« C’est un enrichissement énorme pour ce métier ». Professeur d’histoire-géographie EMC au collège de la Paix à Issy-les-Mx, Matthieu Haroux anime le « forum de la différence » organisé dans son établissement. Un moment fort de la lutte contre les discriminations.
Alimenté par la cour de récréation…
Et l’histoire-géo ? « En histoire on travaille sur les grandes figures du féminisme et le rôle des femmes dans les Lumières », explique M Haroux. « En géographie il y a aussi une découverte des inégalités dans le monde par exemple pour la santé ou les inégalités de genre. Mais c’est surtout l’EMC qui bénéficie de cette semaine ».
Du mur des insultes à la rivière du doute…
Parmi les temps forts de cette semaine, on remarque « le mur des insultes ». « C’est une animation confiée à un enseignant expérimenté », précise M Haroux. « Les élèves écrivent sur des post-il les insultes qu’ils entendent. On les classe ensuite en fonction des stéréotypes sous jacents. Il y a tout un travail d’explication sur ces stéréotypes. Et aussi sur la gradation des insultes. Les élèves réfléchissent aux points de rupture et à leur signification. Jusqu’où puis je aller dans les insultes avec mes amis ? Et pourquoi ? ».
Il y a aussi « la rivière du doute » où les élèves interviennent sur les discriminations en lien avec l’ignorance, par exemple en matière religieuse. Le Forum traite aussi frontalement de l’homophobie. « Dans la cour de récréation on entend en permanence des insultes homophobes », rappelle M Haroux. « Cela justifie qu’on en discute avec les élèves. Il y a beaucoup de méconnaissance sur ce sujet ».
« Les élèves sont contents parce que pendant une semaine ils sont face à des différences qu’ils ne connaissent pas. Ils en sortent enrichis et friands », nous dit M Haroux. Mais le Forum est aussi un moment gratifiant pour M Haroux. « C’est un enrichissement énorme par rapport à mon métier. Je vois les élèves grandir et murir. J’ai tendance à me dire que les petites graines semées en histoire-géographie et EMC finissent par germer… »
Propos recueillis par François Jarraud
L’EMC passe mieux par la pratique
