"J’ai changé mes pratiques pédagogiques depuis la classe archéo". Professeur d’histoire-géo au collège Luis Ortiz de Saint-Dizier (Haute Marne), Lionel Breux fait vivre une classe de 6ème "archéo" dans un collège Rep. L’archéologie a changé le rapport des élèves au cours d’histoire-géo et à l’école.
Rendre les élèves actifs
Au collège Luis Ortiz de Saint Dizier, la classe archéo est une sixième. Une classe ordinaire de ce collège Rep, avec des enfants venus de milieu populaire mais qui ont la chance de pouvoir découvrir leur environnement avec le regard d’archéologues professionnels.
Chaque jeudi matin, les élèves ont rendez vous en archéologie avec Lionel Breux et des intervenants de l’Inrap. "Soit ils ont une intervention avec un spécialiste de l’Inrap", explique L Breux, "qui leur présente un sujet de manière scientifique mais adaptée avent de les inviter à pratiquer. Soit ils font des fouilles dans le bac de fouille".
"Ca marche parce que les élèves sont en action", explique L Breux. Ils acquièrent une démarche scientifique grâce à l’aide des intervenants Inrap. Mais aussi parce qu’ils sont actifs". Les élèves émettent des hypothèses lors des séances et cherchent à les valider.
L’archéologie est une préoccupation de la municipalité de Saint Dizier qui veut développer un Festival archéologique. La ville a encouragé la création d’une classe archéologique dans un autre collège. Elle soutient aussi la classe archéologie du collège L Ortiz.
Un appui pour l’enseignement
A l’origine du projet du collège, une rencontre inopinée. "Lors d’un combat médiéval de behourd qui avait lieu à Saint Dizier, j’ai été frappé de voir mes élèves présents y compris lors d’ateliers d’histoire. L’intervenant m’a donné la clé de la participation volontaire de mes élèves : ils sont actifs. Ils mettent les mains dans le cambouis", explique L Breux. Lors de la classe archéologique les élèves changent de comportement. "Il n’y a plus de problèmes de comportement. Je peux les emmener partout. Ils comprennent très bien les règles et ils les respectent".
Du coup la classe archéo est devenue un appui pour l’enseignement de Lionel Breux. "En 6ème je peux facilement réutiliser ce qu’ils ont vu en classe archéologie pour le cours d’histoire", dit-il. "Mais ce que j’ai repris c’est surtout la mise en activité des élèves".
Depuis l’expérience de la classe archéo, L Breux met ses élèves en ilots bonifié. Ils travaillent en autonomie avec des rôles différents "comme quand l’expert en céramique de l’Inrap les invite à remonter une poterie".
"Grâce à la classe archéologie j’ai appris des choses sur mon métier",nous dit L Breux. "La remise en cause de mes pratiques m’empêche de m’ennuyer. Je me verrais plus du tout faire un cours magistral"
Propos recueillis par F Jarraud
L’autre classe archéologie de Saint Dizier