« Il est tout à fait possible et nécessaire de combiner les 3 heures d’EPS avec la demi-heure quotidienne d’activité physique », nous dit Pap Ndiaye le 6 février, en présence de la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra. En déplacement dans une école de Nogent-sur-Marne (94), les deux ministres, accompagnés d’athlètes de haut niveau, ont assisté à des animations sportives menées notamment par des membres d’associations sportives. Pour Pap Ndiaye, « les 30 minutes facilitent la concentration au travail et permettent aux élèves de mieux travailler ». Le ministère expérimente sur le même modèle deux heures de sport dans près de 200 collèges. « On a 3 niveaux : l’EPS, le sport scolaire et ces 2 heures au collège ou ces 30 minutes à l’école », ajoute Pap Ndiaye. Amélie Oudéa-Castéra estime que ces 30 minutes sont « en complémentarité avec le socle qu’est l’EPS » et « qu’on a besoin de tout le monde ». La réalité semble pourtant différente. Par exemple, le récent rapport de l’Inspection générale sur les CM2 montre que l’horaire d’EPS n’est respecté que dans 7% des écoles. L’EPS a perdu 60 minutes hebdomadaires en moyenne. Celles ci sont allées au renforcement des fondamentaux (40 minutes pour le français en moyenne et 25 pour les maths) suite aux nombreuses injonctions ministérielles. On distingue dans cette séquence nogentaise deux évolutions. D’une part le recul réel de l’EPS à l’école primaire sous pression ministérielle, masquée par le discours sur les « 30 minutes ». D’autre part, un discours lancé par JM Blanquer (notamment avec le 2S2C) sur le sport à l’école (et non l’EPS) et l’appel aux clubs sportifs. C’est bien l’avenir de l’EPS qui se joue avec la tentation de remplacer les professeurs d’EPS par des animateurs sportifs. Un rapport de la Cour des Comptes de 2019 demandait déjà des indicateurs sportifs pour évaluer l’EPS et l’appel aux associations sportives pour intervenir dans les établissements scolaires. Les J.O. offrent une opportunité pour un discours aussi populiste à propos de l’EPS que celui sur les fondamentaux.
Rapport de la Cour des Comptes