Le CNAL, Comité National d’Action Laïque, réagit aux annonces du ministère en matière de mixité, il « donne son appréciation des mesures envisagées et trace des lignes rouges ».
Si le comité réagit favorablement aux annonces de secteurs bi-collèges, il tempère la portée des sections internationales dans les établissements défavorisés. « La présence de sections sélectives dans des établissements défavorisés ne présage en rien de la réalité d’une scolarité commune. En d’autres termes, des élèves peuvent être scolarisés dans le même établissement et vivre néanmoins leur scolarité dans des couloirs étanches. Ce dispositif ne garantit pas de réelle mixité » peut-on lire sur le site du comité.
Concernant l’enseignement privé sous contrat, le CNAL qualifie le ministre de lucide sur « le rôle décisif de l’enseignement privé dans le séparatisme scolaire ». En minimisant le pouvoir du secrétaire général de l’enseignement catholique – « Le CNAL rappelle que la loi prévoit uniquement la possibilité pour l’État de passer un contrat avec un établissement d’enseignement privé, et non avec un réseau religieux, linguistique ou pédagogique. Les réseaux constitués et qui s’érigent en représentants des établissements ne peuvent donc pas engager les établissements, qui ont chacun leur politique de choix des élèves. Le protocole souhaité risque donc de n’avoir qu’une portée très limitée » – il met à mal l’annonce ministérielle de plus de mixité dans ces établissements. Idem pour les bonus-malus qui « ne concernent que les frais de fonctionnement dus par la collectivité. Les sommes engagées représentent environ 5% du financement des établissements. Autant dire que cette modulation financière ne sera pas décisive ».
Quant à la prise en charge de la cantine par les collectivités, le CNAL qualifie cette possibilité de « choquante », elle « alourdirait les dépenses des collectivités, déjà fragilisées par l’inflation, en direction d’un secteur qui n’en a pas besoin. Nous revendiquons que tout financement public soit réservé au seul enseignement public ».
Pour le CNAL, « le ministre essaie de trouver un gentleman agreement entre deux parties aux intérêts et finalités tellement distincts qu’il pourrait se traduire par : « l’argent tout de suite, les objectifs plus tard, la contrainte jamais » ».