des exemples de sièges dans un wagon ou de collections de pion concrétisent les situations. « Le comptage est l’une des procédures de dénombrement. Il y en a d’autres », rappelle le guide. « L’enseignant propose des situations didactiques qui provoquent des activités différentes chez les élèves (action, formulation, validation) et qui ont chacun leur rôle dans l’apprentissage ».
Les inégalités entre les filles et les garçons font l’objet d’un focus à la page 29. « Les études qui portent sur l’école maternelle n’indiquent pas de distinction de genre dans la maîtrise des compétences de mathématiques. La distinction se fait à partir de 6 ans ». Une vigilance quotidienne dans la classe est préconisée à ce sujet « pour contrer les stéréotypes de genre inconsciemment à l’œuvre dès l’école maternelle ». Il conviendra de « choisir des collections à dénombrer ou des objets à manipuler qui n’ont pas de valeur genrée ».
Une programmation par cycle
« Pour favoriser la réussite des élèves, il est primordial qu’au sein de chaque école maternelle, les enseignants travaillent en équipe afin de définir une progressivité des enseignements sur tout le cycle », peut-on lire. « Une programmation efficace pour l’apprentissage du nombre doit prendre en compte ses 3 principales utilisations : le nombre pour exprimer les quantités (fonction cardinale), le nombre pour désigner un rang, une position (fonction ordinale) enfin le nombre pour résoudre un problème ».
Le guide contient des séances entières clé en main. Manipulation, oral, écrit, jeu : les exemples sont multiples. « Le jeu de la bataille permet aux élèves de s’exercer à utiliser le nombre pour comparer des quantités ». L’espace cuisine de la classe est aussi mobilisé pour les collections d’aliments ainsi que l’espace garage. Les maths sont partout ! Le jeu de l’oie ou les petits chevaux sont mis à l’honneur. « Les enfants qui y jouent progressent plus vite que les autres en mathématiques ». Il est demandé aux petites sections de pouvoir associer une quantité de points et un déplacement avec un et 2 dés. D’autres jeux comme le jeu des allumettes, le Lucky Luke ou le Greli-Grelo sont également finement détaillés.
Enfin, la place de l’affichage dans une classe ou l’établissement est souligné. « L’affichage doit être lisible, clair, succinct et surtout construit avec les élèves. Les affiches collectives correspondent aux problèmes de référence rencontrés ». Ces aide-mémoires sont là pour « franchir les étapes. L’affichage de classe évolue au cours de l’année ».
Julien Cabioch