Déplorant à la fois le haut niveau de l’extrême droite et le programme d’E Macron pour l’éducation, Benoît Teste, secrétaire général de la Fsu, première fédération syndicale de l’éducation, invite dès maintenant les enseignants à se mobiliser. D’autant que le programme d’E Macron, par exemple la réforme des retraites, sera présenté dès cet été.
Votre première réaction aux résultats du 1er tour ?
« Le scénario redouté est là. L’extrême droite au second tour c’est la pire chose qui pouvait arriver », nous dit Benoît Teste, secrétaire général de la Fsu. « On voit dans la profession des « tout sauf Macron » qui montent. Il y a une forme de détresse et une volonté de ne pas participer au 2d tour qui sont très inquiétants.
E Macron a joué un jeu pervers en particulier sur l’éducation en tapant d’une façon populiste sur les enseignants après un quinquennat qui a laissé les enseignants, et la Fonction publique, exsangues.
Il y a eu à la fin de la campagne des choses positives à savoir le retour de la question sociale : retraite, salaires, pouvoir d’achat. On a beaucoup parlé éducation avec Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot. On a des alternatives au projet dévastateur d’E Macron. Mais on a aussi au second tout deux projets dévastateurs. On doit se préparer à une forte mobilisation.
On est dans l’état d’esprit de continuer la mobilisation quoiqu’il arrive, de dénoncer les idées d’extrême droite et de préparer la suite. On va faire exister un mouvement social qui, quand il est atone, est facteur de progression des idées d’extrême droite. C’est l’incapacité à organiser de larges mobilisations, la perte des collectifs de travail, le développement de la précarité qui aboutissent aussi au vote d’extrême droite et à la montée de l’individualisme. On prendra notre part. Et cela commence dès ce soir. On va voir ce que feront les autres organisations. On ira aux réunions pour un cadre unitaire.
Faut-il se préparer à un 3ème tour social ?
Inévitablement. Le contexte de cette campagne en trompe l’oeil, où il y a des idées d’extrême droite à un haut niveau et les idées d’E Macron qui veut aller plus loin dans ce qu’il a mis en oeuvre, nécessite une mobilisation forte.
Il y aura le 1er mai. L’agenda présidentiel va nécessiter une mobilisation rapide. La réforme des retraites c’est cet été. Le nouveau pacte pour les enseignants c’est pour la rentrée 2023. Donc c’est dès maintenant que les discussions doivent commencer. La seule bonne nouvelle c’est l’absence de JM Blanquer depuis quelques semaines. Mais va t-il ressortir du chapeau après la campagne ? On le redoute.
Propos recueillis par François Jarraud