« Choix irraisonnable et inacceptable » pour la Fsu, « accueil très négatif » pour le Se-Unsa, la nomination de Mark Sherringham à la présidence du Conseil supérieur des programmes suscite de vives critiques chez les syndicats.
« L’inquiétude » de la Fsu se fonde « sur les propos des plus ambigus que Mark Sherringham n’a cessé de tenir, qu’ils nient la rupture républicaine et laïque qui a fondé notre école publique pour lui préférer son héritage chrétien ou qu’ils veuillent redéfinir la laïcité à l’aune de conceptions religieuses de l’éducation. Cette inquiétude est renforcée par le soutien que Mark Sherringham accorde à une fondation dont la finalité est le développement des écoles privées hors contrat ». Il s’agit de l’association Créer son école qui fédère des écoles hors contrat souvent d’inspiration traditionaliste.
« Dans un contexte où associations et syndicats appellent au retour d’une instance indépendante, capable d’élaborer des programmes pérennes et de transcender les conflits idéologiques, le choix d’une personnalité si peu acquise aux valeurs essentielles de l’école publique et laïque relève d’un intolérable mépris et d’une ultime provocation », estime la Fsu qui parle d’un « choix irraisonnable et inacceptable ».
On n’est pas moins critique au Se Unsa. « Si le SE-Unsa ne conteste aucunement le droit de M. Sherringham d’affirmer sa foi, notamment dans de nombreuses revues catholiques, la question de l’impartialité du nouveau président du CSP est posée » estime le syndicat qui relève aussi le soutien du nouveau président aux écoles hors contrat. « Rappelons que M. Sherringham a été une des chevilles ouvrières de la réécriture des programmes de primaire en mai 2008, réécriture très idéologique, imposée contre l’avis unanime des représentants des enseignants au Conseil supérieur de l’éducation. Ce qui en dit long sur sa conception du dialogue social », ajoute le Se Unsa.