Régis Guyon, Directeur adjoint de l’Institut français de l’éducation, ENS de Lyon, est rédacteur en chef de la revue Diversité. Dans l’éditorial du numéro de janvier 2023 qu’il signe, il confie : « En dépit de l’apaisement de la querelle scolaire depuis le XIXe siècle, les religions et leur place dans l’école restent une question socialement et politiquement vive, susceptible de déclencher des polémiques à la moindre étincelle ». Dans cet entretien exclusif, il nous raconte l’aventure de la rédaction du dernier numéro.
Régis Guyon est un homme aux multiples casquettes. Outre ses fonctions de directeur adjoint de l’Ifé et rédacteur en chef de Diversité, il produit l’émission « Ça ne manque pas d’R » – Kadékol : la web radio de l’Ifé. L’émission est axée sur la recherche en éducation et formation et éclaire les pratiques de terrain. Le dernier épisode parlait évaluation.
Quels éléments ou évènements ont guidé le choix du sujet ?
Généralement, le comité de rédaction souhaite traiter d’enjeux qui traversent le système, et tient compte des auteurs ressources – chercheurs, enseignants, formateurs, inspecteurs, chefs d’établissements… Nous rédigeons toujours selon une ligne critique constructive et assumée.
Quelle ligne éditoriale a été choisie ?
L’idée de ce numéro est née d’une émission de radio produite à la rentrée 2021, dont le thème « enseigner les religions à l’école » était traité notamment par Françoise Lantheaume – une des rédactrices de ce numéro. Ensuite le comité a cheminé pour traiter la place de cet enseignement notamment dans le privé sous contrat, fait appel à des historiens, des praticiens du premier degré, des inspecteurs… Nous ne voulions pas faire un document de plus sur la laïcité, déjà traitée à de nombreuses occasions, mais ramener ce thème sur le champ culturel, sociétal.
Le présent numéro de la revue donne-t-il des éléments de construction d’une approche pédagogique facilitant le travail des enseignants en ce domaine ?
Nos observations peuvent proposer des issues pour « sortir de l’embarras » rencontré par certains enseignants et enseignantes, mais elles ne comportent pas de fiches pratiques. Les témoignages souhaitent proposer des éléments qui permettent d’éclairer, d’étayer la compréhension des faits. Certains articles racontent les pratiques pour « donner à voir ce que des collègues peuvent faire ». Une recontextualisation est forcément nécessaire pour mettre en œuvre au niveau opérationnel certaines idées ou analyses décrites. Certaines réalités se colorent également différemment selon les régions de Métropole, d’Outre-mer…
Et pour résumer ?
Nous avons tenté de construire un patchwork des points de vue, avec des éclairages variés, argumentés, pas un « prêt à penser ».
Propos recueillis par Jean-François Liaudois