Par Monique Royer
Abdourahmane Adji, enseignant en Histoire géographie à Bobo Dioulasso au Burkina Faso.
Les TICE sont entrées dans la vie d’Abdourahmane Adji peu avant l’an 2000. Censeur dans un lycée technique, il voit alors arriver 200 ordinateurs dans son établissement qui resteront peu utilisés faute de formation du personnel. Monsieur Adji décide alors de se financer une formation pour s’approprier l’outil informatique car il est rapidement convaincu de la nécessité d’en développer les usages pédagogiques dans sa sphère professionnelle. En 2000, il passe à la réalisation grâce au projet World links, projet d’alphabétisation numérique financé par le Banque Mondiale. En 2003, après des travaux collaboratifs encourageants, le projet s’éteint faute de financement. Les pistes ouvertes incitent Abdourahmane à poursuivre l’expérience en tant qu’enseignant. Il est nommé professeur d’histoire géographie au lycée mixte d’Accart-Ville à Bobo Dioulasso. Là encore, l’enthousiasme est émoussé par le manque de moyens : aucun ordinateur n’est disponible pour les activités pédagogiques. Pour développer l’usage des Tice, Monsieur Adji décide de créer un club informatique, sous statut associatif, à l’extérieur de son lycée. Il est équipé de 5 ordinateurs financés sur ses fonds personnels.
Depuis, ce sont près de 200 élèves qui sont venus se former à l’usage des Tic dans son centre. Pour 7500 francs CFA (près de onze euros), ils ont appris à utiliser word, exel, internet, à créer des pages web. Sept d’entre eux sont devenus au fil des ans les véritables animateurs du centre, encadrant les nouveaux élèves. Un site a été réalisé dans le cadre d’un échange avec des élèves espagnols. Des enseignants commencent à s’informer sur les usages des Tice. Les exemples présentés, création de fonds de carte, utilisation d’encarta avec les élèves par exemple, sont facilement applicables et donc convaincants. Le centre fonctionne pendant les vacances scolaires ce qui favorise l’adhésion des parents au projet.
L’association ASSELAR (Association Solidarités Services de l’Education et de LA Recherche) a ouvert les pistes des Tice à Bobo Diolousso. En passeur d’outils, en descendant virtuel de l’homme d’Asselar, Abdourahmane Adji cherche aujourd’hui des relais financiers et politiques pour pérenniser et offrir un nouvel élan à son initiative.
http://www.amisliceofrancesalicante.fr.fm/
http://www.aedev.org/asselar/www.geocities.com/abdouratji/index.html
D’autres enseignants de l’Afrique de l’Ouest mènent des opérations semblables. C’est le cas dans la ville de Kebemer, région de Loga au Sénégal, où Ameth Mansour a créé l’association AJIK (Association des Jeunes Informaticiens de Kebemer). Là aussi, la conviction qu’il faut très tôt initier les enfants à l’outil informatique pour qu’ils aient plus de chances de réussite dans leur cursus scolaire et professionnelle a conduit l’enseignant à créer sur ses propres deniers un atelier informatique. Destiné aux 9-12 ans, l’atelier accueille depuis deux ans les enfants le soir, le samedi et pendant les vacances scolaires.
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