Selon l’APSES, dans plusieurs académies les notes de lots entiers de copies de lycéens ayant passé l’épreuve de spécialité sciences économiques et sociales (SES) ont été augmentées de façon arbitraire sans que les enseignants correcteurs soient consultés. Dans le communiqué « Notes du bas : bidouillage organisé pour masquer la réalité », l’association de professeurs fustige l’organisation du « bac Blanquer » qui impose « deux sujets pour un même bac : l’une des nombreuses absurdités du bac Blanquer, qui a donné lieu dans certaines académies à une procédure de remontée généralisée des notes ».
« L’existence d’une procédure d’harmonisation n’est pas nouvelle. Elle consistait auparavant à étudier avec les correcteurs et correctrices les raisons pour lesquelles leur lot de copies pouvait avoir une moyenne « statistiquement anormale ». Il n’en est rien ici puisqu’il s’agit d’une remontée généralisée des notes, par lot entier. L’objectif : palier les différences de notation et de difficulté entre l’épreuve du jour 1 et celle du jour 2, » nouvelle aberration générée par le bac Blanquer » indique le communiqué.
Pour l’APSES, le passage d’une même spécialité sur deux jours différents implique « nécessairement des niveaux de difficulté différents et des compétences diverses à mobiliser en fonction du jour de passage… La volonté d’harmoniser les moyennes entre les jours 1 et 2 n’a pas de sens car les élèves n’ont pas été tous été interrogés sur les mêmes points du programme. Mais surtout, le ministère omet volontairement que les élèves n’ont pas été aléatoirement répartis entre les deux jours (60% des élèves le jour 1, 40% le jour 2) et que les deux groupes peuvent présenter des caractéristiques sociales et scolaires différentes ».
L’association s’inquiète de l’image biaisé que peuvent se faire les élèves de leurs acquis – et qui pourrait les mettre en difficulté dans leurs études supérieures – mais aussi des « informations très partielles et biaisées » qu’offriront ces notes aux établissements de l’enseignement supérieur.
« Cette procédure administrative de remontée de notes participe d’une nouvelle dévalorisation de notre métier » poursuit l’APSES. « Elle abîme le sens de notre mission et l’engagement d’enseignant·es qui se sont consacrés avec professionnalisme à ce travail de correction ».
L’association demande donc d’arrêter cette « mascarade » et exige que les épreuves finales de spécialités aient lieu mois de juin, une remise à plat de la réforme du lycée et de la réforme du baccalauréat et un programme adapté au temps d’apprentissage des élèves.
Le communiqué est à lire ici