Les maths dans la réforme du lycée
Maths : Un revirement à 360 ou 180° ?
» Enseignement des mathématiques au lycée: «Jean-Michel Blanquer effectue un virage à 360 degrés»… Jean-Rémi Girard.- C’est même un virage à 180 degrés. ». Une erreur de titrage dans Le Figaro (corrigée depuis) résume bien la stratégie menée par JM Blanquer pour sortir du piège où l’a conduit sa réforme du lycée. Veut-il faire un tour complet et rien changer ou changer de politique à 180° ? Ses déclarations du 6 février montrent qu’il amorce un virage à 360°. Même si un nouvel argumentaire des associations mathématiques particulièrement clair démontre l’effondrement des maths au lycée, JM Blanquer n’a pas d’autre politique possible que tergiverser.
Maths : JM Blanquer en appelle aux sociétés savantes. Ou pas…
« J’ai proposé qu’avec toutes les sociétés savantes de mathématiques nous regardions encore comment avancer sur ce sujet ». Pris à parti, le 8 février, d’abord par le député JM Clément (Liberté et territoires) , puis par F. Reiss (LR), JM Blanquer a du se justifier sur la place des maths au lycée. » La réforme du lycée n’a pas été décrétée du jour au lendemain, mais après plusieurs mois d’une très vaste concertation à laquelle ont participé 80 000 lycéens, ainsi que l’ensemble des organisations syndicales. Beaucoup ont inspiré ce travail d’intelligence collective, que l’on ne peut certainement pas ramener à une décision unilatérale ! », a déclaré JM BLanquer ce qui est une interprétation toute personnelle. Il a aussi dit que « cette réforme demeure populaire auprès des lycéens ». « Vous dites que moins d’élèves font des mathématiques : ce n’est pas exact. Ils étaient 49 000 à bénéficier des huit heures que je viens d’évoquer ; ils sont 51 000 à suivre les cours d’option. Vous dites qu’il y a moins de filles parmi eux : ce n’est pas vrai, il y en a plus » dit le ministre alors que les associations mathématiques ont démontré le recul des maths , avec 170 000 élèves qui n’en font pas contre 50 000 avant la réforme. « Tartufferie », lui répond F Reiss. » À l’heure du bilan, monsieur le ministre, c’est toujours en marche, mais en marche arrière ! Ma question est simple : allez-vous réellement revoir votre copie ? ». Et c’st là que JM Blanquer annonce qu’il a proposé aux sociétés savantes de mathématiques « d’avancer sur ce sujet ». Interrogé par le Café pédagogique, Sébastien Planchenault, président de l’Apmep (association des professeurs de maths) assure qu’il n’a pas été contacté par le ministère et assure ne pas connaitre de sociétés savantes de mathématiques qui aient été approchées en ce sens.
Blanquer en défense sur les maths
Attaqué sur la baisse du nombre d’élèves faisant des maths au lycée, et particulièrement l’important recul de la part des filles, JM Blanquer tergiverse. Le 6 février , sur CNews, le ministre « ne dit pas que c’est un faux problème » et affirme être ouvert aux propositions pour élever la part des maths dans les enseignements en lycée. « ON a mis dans le tronc commun un enseignement scientifique de 2 heures. Il faut le faire évoluer pour qu’il y ait plus de maths en son sein », dit JM Blanquer. L’enseignement scientifique « a pour but d’aider les élèves à cerner ce que la connaissance scientifique a de spécifique dans ses pratiques, dans ses méthodes d’élaboration et dans ses enjeux de société. Il permet aussi de consolider la culture et le raisonnement scientifiques des élèves », selon sa définition ministérielle. Son programme ne porte pas sur les maths : Une longue histoire de la matière, Le Soleil, notre source d’énergie, La Terre, un astre singulier, Son et musique, porteurs d’information. Il est tellement vague que les notes de cet enseignement ne sont pas prises en compte par les formations de l’enseignement superieur, selon un rapport de l’Inspection générale. Mettre davantage de maths dans ce programme, qui n’est généralement pas enseigné par des professeurs de maths, n’engage pas à grand chose. Même l’introduction d’un chapitre de maths ne remplacerait pas un vrai cours de maths. Cela ne devrait pas tromper les associations mathématiques.
Claude Lelièvre : Les maths et leur histoire dans l’école française
» Aboutira-t-on cette fois-ci non pas à une filière d’excellence généraliste (baptisée « maths-sciences ») mais à une « voie royale » de la discipline « mathématiques » elle-même ? Ou a d’autres voies d’excellence (voire « royales ») dans d’autres disciplines ? L’histoire, comme on dit, tranchera. » Claude Lelièvre revient sur la place singulière des maths dans l’école française. Une analyse historique qui sort des clichés.
L’Apses invite JM Blanquer a aller au bout de la remise en cause de sa réforme
« Déjà, le renoncement aux épreuves d’E3C, prévues en cours d’année de première, avait montré le problème d’un lycée totalement désorganisé par des évaluations à répétition. Aujourd’hui, avec le report des épreuves de spécialité en mai, le ministère acte enfin le fait que les élèves ont besoin de toute l’année pour assimiler les savoirs et s’entraîner aux méthodes », écrit l’Apses. « Malgré ces aménagements, la réforme du lycée général et technologique demeure élitiste et source d’inégalités sociales renforcées ».L’Apses « continue à se mobiliser contre la réforme du lycée Blanquer » et demande des épreuves terminales nationales, « des séries repensées » et l’allègement des programmes « afin de les rendre réalisables par les enseignant·e·s et assimilables par les élèves ».
Bac : Maintien des notes
Un décret publié au JO du 9 février prévoit qu’en cas de nouvelle présentation au baccalauréat après un échec à l’examen, le candidat conserve les notes qu’il a obtenues lors des évaluations ponctuelles qu’il a subies sur le programme de l’année de première, l’année précédant la session à laquelle il a échoué.
Les annales du bac
Eduscol propose 140 sujets du bac général et technologique 2021 pour toutes les spécialités. « Pour la session 2021 du baccalauréat général et technologique, les épreuves des enseignements de spécialité ont été aménagées en raison du contexte sanitaire. Ainsi, deux sujets au choix ont été proposés pour certains enseignements afin de tenir compte des conditions particulières de préparation. »
Politique ministérielle
JM Blanquer majoritairement impopulaire
JM Blanquer est il devenu un « boulet » pour le gouvernement ? Il semble bien que oui si l’on regarde le dernier sondage sur les personnalités politiques Ifop – Paris Match qui donne pour la première fois 50% de Français ayant une mauvaise opinion du ministre.
Le gouvernement met l’Usep en concurrence avec des associations locales
Après un amendement de la députée LREM Calvez adopté en commission privilégiant des associations sportives locales dans le 1er degré et donc hostile aux fédérations comme l’Usep, la même députée a fait adopter le 9 février un amendement rétablissant le soutien à l’Usep mais aussi maintenant les associations locales. La phrase » L’Etat et les collectivités territoriales favorisent la création d’une association sportive dans chaque établissement du premier degré » est maintenue. Et s’ajoute le texte suivant : » Dans les établissements du premier degré, l’État et les collectivités territoriales qui participent au plan sportif local mentionné à l’article L. 113?4 du code du sport favorisent, dans le cadre d’une alliance éducative territoriale, l’organisation d’activités de nature à susciter l’engagement des élèves dans le cadre de projets culturels, sportifs, artistiques ou citoyens. Ces activités peuvent donner lieu à la création d’associations dans chaque établissement du premier degré. » » C Calvez et la ministre des sports ont déclaré avoir entendu l’Usep et soutenir les deux démarches, l’Usep n’étant présente que dans une école sur 4. Ce recul va t-il satisfaire l’Usep ? Le 9 février, le Se Unsa était intervenu e faveur d el’Usep en relevant qu’il n’est pas question que de sport. » Véritable introduction à la vie associative pour les enfants licenciés, (l’Usep) porte également, au-delà des rencontres sportives et à l’instar de l’UNSS dans le second degré, des valeurs de citoyenneté et d’inclusion.. C’est, en creux, un véritable renoncement de l’institution à développer le sport scolaire dans le premier degré. C’est, à terme, la fin d’un service de qualité, la fin d’un grand choix d’activités sportives offertes aux élèves, la fin de l’engagement de milliers d’acteurs d’un sport scolaire citoyen, humaniste et inclusif, que les « alliances éducatives » ne promettent pas de garantir. »
La majorité s’attaque à l’Usep
Un amendement à la proposition de loi visant à démocratiser le sport, déposé par la députée LREM Céline Calvez, adopté en commission le 3 février, prévoir de créer des associations sportives locales hors de l’Usep. » Concernant le développement du sport scolaire dans le 1er degré, un amendement réclamant la généralisation des associations sportives scolaires dans chaque école primaire a été écarté. De plus, un autre amendement a été privilégié offrant, à l’Etat et à la collectivité territoriale, la possibilité d’organiser des projets sportifs dans le cadre d’alliances éducatives en créant une association qui ne serait pas une association affiliée à une fédération de sport scolaire. Cet amendement adopté jeudi 3 février en commission, tels qu’il sera examiné en début de semaine prochaine pour adoption finale, conduit non seulement à renoncer au développement des associatives sportives scolaires, comme l’avait proposé par un vote à l’unanimité les sénateurs, mais privilégient des « alliances éducatives » qui n’offriront aucune garantie en termes de qualité, de sécurité et d’engagement des communautés éducatives pour des activités qui touchent pourtant à des apprentissages corporels décisifs pour les enfants », écrivent la Ligue de l’enseignement et l’Usep. L’USEP¨accompagne chaque année 700 000 scolaires pour faire du sport mais aussi développer des valeurs et pratiquer une citoyenneté en actes. Dans une lettre à JM Blanquer et R Maracineanu il demandent au gouvernement de défendre et développer l’association sportive scolaire. La proposition de loi arrive en séance le 9 février.
DHG : Des baisses dans le second degré
L’arrivée des dotations horaires globales dans les établissements secondaires suscite des réactions. La FSU signale une cinquantaine d’établissements en grève ou en manifestation pour obtenir des moyens supplémentaires.
Gestionnaires : Pour l’Unsa , il est urgent d’attendre
« Notre organisation syndicale constate que la rédaction de l’article 41 du projet de loi implique, qu’en l’absence de textes d’application, la loi est inapplicable. Il est donc urgent d’attendre », écrit A &I unsa, un syndicat des gestionnaires d’établissements. La loi 3Ds , adoptée en commission mixte paritaire et prochainement par les deux assemblées, précise dans son article 41 que les gestionnaires d’établissement scolaire sont sous l’autorité du chef d’établissement et de la collectivité territoriale dont dépend l’établissement. « Avant que le dispositif législatif soit complété et donc opérant, nous serons donc vigilants à ce que toute instruction ou lettre de mission, émanant d’une collectivité à l’endroit des adjoints gestionnaires au titre de l’autorité fonctionnelle soit traitée comme une fin de non-recevoir. En légalistes républicains, nous nous réjouissons que la future loi de 2022 pousse à l’application de la loi de 2005 codifiée dans l’article L421-23 du code de l’éducation (« une convention passée entre l’établissement et, selon le cas, le conseil général ou le conseil régional précise les modalités d’exercice de leurs compétences respectives. »). Les collectivités volontaires s’avanceront à visage découvert pour dépoussiérer voire défricher avec leurs partenaires, établissements publics autonomes, ces obscurs objets conventionnels oubliés bientôt indispensables à l’application de l’article 41 de la loi 3DS. Nous nous réjouissons donc de voir revenir vers les personnels de l’Etat les collectivités gourmandes d’une autorité fonctionnelle impliquant qu’une telle convention exécutoire ait cours. »
Souad Ayada quitte le CSP
Présidente du Conseil supérieur des programmes, Souad Ayada est nommée à la tête de l’institut français d’islamologie, créé spécialement par le ministère. « Cet institut a pour but de promouvoir l’essor des études scientifiques sur l’islam et de développer en France une recherche de haut niveau sur le sujet. Il s’agira également de proposer des formations académiques non-confessantes, à même d’éclairer scientifiquement les étudiants et les citoyens dans le domaine de l’islamologie. » C’est la première proche de JM BLanquer recasée à quelques mois des élections.
Mark Sherringham nommé à la tête du CSP
C’est encore une personnalité très controversée qui est nommée à la tête du Conseil supérieur des programmes. Après Souad Ayada, nommée à la tête d’un institut d’islamologie, c’est Mark Sherringham que JM Blanquer a choisi pour présider le CSP. Inspecteur général de philosophie, ancien conseiller de R Barre, puis de F. Fillon, puis de X. Darcos, il a lancé récemment, en pleine pandémie, les classes préparatoires au professorat des écoles, un système de formation qui concurrence les Inspe et où le ministère a totalement la main. Mark Sherringham est connu aussi pour avoir demandé la réintroduction du christianisme dans l’école publique. « L’école laïque française est l’héritière de l’Ecole chrétienne », expliquait il dans la revue Familles chrétiennes en 2009.
Collège : Des classes de plus en plus chargées
» L’arrivée de JM Blanquer au ministère a impulsé une nouvelle vague d’augmentation de 4,9 points en cinq ans ( dont + 2,4 points pour les classes de plus de 30 élèves). En dix ans, il y a en moyenne 1,2 élèves de plus par classe dans les collèges publics (alors que l’augmentation n’a été que de 0,9 élèves dans le privé) et il y a maintenant 7 % des classes avec plus de 30 élèves (contre seulement 2,6 % en 2011) », écrit le Snes Fsu. Le syndicat dénonce cette dégradation des conditions d’enseignement et demande un plafond à 24 élèves par classe.
Blanquer satisfait l’enseignement catholique
Avant de quitter le ministère, JM BLanquer a tenu à répondre à une demande de l’enseignement privé. Un décret publié au JO du 11 février autorise à payer davantage certains maitres auxiliaires du privé. » Par dérogation, l’autorité qui procède au recrutement peut rémunérer le maître auxiliaire à un indice supérieur à l’indice minimum compte tenu de l’expérience professionnelle détenue, de la rareté de la discipline enseignée ou de la spécificité du besoin à couvrir ». L’enseignement catholique se plaignait d’avoir du mal à trouver des maitres auxiliaires car ceux ci étaient parfois mieux payés dans le public. Le nouveau décret donne satisfaction à l’enseignement privé.
Protocole sanitaire
Un nouveau protocole au retour des congés d’hiver
JM Blanquer a annoncé ce matin un nouveau protocole sanitaire applicable dès la rentrée des congés d’hiver. Sans surprise il ramène les écoles primaires au niveau 2 et réduit le nombre de tests à un seul sans attestation sur l’honneur. Le seul élément nouveau est le fait que les enseignants ont eu l’information, au moins dans certains académies, avant la presse. 13 janvier oblige.
Protocole : Les allègements envisagés pour la rentrée
La nouvelle rencontre entre les syndicats, le ministère de la Santé et l’Education nationale n’a pas abouti à des décisions. Les allègements du protocole sanitaire devraient être annoncés par le ministère en fin de semaine après un avis du Haut conseil de la Santé publique (HCSP). Mais des pistes sont évoquées : passage du primaire au niveau 2, allègements des tests. Le calendrier n’est pas fixé. Les syndicats soulignent la qualité des échanges. On répond à leurs questions. Ca les change…
Covid : Plus de 400 000 élèves contaminés
Alors que le ministère devrait annoncer cette semaine un allègement du protocole, l’épidémie flambe toujours dans les écoles et établissements. Selon le ministère, 410 741 élèves ont été contaminés la semaine du 28 janvier au 3 février , soit un peu moins que les 572 000 de la semaine précédente. 26 798 personnels ont connu le même sort. Cela confirme la très faible efficacité du protocole actuel et le peu d’intérêt du gouvernement pour controler l’épidémie. Les taux d’incidence dans les écoles et établissements restent très élevés. En école élémentaire le taux d’incidence est à 4876 avec des départements au dessus de 8000. En collège, il est de 5289 et au lycée de 4949. Ces taux sont plus bas que ceux de la semaine dernière mais il restent extrêmement élevés.
La FSU appelle le ministre à programmer des recrutements
» L’urgence est donc bien de reconstituer les capacités de remplacement par des enseignant-es, des CPE et des Psy-EN titulaires, nécessaire à la continuité de la scolarité de tous les élèves. Or le recrutement de titulaires repose sur des viviers de candidat-es qui se sont taris », écrit la Fsu le 10 février. Le syndicat montre que » recruter en catastrophe des enseignant-es et CPE contractuel-les n’est pas satisfaisant et ne suffira pas ». Il invite le ministre à programmer des recrutements. « Il demeure impératif de mettre en place des solutions à plus long terme : accroître le nombre de postes aux concours et donner une visibilité aux étudiant-es en le programmant sur plusieurs années grâce à un plan pluriannuel ; instituer un véritable pré recrutement dès la Licence, rémunéré, sans autres contreparties que la préparation du concours et une période d’engagement au service de l’État ».
Métier enseignant
Terra Nova veut réformer les pratiques de classe
Les réformes introduites depuis plusieurs années dans l’enseignement ont été principalement des réformes de structure avec aussi des éléments relatifs aux pratiques pédagogiques, comme les évaluations nationales ou l’inclusion scolaire. Un nouveau rapport du thinktank Terra Nova vise à agir sur les pratiques du quotidien de la classe. « La thèse défendue ici est qu’à côté des réformes portant sur le système scolaire, sonorganisation, ses personnels, ses programmes ou sa régulation, il est aujourd’hui possiblede concevoir des leviers empiriques davantage centrés sur les pratiques du quotidien », écrit Terra Nova. Il s’agit d’impulser les « compétences du 21ème siècle » dans les classes. Citations de JM Blanquer à l’appui, il s’agit pour Terra Nova de renforcer le controle sur ce qui se passe dans la classe pour que les élèves s’y sentent mieux et aient confiance en eux. « Cela implique d’ouvrir le capot du travail dans la classe, des efforts qui y sont fournis, du soutien qui est proposé, de l’estime de soi qui s’y forge, comme étant des objets que l’on peut connaître, décrire à partir de variables empiriques, et modifier avec des outils pragmatiques et des pratiques évaluées… Dans le prochain quinquennat, il faut dépasser les initiatives éparses et mener un projet systématique, pour viser un changement collectif des mentalités et des pratiques ». Le nouveau management public a déjà fait des dégats chez les enseignants qui se mesurent pas les démission, la difficulté à recruter et le mal être enseignant. Une étude récente de P Broccolichi et S Garcia, évoquée dans le Café pédagogique, montre que ce nouveau management public a eu des effets négatifs sur les conceptions du métier et,par exemple, sur le tri des élèves. La logique voudrait qu’on remette en question ce genre de management. Terra Nova, si proche du pouvoir, annonce son renforcement dans le prochain quinquennat.
Préprofessionnalisation : comment concilier la formation avec la classe ?
Le dispositif AED en préprofessionnalisation a été ouvert en 2019, rappelle le Bulletin CFEM n°50. Le ministère voulait donner à des étudiants se destinant au métier d’enseignant une expérience et un soutien financier. Mais, comme le remarque le bulletin de la Commission française pour l’enseignement des mathématique cela ne marche pas. « Les difficultés que nous redoutions se concrétisent, car il est très difficile de concilier la formation prévue à l’université avec l’exercice de la responsabilité en établissement. Les emplois du temps ne peuvent être aménagés autant qu’il le faudrait sans les priver d’une partie nécessaire de la formation », note Louise Nyssen. « Ils peuvent se retrouver en difficulté s’ils sont placés en pleine responsabilité d’une classe, et certains démissionnent. Pour elle, « les AED ne doivent pas être considérés par les académies comme des moyens d’enseignement supplémentaires mais comme des futurs enseignants encore en formation, qu’il faut protéger pour la bonne réussite de leurs études et accompagner dans leurs parcours d’intégration professionnelle, comme on doit le faire pour tout étudiant en alternance… Cette façon de procéder menace directement le dispositif car il décourage toutes les parties concernées : les étudiants, les établissements où ils exercent comme AED, et ceux où ils suivent leur formation. Il révèle la confusion des objectifs : les AED en préprofessionnalisation ne sont pas des moyens d’enseignement mais des étudiants qui doivent, pour devenir enseignants, réussir leurs études. ». Il faudrait donc un cadrage national limitant le nombre d’heures en responsabilité de classe à deux ou trois par semaine. Mais visiblement les académies ont intégré ces heures dans les DHG.
Evaluations de 6ème : Le ministère satisfait
» On constate une légère amélioration des résultats en français et une stabilité en mathématiques par rapport à 2020. En français, près de neuf élèves sur dix ont une maîtrise satisfaisante ou très bonne des connaissances et des compétences évaluées en début de sixième. En mathématiques, ils sont plus de sept sur dix ». D’année en année le niveau monte, si l’on en croit une Note Depp, selon une logique fréquente de ce genre d’évaluations. Malheureusement ce n’est pas confirmé par les enquêtes internationales. Même si les écarts entre éducation prioritaire et non prioritaire se réduisent selon la Depp, on constate quand même des écarts importants. Ainsi en français 70% des élèves ont une maitrise satisfaisants en Rep+ contre 90% hors éducation prioritaire, en maths c’est 42 contre 74%.
Présidentielle
Avec Valérie Pécresse, l’école de la fragmentation
« Ce sera le collège pour tous, mais pas le même collège ». Valérie Pécresse a présenté le 5 février son programme éducation dans le cas où elle gagnerait l’élection présidentielle. S’inspirant des système anglais et suédois, elle prévoit de donner une large autonomie aux établissements pour les programmes et le choix des professeurs dont le recrutement serait local, largement contractualisé, avec des payes variables. Elle dessine un système éducatif fragmenté où le destin scolaire des jeunes serait fixé très tôt, dès la 6ème. Son programme s’inscrit dans une tendance mondiale, en échec dans les pays où elle a démarré, et particulièrement en Suède, mais qui stagne dans les programmes de la droite française depuis une décennie. Une tendance qui conduit au séparatisme social.
Zemmour contre l’histoire
« Faire mentir le passé pour mieux faire haïr au présent ». Seize historiens passent au crible de la connaissance historique les propos d’Eric Zemmour. Dans un petit livre (Zemmour contre l’histoire, Gallimard) ils mettent en évidence les mensonges, les erreurs, les interprétations tendancieuses. Parmi ces historiens, André Loez, professeur en CPGE. Il explique pourquoi il participe à cet ouvrage.
Zemmour : L’antiracisme une propagande
« Aujourd’hui nous subissons dans l’école une propagande antiraciste, féministe, LGBT et écologiste », a déclaré E Zemmour sur FRance Inter le 7 février. Invité par la radio il a pu largement exposer ses idées et s’en prendre aux valeurs de l’Ecole. « A l’école primaire il fait apprendre le roman national français », a t-il ajouté expliquant que « la vérité historique est réinterprétée en permanence par des historiens ». Si E Zemmour veut une école exigeante mais où on enseigne des fables, du moins en histoire, c’est peut-être parce que l’histoire n’est pas son fort, comme l’explique « Zemmour contre l’histoire ». Il n’est pas plus au fait des valeurs de l’Ecole. Car l’antiracisme, l’écologie, le féminisme et le respect des LGBT sont des valeurs de l’Ecole et non de la propagande.