Même si le SNASEN Unsa, syndicat national des assistantes sociaux de l’Éducation nationale, se félicite du retour au premier plan de la question du harcèlement et du cyberharcèlement, il dénonce une précipitation qui est « mauvaise conseillère ».
« L’annonce précipitée et sans concertation de la mise œuvre d’une heure de sensibilisation dans toutes les classes de collège indigne fortement les personnels mobilisés en équipe tout au long de l’année. Quel message est passé aux familles, que rien n’était fait jusqu’à l’annonce de M. Pap Ndiaye ? Cela revient à mépriser et méconnaître le travail en cours au sein des nombreux établissements dans ce domaine » écrit le syndicat dans un communiqué. « De nombreux conseillers techniques de service social assurent par ailleurs la mission de référents « harcèlement » au niveau départemental. L’exercice de cette mission délicate (en plus d’autres missions tout aussi prioritaires) nécessite disponibilité, implication et réactivité. Alors qu’à ce jour, elle s’effectue sans moyens supplémentaires dédiés, aucune reconnaissance, ni indemnité. La convocation le 15 juin à un séminaire national le 29 juin en présentiel à Paris met les personnels en tension en cette période de fin d’année où les agendas sont déjà surchargés. L’expertise apportée par les personnels sociaux contribue pourtant à la mise en œuvre des politiques éducatives qui doit reposer, pour être efficace face à la complexités des situations, sur la mobilisation de l’ensemble des compétences de chacun des personnels. Le SNASEN Unsa s’interroge sur l’annonce de la nomination d’un référent harcèlement dans chaque établissement, rémunéré pour cette mission, alors que cette disposition mise en œuvre sans succès il y a quelques années n’a fait l’objet d’aucune évaluation sérieuse ».
Selon le syndicat, le dispositif pHARe manque de visibilité et de pilotage académique. « Le harcèlement touche tous les établissements scolaires et concerne les enfants et adolescents de tous milieux. La généralisation aux lycées du programme PHARE dans sa dimension éducative et préventive est accueillie favorablement. Le harcèlement est aujourd’hui reconnu comme un délit. Le SNASEN UNSA est satisfait que le ministère ait rappelé les obligations légales qui incombent aux chefs d’établissement. La formalisation d’un protocole clair entre justice et Éducation nationale est plus que nécessaire. Qu’est-ce qu’une situation constatée ? une situation probable ? quelle réponse pénale pour les moins de 13 ans ? Le SNASEN UNSA s’interroge sur les moyens de la justice à répondre alors que les parquets sont déjà débordés.
N’oublions pas ! Le mineur auteur du harcèlement reste un mineur qui peut avoir été victime et qui doit également être protégé. Pour plus d’efficacité, la prévention du harcèlement doit s’inscrire dans une politique de prévention plus large ».
L’éducation au numérique, « l’expérience concrète de l’égalité et la fraternité, le développement des compétences psycho-sociales au cours du parcours scolaire » sont les leviers pour former les « adultes éclairés de demain ». « Les personnels sociaux, formés à l’écoute et à l’accompagnement individuel et collectif, contribuent avec engagement à cette politique de prévention dans toutes ses dimensions. Nombre d’entre eux sont exaspérés voire en souffrance professionnelle, faute de moyens d’exercer convenablement ces missions essentielles. Le SNASEN UNSA dénonce les redéploiements en urgence c’est-à-dire sans création de poste d’assistant de service social : L’expertise et les compétences du service social en faveur des élèves est nécessaire dans tous les établissements tant en prévention, qu’aux côtés des élèves, des familles et des équipes lors d’évènements dramatiques » ajoute le syndicat.