Pap Ndiaye ministre de l’éducation
Pap Ndiaye et JM Blanquer : Rupture ou continuité ?
Quand un ministre s’en va il vante son bilan. Quand il arrive il salue les enseignants. Tout cela, JM Blanquer et Pap Ndiaye l’ont fait le 20 mai lors de la cérémonie de passation de pouvoirs. Mais les deux hommes se sont aussi affrontés à fleuret très moucheté sur le thème de la continuité. De leur coté, les syndicats posent dès maintenant leurs exigences en attendant d’entamer un dialogue que le nouveau ministre a promis.
Pap Ndiaye ministre de l’Education nationale
C’est une nomination surprise, un tournant et pourtant une continuité. La nomination de Pap Ndiaye à l’éducation nationale et à la jeunesse est une surprise. Il ne figurait pas dans les noms qui revenaient pour ce ministère et ce n’est pas un politique. Un tournant car il va rompre avec le populisme anti wokisme agité par JM Blanquer. Une continuité car il aura à appliquer la politique décidée par E Macron, c’est à dire continuer ce qui avait été dessiné dès 2017.
Philippe Meirieu : Redonner leur sens aux métiers de l’éducation
Monsieur le Ministre,
Votre nomination est, à mes yeux, comme aux yeux de beaucoup, une belle surprise. Votre travail universitaire, vos engagements, vos prises de position sont, en effet, le gage d’un renouvellement important à la tête de l’Éducation nationale. Vous avez travaillé sur les discriminations et sur l’émancipation ; vous avez eu, à de nombreuses reprises, des paroles justes, sans concession et apaisantes à la fois, sur des questions de société essentielles ; vous incarnez la lutte pour l’égalité des droits dans ce qu’elle a de plus fondamental pour notre avenir… Ce sont là, pour les enseignantes et enseignants, comme pour tous les personnels de l’Éducation nationale et de l’Éducation populaire, des signes forts qui nous font espérer un vrai renouveau.
Législatives
Les syndicats demandent des moyens à Elisabeth Borne
Les syndicats de l’éducation n’attendent pas. Le 18 mai ils écrivent à la première ministre. « La situation pour la prochaine rentrée est inquiétante. Avec la chute importante du nombre de présents aux concours de recrutement, : des personnels vont manquer pour la rentrée 2022. Ceci alors que celles et ceux en postes dans les écoles, les établissements et les services sont épuisés par les réformes à marche forcée du dernier quinquennat et inquiets des projets annoncés », écrivent ensemble 11 syndicats (FSU, UNSA Education, FNEC FP-FO, SGEN-CFDT, CGT Educ’action, SNALC, Sud Education, SNCL-FAEN, FO-EA, CGT Agri, SUD Rural Territoires) et la Fcpe. » Il est nécessaire de mobiliser des moyens notamment en pérennisant partout où elles existent les listes complémentaires en y recourant en première intention. Il faut également dès maintenant renouveler les contractuels mobilisés pour assurer les remplacements cette année. Dans l’immédiat, nous demandons un moratoire sur les suppressions de postes présentées dans les comités techniques… Au titre des priorités à engager dès le début du quinquennat, nous vous confirmons notre exigence d’une revalorisation ambitieuse des salaires pour tous les personnels non seulement pour compenser la perte de pouvoir d’achat depuis plusieurs années mais pour redonner de l’attractivité aux métiers des services publics d’Education, sans conditionnement à des tâches supplémentaires ». Faire bloc semble être la bonne politique.
NUPES : Un programme contre les inégalités scolaires
« Nous affirmons très clairement qu’il doit y avoir zéro décrocheur et que pour avoir un service public de qualité il est indispensable de recruter des personnels en nombre et de réduire le nombre d’élèves par classe ». C’est Marie Jeanne Gobert, responsable des services publics au PCF, qui a présenté le 19 mai la partie du programme de Nupes, l’alliance des gauches, concernant l’Ecole. Le programme fixe trois priorités : lutter contre la ségrégation scolaire, renforcer l’enseignement professionnel et revaloriser les personnels Education Nationale. Il est nettement en rupture avec celui d’E Macron.
Marc Douaire : Une vraie politique d’éducation prioritaire s’impose !
En tête des défis qui attendent le nouveau ministre de l’Education nationale figure la lutte contre les inégalités sociales à l’Ecole. C’est ce que rappelle Marc Douaire, président de l’Observatoire des Zones Prioritaires, une association qui fédère des acteurs de l’éducation prioritaire. Il demande une rupture avec la politique suivie par JM Blanquer et le redémarrage de l’éducation prioritaire, en commençant par des Assises nationales.
Sophie Vénétitay : Le Snes Fsu attend un ministre de rupture
Du 9 au 13 mai, le Snes Fsu a tenu son congrès national à Montpellier en pleine période d’alternance politique. Dans cet entretien, Sophie Vénetitay, secrétaire générale du premier syndicat du 2d degré, fait le point sur les attentes de son syndicat et aussi sur le bilan des 5 années Blanquer.
Elisabeth Borne fraichement accueillie en éducation
« Nous sommes inquiets de voir E Borne nommée première ministre au regard de son rôle dans le développement de l’apprentissage », nous a dit Sigrid Gérardin, co-secrétaire générale du Snuep fsu, un syndicat de la voie professionnelle. Elle relève, qu’avec la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, l’apprentissage a bénéficié de moyens financiers importants et a été confié aux organisations patronales à la place des régions. Comme ministre du travail, « E Borne a été plus attentive aux exigences des organisations patronales qu’aux demandes des représentants des salariés ».
L’intersyndicale de la fonction publique saisit E Borne sur les salaires
« La première des urgences est celle des salaires et du pouvoir d’achat. La situation actuelle en la matière est inacceptable… La cause principale de cet état de fait résulte de la quasi-absence d’augmentation et de mesures générales depuis douze ans. Pierre angulaire des salaires des agentes et agents de la Fonction publique, le point d’indice doit en conséquence être fortement revalorisé et dans les plus brefs délais ». Geste inédit, les 8 fédérations de la Fonction publique, Cgc, Cftc, Cgt, FA, FO, FSU, Solidaires et Unsa, s’adressent ensemble le 17 mai à E Macron et E Borne. Outre la hausse des salaires, les 8 fédérations demandent l’indexation de la valeur du point fonction publique sur l’évolution du coût de la vie.
Le Snpden veut la pause
Après Blanquer, « Il faut laisser reposer la pâte ». La formule résume la principale attente du premier syndicat de personnels de direction pour l’après Blanquer. Après 5 années de réformes accélérées, les personnels de direction veulent souffler. C’est vrai aussi pour la réforme des maths en 1ère ou celle de la réforme de la voie professionnelle. Pas de chance, Emmanuel Macron a déjà promis de nouvelles réformes. Ce nouvelles années difficiles s’annoncent pour le syndicat.
Politique ministérielle
Recrutement : Effondrement aussi dans le premier degré et l’enseignement professionnel
La publication de nouveaux résultats des épreuves d’admissibilité aux concours de recrutement des enseignants montre l’extension de la crise dans le premier degré et dans l’enseignement professionnel. Ce sont donc tous les secteurs de l’éducation nationale qui sont touché par une crise sans précédent. La rentrée est bien compromise. Les syndicats demandent des mesures d’urgence.
La crise du recrutement s’amplifie
La publication le 12 mai des résultats des épreuves d’admissibilité dans de nouvelles disciplines montre que, si l’effondrement du nombre des admissibles n’est pas généralisé, il touche de nombreuses disciplines. Les syndicats dénoncent » un auto-sabotage » (Se Unsa) et exigent des mesures immédiates.
Loi Blanquer : Des précisions sur la compensation des communes
Dans une réponse à une question d’un sénateur, le ministère précise les modalités de versement de la compensation par l’Etat des dépenses des maternelles privées suite à l’abaissement de l’âge de l’instruction obligatoire dans la loi BLanquer. » Cette mesure constitue, pour les communes, une extension de compétences qui, en application de l’article 72-2 de la Constitution, doit donner lieu à un accompagnement financier de la part de l’État », écrit le ministère. » Les dépenses éligibles sont les dépenses de fonctionnement nouvelles qui résultent directement de l’extension de l’instruction obligatoire… Avec l’abaissement de l’âge de l’instruction obligatoire, toute commune de résidence est désormais tenue de prendre en charge, pour les élèves domiciliés sur son territoire et dans les mêmes conditions que pour les classes correspondantes de l’enseignement public, les dépenses de fonctionnement des classes élémentaires et préélémentaires privées sous contrat d’association avec l’État ». Et cela ne survient que s’il y a hausse des dépenses. » Une hausse des dépenses dans les classes préélémentaires compensée par une baisse des dépenses dans les classes élémentaires ne permet pas d’établir une hausse globale des dépenses obligatoires de fonctionnement pouvant donner lieu à une attribution de ressources ». Cette mesure de la loi Blanquer devrait couter de 100 à 150 millions à l’Etat au profit de l’enseignement privé.
Bac : La correction en panne
On nous avait pourtant promis, au ministère, que tout avait été testé en situation réelle… A nouveau tout était prêt. A nouveau, le système de numérisation des copies des épreuves de spécialité est tombé en panne. Selon le Snpden Unsa, syndicat de personnels de direction, « après une première remontée – parfois chaotique – des copies des épreuves de mercredi, les remontées de jeudi ont été dès 19h00 impossibles. SANTORIN s’est interrompu plusieurs heures ». Las de ces incidents, le Snpden demande des actes et non plus des promesses. « La charge de travail impulsée par cet incident doit être prise en compte par un délai de remontées adapté et allongé. Le SNPDEN-UNSA demande que soient transmises rapidement, des informations claires et précises ainsi qu’une communication partagée auprès de l’ensemble des personnels de direction ».
Antiracisme : Sud 93 demande la démission de l’adjointe du Dasen
Suite à la publication par Mediapart d’un article mettant en cause l’adjointe au Dasen du 93, Sud éducation 93 accuse. » SUD éducation 93 a déjà subi deux plaintes de Jean-Michel Blanquer, classées sans suite. Puis une plainte de cinq parlementaires LR exigeant notre dissolution : en attente du verdict le 19 mai. L’engagement et la pédagogie antiracistes que nous défendons ont été attaqués à de multiples reprises par notre hiérarchie, le ministre et l’extrême-droite », rappelle Sud. « »Le mail auquel a eu accès Mediapart est signé de Marie Rogler, adjointe au DASEN chargée du 1er degré. Il est adressé aux IEN (inspecteur·rices du 1er degré) du département… Dans ce mail, l’adjointe au DASEN ordonne aux inspecteur·rices du 1er degré d’empêcher les personnels de participer à notre stage syndical par tout moyen. Elle ajoute que ces consignes sont soutenues en haut lieu ! SUD Éducation 93 le rappelle : refuser un congé de formation syndical en raison de son contenu est illégal, et nous l’avons déjà prouvé, par des décisions de justice ! » Sud 93 » dénonce formellement la croisade menée par la hiérarchie de Seine-Saint-Denis », « se réserve la possibilité d’engager toutes les procédures qui seraient nécessaires pour que ces agissements ne restent pas impunis », et « exige la démission de Marie Rogler ».
Métier enseignant
Les enseignants victimes du Bataclan broyés par l’Education nationale
Le 17 mai, 122ème jour du procès, des victimes témoignent de l’attentat et de ses suites. Parmi eux, plusieurs enseignants. Ils tiennent le même discours. S’ils ont pu rencontrer au niveau rectoral du soutien, dans leur établissement les logiques bureaucratiques, jusqu’aux plus stupides, les ont broyés.
Un nouveau décret mobilise les professeurs français à l’étranger
Il n’y avait pas besoin de cela. Une large intersyndicale des esneignants de l’AEFE a déjà déposé un préavis de grève pour le 19 mai en réaction à la remise en cause de leur statut. Mais voilà qu’un décret « scélérat » modifie le taux de cotisation de certains enseignants. Selon le Snes il ne concerne que « détachés directs » en contrat local EFE et non aux détachés auprès de l’opérateur public AEFE. Pour ceux là le taux de cotisation retraite passe de 10 à 28% !
Une intersyndicale appelle à la grève dans les établissements de l’AEFE
Les syndicats Snuipp Fsu, Snes Fsu, Unsa Education et Sgen Cfdt ont déposé un préavis de grève auprès de l’AEFE (agence pour l’enseignement français à l’étranger) pour le 19 mai. C’est la réécriture du cadre juridique des personnels détachés qui explique ce mouvement. L’intersyndicale déplore la fin de la consultation des commissions consultatives pour le recrutement et le retrait de plusieurs avancées.
Accès à la classe exceptionnelle des professeurs du privé
Une note publiée au BO présente les conditions d’inscription et d’établissement du tableau d’avancement pour l’accès à la classe exceptionnelle de tous les professeurs du privé sous contrat.
Maitres du privé : Liste d’aptitude des agrégés
Le BO du 19 mai publie une note de service fixant les conditions d’accès à l’agrégation par liste d’aptitude. Elle rappelle les conditions à remplir et l’établissement de la liste d’aptitude.