A l’appel de l’intersyndicale, mercredi 15 mars, de nombreux enseignants et enseignantes devraient être dans les cortèges défilants sur tout le territoire. Les syndicats d’enseignants et enseignantes n’annoncent aucun chiffre et pour cause. Mobiliser un mercredi permet aux professeurs de se rendre aux manifestations sans pour autant faire nécessairement grève et perdre une journée de salaire. C’est donc le nombre de manifestants qui donnera une indication de l’ampleur de la mobilisation
Alors que les taux de grévistes risquent d’être très faibles mercredi 15 mars – les enseignants du premier degré n’ayant pas classe dans leur très grande majorité ce jour-là et ceux du second degré seulement en matinée, les organisations syndicales tablent sur une mobilisation le 16 mars, même s’il n’y a pas d’appel unanime et franc à faire grève.
Des enseignants en grève reconductible
Pour autant, depuis le 7 mars, plusieurs enseignants et enseignantes sont en grève reconductible. À Paris notamment. « Il y a eu des mouvements de reconduction à partir du 7 avec des pics le 9 et le 14 et pas mal d’annonces pour le 16 », explique Benjamin Bauné de Sud éducation Paris. « Chaque jour, une école est fermée, surtout dans les 18ème, 20ème et 13ème arrondissement. On aurait entre 10 et 30% de grévistes selon les journées. Et on s’attend à une forte mobilisation jeudi». Dans le 93, le SNUipp-FSU appelle à se mobiliser aussi jeudi, journée de vote de la réforme. Tout comme SUD éducation. « La semaine dernière, les 7, 8,9 et 10, un certain nombre de professeurs étaient en grève. Beaucoup moins ce début de semaine » explique Émilie Benoit de Sud éducation 93.
Grève du bac ?
Autre levier de pression utilisé par les syndicats : le blocage des épreuves de spécialité. SUD éducation, la CGT éduc’Action, le SNES-FSU et le FO-SNFOLC, durcissent le ton. Dans un communiqué, le SNES-FSU affirme son soutien aux enseignants refusant de faire passer le bac. « Dans un contexte d’appel à la grève et de luttes contre la réforme des retraites, contre l’absence de revalorisation pour tous, contre le calendrier incohérent du baccalauréat, le SNES-FSU soutient toutes les mobilisations, y compris la grève, pendant les épreuves écrites de spécialité, les épreuves orales, pratiques et de compétences expérimentales ». Pour la CGT Educ’Action, « Si Macron s’obstine, elle (la CGT Educ’Action) appelle à prolonger et renforcer le mouvement jusqu’au retrait, y compris par la grève les jours de passage des épreuves de spécialités du baccalauréat ». Le FO-SNFOLC va plus loin. Le syndicat des collèges et lycées, a « demandé au gouvernement de reporter en juin les épreuves du Baccalauréat de mars. S’il refuse, c’est lui seul qui prendra la responsabilité́ du blocage. Pas question d’accepter son chantage aux examens pour remettre en cause le droit de grève ! ».
Appeler à faire grève du baccalauréat n’est pas sans risque pour les organisations syndicales, et elles se savent. Alors qu’aujourd’hui, l’opinion publique est du côté de la mobilisation, pas sûre que celle-ci soutienne un blocage du bac. Autre risque, le peu de chance qu’une grève impacte réellement la tenue des examens– même avec une forte mobilisation et de nombreux grévistes, comme l’a rappelé Edouard Geffray, patron de la DGESCO.
Mercredi 15 au soir, l’intersyndicale se réunira à nouveau. Elle annoncera les prochaines étapes de la mobilisation.
Lilia Ben Hamouda