Mercredi 14 septembre, la Cité des sciences et de l’industrie vous invite à un atelier autour de l’exposition «Evolutions industrielles », une exposition pour réfléchir à l’industrie et à son impact sur la planète. Elle pose la question de l’ambivalence de l’industrie et propose de regarder sa dimension bénéfique autant que sa dimension inquiétante voire menaçante. Entouré d’installations artistiques, et didactiques, de vidéos, de films, le public vit des expériences sensibles et émotionnelles, sonores et visuelles, surprenantes, qui lui permettent de comprendre les changements actuels en les confrontant à ceux d’hier. Un parcours en sept temps forts invite tout un chacun à s’interroger sur cette ambivalence industrielle. Un dossier pédagogique d’une cinquantaine de pages est à la disposition des professeurs du second degré.
Révolution ou évolutions ?
L’industrialisation est un phénomène lent qui a commencé bien avant le XVIIIème siècle et ne s’attache pas à un territoire particulier. L’exposition entend faire le point sur ce concept de révolution industrielle qui débuterait en Angleterre avec l’invention de la machine à vapeur de James Watt en1769. Elle souhaite déconstruire cette notion et montrer à la place, les évolutions industrielles. Depuis des siècles, l’industrie transforme à grande échelle des matières premières, par le travail et l’énergie, organise la production massive d’objets, de réseaux, de systèmes et de services. Ainsi l’exposition déconstruit la notion de révolution industrielle au profit d’une suite d’évolutions progressives.
L’hyperindustrialisation de la planète
Deux installations révèlent l’accroissement de la production, de la consommation, et les transformations des visages de l’industrie. Cette seconde partie de l’exposition baptisée « Transformations » invite le public à traverser un appartement moderne rempli de produits industriels en tout genre, et à comprendre la complexité des filières techniques qui se cachent derrière leur confection. Le pourquoi du comment est projeté sur les murs des pièces, à travers des séquences vidéo instructives. La seconde installation met en scène, à l’échelle d’un siècle, les transformations d’un site majeure de l’histoire industrielle française : PSA-Sochaux. L’emploi manufacturier augmente dans le monde. L’industrie prospère, se déplace et évolue sans cesse, nourrissant une économie fondée sur l’accumulation d’objets. On peut parler aujourd’hui d’hyperindustrialisation de la planète.
L’organisation du travail
Le quatrième temps fort de l’exposition, « Homo faber », aborde les transformations des modes d’organisation du travail et les métamorphoses de l’industrie à travers la question du travail, tout en montrant la coexistence et le foisonnement des modes de production. Trois lieux emblématiques structurent le propos : la mine, l’usine, et la plateforme numérique qui illustre la transfiguration du travail par l’entreprise du numérique. Une mise en scène d’une vingtaine de vêtements de travail suspendus au plafond, illustre notamment la fusion de l’industrie manufacturière avec celle des services. Cinq témoignages audio, sont proposés aux visiteurs, pour leur présenter différents métiers actuels.
Un film humoristique
Un film humoristique, écrit à partir de citations authentiques, met en scène un débat entre 16 personnalités historiques dont les idées et les discours ont marqué l’histoire de l’activité industrielle. Ces récits correspondent à deux visions récurrentes : la technique et l’industrialisation perçues comme des menaces pour l’Homme ou des solutions à tous les problèmes de l’Humanité, comme sources d’asservissement ou d’émancipation. René Descartes et Francis Bacon mènent le débat et donnent la parole, tour à tour, à Jean-Jacques Rousseau, Adam Smith, Saint-Simon, Jiaqing (empereur de Chine), Karl Marx, Friedrich Engels, Frederick Taylor, Rosa Luxemburg, Deng Xiaoping, Hannah Arendt, Simone Veil, Ivan Illich, Steve Jobs, et pour finir à Elon Musk.
Le nouveau monde hyperindustriel
L’exposition se termine par une projection spectaculaire à 270°qui révèle le nouveau monde hyperindustriel. Cette installation inédite présente les infrastructures à la fois gigantesques et invisibles du numérique : satellites, câbles sous-marins et centre de données. Cette vidéo révèle ces nouvelles infrastructures et montre une Terre devenue une pelote de câbles qui supportent des communications instantanées, entourée de satellites, et stockant des données dans de centres toujours plus nombreux, dont on soupçonne à peine l’existence.
Le dossier pédagogique
Un dossier est à la disposition des professeurs du second degré. Il présente les objectifs de cette exposition inédite, en décrit les espaces, développant pour chacun des focus, et donnant des pistes des réflexions lors de la visite scolaire. Il précise les liens de l’exposition avec les programmes scolaires. Une dizaine de pages sont consacrées à décrire les disciplines concernées pour les classes de seconde, de premières générales et technologiques, et de terminales, générales et professionnelles.
Pour le public scolaire
Le service Education & formation propose aux enseignants un atelier Explor’Actions pour découvrir l’exposition « Evolutions industrielles ». Deux dates sont programmées : le mercredi 14 septembre de 14h à 16h30, en présentiel à la Cité des sciences et de l’industrie et le mercredi 28 septembre de 14h à 16h30 en ligne. Ces ateliers proposent une visite commentée de l’exposition, une présentation des ressources, et permettent des discussions entre les participants pour élaborer des parcours spécifiques. L’idée est de concevoir une expérience de visite qui permette à l’élève non pas de faire (au sens de manipuler) mais de ressentir, d’éprouver, d’être troublé. Pour participer à un atelier, il est nécessaire de s’inscrire. Les professeurs peuvent organiser des visites scolaires, l’exposition est accessible à partir de 14 ans. Les réservations sont à adresser à resagroupescite@universcience.fr
Béatrice Flammang