Agnès Lassalle, professeure d’espagnol, a été mortellement poignardée par l’un de ses élèves alors qu’elle donnait cours dans le lycée Saint-Thomas-d’Aquin de Saint-Jean-De-Luz dans les Pyrénées-Atlantiques.
Il était un peu moins de dix heures du matin, lorsqu’un élève de 16 ans s’est levé, a sorti un couteau long de 10 cm de son sac et a poignardé sa professeure en pleine poitrine selon France Bleu. C’est un enseignant qui a réussi à désarmer le jeune lycéen de seconde qui dit avoir entendu des voix. Il a été mis en examen pour assassinat.
Les quelques mille élèves de l’établissement sont restés confinés pendant près de deux heures. Les élèves de la classe où a eu lieu le drame, et des deux autres classes de seconde, sont accompagnées par une cellule psychologique. Les enseignants et enseignantes du lycée aussi.
Le lycée privé, dans lequel s’est produit le drame, jouit d’une bonne réputation et scolarise des enfants de familles de classes moyennes et favorisées. « Un établissement très calme, réputé pour la sérénités de son climat scolaire » selon le ministre de l’éducation nationale qui s’est rendu sur place en début d’après midi.
« Face a ce drame nous avons tenu a être présents pour témoigner de notre émotion mais aussi de notre solidarité à l’égard de la communauté éducative » a déclaré Pap Ndiaye. « Nous avons voulu témoigner du respect à l’égard de la victime dont nous avons appris l’exceptionnel engagement au service de ses élèves. C’est un jour triste pour l’Éducation nationale. Le temps de l’enquête viendra. Aujourd’hui, c’est le temps de l’émotion et de la solidarité« . Le ministre a annoncé qu’une minute de silence sera observée dans tous les établissements du second degré jeudi à 15 heures.
« Ma première pensée est pour notre collègue enseignante qui a perdu la vie, et pour ses proches, que j’assure de notre compassion fraternelle, et de notre prière, quelles que soient leurs convictions » a réagit Philippe Delorme, Secrétaire général de l’Enseignement catholique, qui accompagnait le ministre de l’Éducation national. « J’exprime ma très profonde émotion face à ce drame qui touche solidairement toute la communauté des établissements catholiques d’enseignement… Il n’y a pas de place aujourd’hui pour autre chose que la douleur et l’affliction« .
« Cette violence est inacceptable et vient cruellement rappelé, deux ans et demi après l’assassinat de Samuel Paty, l’urgence de protéger les enseignants devenus une cible. Aucun enseignant ne doit décéder, ni subir aucun type de violence, à cause de son métier » a régit la Fep-CFDT, Fédération de l’Enseignement et de la Formation privés.
« En laissant l’enquête se faire, sans sombrer dans la démagogie, ce drame va légitimement renvoyer aux questions de traitement de la santé mentale, aux moyens insuffisants donnés aux système éducatif (médecins, infirmières, psychologues, assistantes sociales, AESH,…) et médico social pour la prise en charge des élèves » a tweeté Frédéric Marchand, secrétaire général de l’UNSA éducation.
« Une collègue assassinée alors qu’elle faisait son métier. Les mots sont difficiles à dire car ils disent l’indicible, ils disent l’impensable : mourir en enseignant. L’heure est au recueillement en pensant à sa famille, ses proches, ses collègues, ses élèves. Viendra le temps des leçons à tirer mais dans l’attente des résultats de l’enquête, plutôt que de sombrer dans l’instrumentalisation, à chacun de faire preuve de dignité et de retenue en respectant le temps de la douleur d’une communauté éducative sous le choc » a réagit Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, faisant référence aux propos de de diverses personnalités politiques.
Cette tragédie n’est pas sans rappeler le meurtre de Fabienne Terral Calmels, assassinée à Albi dans sa classe le 4 juillet 2014 par une mère d’élève et celui de Samuel Paty.
Lilia Ben Hamouda