Pédagogie
Jean-Paul Delahaye : L’école n’est pas faite pour les pauvres
« Une partie de notre problème réside dans le fait que les dysfonctionnements de notre école qui ne parvient pas à réduire les inégalités ne nuisent pas à tout le monde ». Dans un petit livre très bien informé, Jean-Paul Delahaye, inspecteur général et ancien Dgesco, ne se limite pas à un inventaire des inégalités dans l’école française. Il aborde la question pédagogique. Surtout, il dessine un programme pour une école enfin égalitaire, une école qui prend en compte la pauvreté. « Une Ecole plus sociale et plus fraternelle est une question d’intérêt général », plaide t-il. L’égalité et la fraternité c’est , mine de rien, toujours révolutionnaire…
Claude Lelièvre : L’école républicaine ou l’histoire manipulée
Puisque JM Blanquer se présente en vrai républicain, construit-il une école républicaine ? Grand connaisseur de l’histoire de l’Ecole, et spécialement de ses pères fondateurs, l’historien Claude Lelièvre publie un ouvrage (L’école républicaine ou l’histoire manipulée, Le bord de l’eau éditeur) qui passe au crible républicain les grandes réformes de JM Blanquer. Il montre à quel point le débat sur l’école est manipulé par les réactionnaires qui construisent un autre projet d’école, très éloigné de l’école de Jules Ferry. Les mots « République » et « républicains » sont dévoyés pour justifier des réformes qui construisent un autre projet de société. Claude Lelièvre nous en donne des exemples.
Classes de niveau : Pourquoi ça dure ?
Pratique très répandue dans les lycées et fréquente au collège, la constitution de classes de niveau fait l’objet de débats récurrents. Anna Mazenod, dans un article de la Revue française de pédagogie (n°212), rend compte d’une étude anglaise qui éclaire sur les effets des classes de niveau. « La constitution de classes de niveau, qu’elle soit réalisée par des moyens directs ou indirects, a des effets potentiellement négatifs sur les résultats académiques et la confiance en soi des élèves, en fonction de leur placement dans les différents groupes de niveau ». Il reste alors à se demander pourquoi cette mauvaise pratique se maintient.
Bruno Devauchelle : Des lectures qui peuvent nous aider à comprendre !
S’informer, connaître, comprendre, cela permet d’agir. L’écrit est un des vecteurs les plus puissants pour y parvenir. De nombreuses parutions sont accessibles en ce début d’année 2022 dans le domaine du numérique éducatif, de l’éducation aux médias et à l’information. Cette chronique vise, cette semaine à vous indiquer ces parutions et vous inviter à en lire, tout ou partie. Les documents semblent sortir par vagues, et comme pour les romans, ce début d’année semble propice à ces publications.
L’éducation nouvelle, une internationale dans Dialogue
Ce second numéro de Dialogue, la revue du GFEN, consacré aux 100 ans de l’Education nouvelle, la présente dans sa dimension internationale. Certes le numéro s’ouvre sur un article de J Bernardin sur les « apports de l’Education nouvelle au débat éducatif ». Et JL Cordonnier raconte les aléas du « tous capable ». Mais le groupe belge d’éducation nouvelle dévoile ses conceptions dans plusieurs articles, notamment avec la pédagogie du chef d’oeuvre. Un groupe suisse montre qu el’éducation nouvelle se construit ensemble notamment dans la résistance. L’éducation nouvelle est aussi en Tunisie et en Roumanie comme en témoignet des groupes locaux.
CPE : L’école et le radeau
« Maintenir les écoles ouvertes ne sert à rien si l’on ne se préoccupe pas du vécu de nos élèves. Lorsque les écoles avaient fermé en mars 2020, nous étions préoccupés par la peur de voir décrocher nos élèves. Le maximum était fait pour maintenir « du lien ». Aujourd’hui, sous prétexte que les écoles restent ouvertes, cette peur n’est plus à l’ordre du jour. Pourtant de nombreux élèves décrochent et sont invisibilisés par les multiples protocoles sanitaires et le nombre conséquent des absences qu’ils engendrent », écrit « l’éducateur équitable », un CPE en collège de l’éducation prioritaire. « Ils sont en train de « se détacher » physiquement et psychologiquement… L’image du radeau évoqué par Deligny est assez parlante : « Un radeau, vous savez comment c’est fait : il y a des troncs de bois reliés entre eux de manière assez lâche, si bien que lorsque s’abattent les montagnes d’eau, l’eau passe à travers les troncs écartés (…). Notre liberté relative vient de cette structure rudimentaire dont je pense que ceux qui l’ont conçue – je veux parler du radeau – ont fait du mieux qu’ils ont pu, alors qu’ils n’étaient pas en mesure de construire une embarcation (…). Vous voyez par là l’importance primordiale des liens et du mode d’attache, et de la distance même que les troncs peuvent prendre entre eux. Il faut que le lien soit suffisamment lâche et qu’il ne lâche pas » »
CPE n’est pas un métier
« Le CPE est une fonction transversale, un intermétier, une excroissance issue d’un impossible collectif éducatif dans les établissements du secondaire en France où il est perçu plus comme une contrainte que comme une ressource. Alors même qu’il rompt l’isolement et renforce la capacité à travailler seul…. C’est donc plus un métier de la médiation que du lien, il introduit du « jeu », c’est-à-dire de l’humain, de la souplesse et de l’empathie, entre les différentes pièces du mécanisme que sont le fonctionnement d’un établissement scolaire couplé avec l’administration opaque qu’est l’éducation nationale », estime cette CPE sur son blog. « Face aux exigences institutionnelles et sociétales, le CPE doit sanctuariser son champ d’action, le structurer le plus possible et le rendre visible et lisible pour asseoir sa légitimité. Les collègues font un travail acharné dans les établissements, malheureusement ce qui émerge n’est parfois qu’une toute petite partie de leur intervention.
L’analyse de situations d’enseignement avec GPS Educ
« L’idée consiste à redonner aux enseignants, novices ou expérimentés, la possibilité de construire entre eux et avec d’autres acteurs éducatifs les outils et les savoirs dont ils ont besoin pour faire face aux situations complexes rencontrées au quotidien. Comment ? En donnant à lire, commenter et discuter sur la plateforme des récits et des analyses de situations réelles ». Ouverte par une équipe de formateurs, la plateforme GPS Educ invite à analyser des situations comme le rejet par des parents d’un projet culturel, une bagarre entre élèves, les relations atsem enseignants, faire face à l’indiscipline etc.
Stylo ou clavier pour prendre des notes ?
» Les effets des outils d’écriture sur la prise de notes sont multiples et difficiles à appréhender : la surface glissante des tablettes, la maniabilité des souris, les diverses options proposées par applications utilisées avec les ordinateurs, ou encore la taille des écrans, sont autant de facteurs qui interviennent dans la performance et autant d’obstacles (ou d’aides, selon les situations) pour les noteurs. Par exemple, une faible maitrise de la frappe au clavier se traduit par une mémorisation détériorée des informations retranscrites », écrit Thierry Olive (CNRS) dans The Conversation. » Si plusieurs études montrent les limites des outils numériques de prise de notes, de nombreuses soulignent aussi leur potentiel pour la réussite académique. Mais leur utilisation doit être accompagnée pour qu’ils apportent des bénéfices aux étudiants ».
La capacité d’apprendre au cœur de l’école inclusive
La récente polémique lancée par un candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle qui considère qu’il faut en finir avec l’obsession de l’inclusion a eu au moins un mérite : celui de porter l’attention de tout le pays sur cette question alors que s’approche le grand rendez-vous démocratique quinquennal de notre République française. En observant l’indignation unanime qui s’est exprimée contre cette attaque frontale, on pourrait penser que la question est réglée. Récemment, l’inspectrice générale de l’éducation Martine Caraglio rappelait dans une solide tribune publiée par Le Monde que la dynamique inclusive s’inscrit dans un puissant mouvement humaniste porté par les lois depuis bien longtemps. Elle concluait sa démonstration en affirmant qu’il n’y aura pas de retour en arrière. Mais si les principes de l’école inclusive sont effectivement gravés dans la loi, il n’est pas certain qu’ils soient compris ni même admis par tout le monde. Et notamment le principe fondateur selon lequel tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser. Car tout se joue là, dans cette question encore sensible de nos jours.
Le pilotage en éducation
« X. Pons a donc analysé 61 publications de recherche écrites en français, publiées entre 1993 et 2020, et qui utilisent explicitement cette notion. Cette revue de littérature lui a permis de dégager trois approches du pilotage en éducation, qu’il nomme la « boite noire », le « modèle normatif » et l’« objet empirique ». » L’IFé revient dans une fiche Eduveille sur la notion de pilotage en éducation à la lumière d’une article de X Pons.
Bruno Devauchelle : Numérique et forme scolaire
« Le numérique, pas plus que les roulettes sous les sièges et les tables de classe ne sont des évolutions significatives de la forme scolaire. Les discours tenus lors de la crise sanitaire viennent au contraire renforcer une forme « traditionnelle » et très marquée par l’idée d’un retour à l’état d’avant ». D’où viennent alors tous ces rapports qui veulent transformer l’Ecole de l’intérieur ?
L’HEBDO PREMIER DEGRE
Sophie Fernandes : Des artistes en herbe en CM1
À l’école Jean Rostand de Stains (Seine-Saint-Denis), lorsque les CM1 de Sophie Fernandes se produisent sur scène, c’est avec des stars tels qu’Amadou et Mariam. Amadou et Mariam ce sont ces chanteurs maliens non-voyants dont la chanson « Un dimanche à Bamako » trotte encore dans la tête de beaucoup d’entre nous. C’est dans le cadre du projet « La cité des Marmots 2022 », proposé par Villes des Musiques du Monde, que Sophie initie ses vingt-quatre élèves au chant mais aussi à la culture malienne. Un voyage dépaysant et riche pédagogiquement.
Freinet fait Salon à Paris le 5 février
Le Salon de la pédagogie Freinet aura lieu à Paris le 5 février. Magali Jacquemin et Arthur Serret, professeurs des écoles et membres du groupe Icem de Paris, présentent ce salon pas comme les autres où les enseignants apportent et échangent leurs savoirs faires.
Jour de neige, un album
Toute une histoire avec des exercices comme une application de fabrication de phrases autour de l’histoire « Jour de neige ». Maxime Becquet met tout cela à votre portée sur La classe du lama.
Covid : Communiquer avec les élèves allophones
Alice Carladous met à disposition les documents officiels relatifs à la gestion de l’épidémie comme les attestations sur l’honneur, le port du masque, les gestes barrières, etc. dans de nombreuses langues étrangères : turc, amharique, arabe, bulgare, russe, bengali, italien, espagnol, allemand, etc.
PE, vous avez la parole
Fonctionnement de l’école, politique éducative, métier et pratiques, salaires, temps de travail, engagement… Le SNUipp-FSU lance une grande consultation à destination des personnels enseignant et des AESH. A travers un questionnaire, le syndicat invite les enseignants à donner leur avis sur la politique éducative menée depuis 2017 et les perspectives à mettre en avant « pour une école égalitaire et émancipatrice ».
DOCUMENTATION
L’APDEN démonte la circulaire EMI
« Si le vademecum EMI qui vient d’être publié par vos services souligne la nécessité de construire « un enseignement progressif et structuré », inscrit « au cœur du projet pédagogique et des enseignements », on cherche en vain, dans la circulaire qui l’accompagne, les dispositions qui permettront à cet ambitieux et non moins indispensable projet de prendre corps », écrit l’Apden, une association de professeurs documentalistes. « La pluridisciplinarité, affirmée dans le vademecum comme un cadre pédagogique essentiel pour l’EMI, ne s’oppose pas à un fléchage de moyens horaires qui serait à même de stimuler et garantir la mise en œuvre de cet enseignement sur l’ensemble du territoire, pour tous les élèves. De même, l’identification d’un enseignement EMI autonome, à l’instar des enseignement transversaux que sont au lycée l’EMC et les SNT, n’est en rien incompatible avec une approche pluridisciplinaire de cet enseignement dans lequel les professeurs documentalistes pourraient prendre toute leur part.. Nous ne comprenons pas, par ailleurs, la proposition de généralisation à tous les collèges d’une webradio dans la mesure où celle-ci contredit le vademecum lorsqu’il précise qu’ « il n’existe pas un seul projet d’éducation aux médias et à l’information », que celui-ci devra « s’adapter aux besoins et aux moyens de l’école ou de l’établissement » et que les « projets qui ne visent qu’un petit nombre ne sont en général que peu efficaces », ce qui est nécessairement le cas de ce type de projet à très haute technicité. »
Une circulaire sur l’EMI
Le BO du 27 janvier publie une circulaire sur « la généralisation » de l’EMI. On notera que « l’équipement nécessaire à une webradio sera inscrit dans le socle numérique de base des collèges par la direction du numérique pour l’éducation (DNE) à partir de janvier 2022 « . Mais la même circulaire pointe en priorité les Territoires numériques éducatifs.
L’HEBDO LETTRES
Cyril Mistrorigo : Faire du cours une aventure
Faire de chaque cours une aventure dont seraient héros les élèves, partis à la conquête du savoir ? C’est l’ambition d’un projet mené par Cyril Mistrorigo, professeur de lettres au collège Albert Thomas à Egletons en Corrèze. La ludification passe ici par la transformation de la séquence en intrigue de type « Donjons et Dragons » : les élèves, qui se voient assigner une mission, doivent surmonter des épreuves et peuvent obtenir des « points de force » lors des évaluations. Dans ce dispositif susceptible de renforcer la motivation, le travail en équipes apparait comme la clef de la réussite : l’héroïsme cesse d’être perçu comme une performance individuelle, l’enjeu devient le déploiement et le développement des compétences collaboratives …
Déranger l’enseignement des lettres avec Olympe de Gouges
Comment aborder une œuvre « littéraire » qui interroge la nature et les frontières même de la « littérature » ? La Page des Lettres de l’académie de Versailles partage des ressources pour aider à explorer l’œuvre « pied-de-nez » d’Olympe de Gouges au programme du français en 1ère. Le but est d’éclairer ce travail de sape à la fois politique et stylistique qui met en tension traditions, représentations, bornages, enfermements, certitudes. Est disponible une conférence d’Agathe Mezzadri-Guedj intitulée « La Déclaration d’Olympe : des difficultés aux potentialités d’un texte ». Des ateliers tracent des pistes didactiques. Avec Lionel Garcia et Ingrid Mary : « comment contextualiser le texte efficacement et sans lourdeur ? quelles lectures lui associer pour éclairer sa compréhension ? » Avec Julie Fernandez et Maud Carlier-Sira : « quelles modalités de lecture pour prendre en compte le statut polymorphe du texte et la figure paradoxale de son autrice ? »
Dire l’amour en webradio
Comment travailler tout à la fois les compétences orales et les compétences de lecture ? Au collège Paul Eluard à Dives-sur-mer, Claire Lesénéchal-Galle a mené en ce sens une séquence en 4ème. Les élèves, repartis par groupes, choisissent de travailler un texte dans un corpus autour des variations de l’expression du sentiment amoureux à travers les siècles. Ils doivent rendre compte de leur compréhension et interprétation du texte choisi par la préparation et l’enregistrement d’une émission de radio. Le travail favorise un sentiment de légitimité en tant que sujet lecteur : « La partie la plus difficile pour eux, dans la préparation du projet, a été de développer et justifier leur ressenti face au texte. J’avais parfois le sentiment qu’ils avaient compris le texte mais ne se sentaient pas légitimes pour exprimer un ressenti fiable. »
Favoriser l’expression autour des œuvres d’art
Comment amener les élèves à formuler et partager leurs impressions autour des œuvres d’art, en particulier lors de visites de musées ou d’expositions ? Claire Cassaigne, professeure-documentaliste au collège Gérard Philipe à Paris, propose une roue numérique, réalisée avec Genial.ly, à faire tourner de façon aléatoire. Les élèves doivent alors réagir aux œuvres d’une galerie selon 10 actions désignées au hasard. Quelques exemples : « Choisis une œuvre dans la salle, imagine ce qui s’est passé 30 secondes avant ou après la scène représentée », « Choisis un personnage d’une des œuvres de la salle et imite sa pose », « Choisis une œuvre, formule 3 questions que tu te poses à son sujet », « Choisis une œuvre dans la salle, trouve un petit détail bleu et fais-le deviner », « Regarde attentivement une œuvre, puis décris-la les yeux fermés »… La roue proposée est réutilisable et transformable.
L’HEBDO SCIENCES
Claire Lommé : Verbalisations
Cette semaine justement, nous avons travaillé en sixième sur une des activités d’Edith Petitfour. J’adore cette activité, parce qu’elle développe des savoirs, des compétences, qu’elle favorise la verbalisation en maths, et parce qu’en prime, on s’amuse.
Vincent Dhuicque : Un espace biodiversité au collège
Comment profiter du réaménagement d’un établissement pour s’offrir un espace nature ? Vincent Dhuicque, enseignant de SVT au collège Honoré-de-Balzac de Azay-Le-Rideau (37), coordonne la mise en place d’un verger, de gîtes mais aussi d’une haie sèche. « La lente décomposition du bois mort en humus nous permettra peut-être d’observer les espèces saproxylophages », espère l’enseignant qui mobilise des collégiens de 6ème et de classe Segpa. Baptisé le jardin sauvage d’Honoré, ce nouvel espace pourrait être aussi le lieu de cours d’anglais ou de chant en plein air.
La classe inversée en SVT
Marion van Brederode analyse une séquence de SVT en 5ème en classe inversée. « La pratique ici définie par l’enseignante comme « classe inversée » ne résout pas, malgré son intention de le faire, certains des obstacles auquel l’enseignement traditionnel est confronté. D’une part, le choix de la capsule et son articulation avec les autres éléments du cours relèvent de questionnements autour des supports pédagogiques, dont il convient d’étudier les effets (éventuellement perturbateurs) sur les apprentissages des élèves. D’autre part, le recours au travail de groupe est pensé par l’enseignante comme lui donnant la possibilité de pouvoir superviser le travail de ses élèves en classe. Or, l’analyse montre que cette visée n’est pas vraiment atteinte : d’abord, du fait d’une inégale articulation de la modalité avec les savoirs visés, et ensuite, du fait des difficultés, pour l’enseignante, à repérer, et au moment propice, les malentendus que certains élèves développent à propos des visées du travail. »
Physics4Geeks
« Cette chaîne YouTube s’adresse à tous les élèves souhaitant découvrir, réviser ou approfondir les notions essentielles des programmes de physique-chimie et de NSI (Numérique et Sciences Informatiques) du lycée. » David Latouche propose près de 70 vidéos de révision sur les programmes de physique chimie du lycée.
Les associations mathématiques répondent au ministère
Après un premier communiqué des associations de mathématiques (Apmpe, Irem, Cfem, Smf etc.) alertant sur la baisse du nombre de lycéens suivant un enseignement de mathématiques et spécialement des filles, le ministère a répondu en mettant en avant quelques données bien choisies. Cela lui vaut une réponse argumentée et ravageuse des mêmes associations.
L’APMEP demande une mission parlementaire sur l’enseignement des maths
» Voici quelques points qui nous alarment particulièrement : le lycée professionnel et la restriction des mathématiques aux applications professionnelles ; la diminution de l’offre et de la diversité des mathématiques au lycée général et technologique ; la baisse continue de nos résultats aux évaluations internationales ; l’accroissement des inégalités face à la réussite scolaire ; le recrutement et la formation des enseignants de mathématiques », écrit Sébastien Planchenault, président de l’Apmep, association des professeurs de mathématiques. « Ces signaux d’alerte montrent la nécessité d’agir et de tenir compte dans la politique de l’éducation nationale des avis, des propositions et des idées des professionnels de terrain et des associations représentatives des disciplines enseignées. Cela permettra d’envisager toute réforme future à l’appui des observations et des constats de l’ensemble des professionnels ». Dans cette lettre ouverte aux parlementaires, l’APMEP demande « la création d’une instance parlementaire pérenne missionnée pour garantir la prise en compte de notre parole d’acteurs de terrain dans la politique éducative du gouvernement ». Et l’association relève que « parmi les enjeux stratégiques du plan France 2030 présenté par le Président de la République la plupart demandent un haut niveau de qualification technologique et scientifique. Comment pouvons-nous atteindre ces objectifs si la politique éducative va à l’encontre de ses enjeux ? »
Après le plan français, le plan sciences
» Complétant son offre…, le ministère de l’Éducation nationale de la jeunesse et des sports et le ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation lancent un plan de formation sur l’enseignement de sciences et technologie afin de répondre aux besoins des élèves et des enseignants à l’école primaire. Ce plan sera déployé à compter de la rentrée 2022″. Arguant des mauvais résultats français dans TIMMS et PISA, le ministère annonce le lancement d’un plan sciences à la rentrée 2022, une période qui échappe au gouvernement actuel. » Le Plan sciences et technologie épousera le modèle d’une formation de proximité, attentive aux demandes des professeurs. Il se fondera sur l’expression de leurs besoins pour adapter les modalités de la formation proposée. L’offre de formation sera donc souple, locale, déclenchée sur le fondement du volontariat et ajustée à la demande. Elle tiendra également compte des autres priorités de formation – en français, en mathématiques, à la laïcité et aux valeurs de la République – avec lesquelles elle s’articulera. Au plan national, un réseau de référents déployés dans les départements sera mis en place et soutenu par des temps de formation ». Alors que les plans français et maths n’ont pas été bien accueillis par les enseignants, comme le montre encore le récent sondage de la Fsu, l’articulation avec le plan sciences va devenir acrobatique. Le gouvernement suivant se débrouillera, ou oubliera…
L’HEBDO SCIENCES HUMAINES
Alia Chouaikhia : Des podcasts en SES pour le plaisir d’enseigner
Plus de 300 podcasts sonores ou vidéo, classés par chapitre des programmes de SES : c’est ce qu’Alia Chouaikhia, professeure de SES au lycée Colomb de Sucy-en-Brie (94) et formatrice, propose aux enseignants de SES. Cet appétit pour les podcasts renvoie à des pratiques différentes en classe. Pour qu’Alia Chouaikhia, les podcasts sont un outil pour garder le contact avec une génération adepte des écrans et entretenir le plaisir d’enseigner.
Philippe Sallet : Mooc HG8 pour se former ensemble
Apparu il y a 8 ans, le Mooc HG a une place à part dans les formations de l’Education nationale. Il est en ligne mais ce n’est pas du Magister. Il est soutenu par l’institution mais ce sont des enseignants qui choisissent le programme. C’est de la formation professionnelle mais où les enseignants picorent à la carte. Voilà ce qui permet au Mooc HG de se maintenir. Philippe Sallet, professeur d’histoire géographie au collège Cassin de Baumes-les-Dames (Doubs) présente cette nouvelle édition.
Zemmour contre l’histoire
« Faire mentir le passé pour mieux faire haïr au présent ». Seize historiens passent au crible de la connaissance historique les propos d’Eric Zemmour. Dans un petit livre (Zemmour contre l’histoire, Gallimard) ils mettent en évidence les mensonges, les erreurs, les interprétations tendancieuses. Parmi ces historiens, André Loez, professeur en CPGE. Il explique pourquoi il participe à cet ouvrage.
Géo : Covid 19 :Géopolitique d’une pandémie
La revue Hérodote consacre son numéro 183 à une approche géopolitique de la pandémie de covid, sous la direction de Béatrice Giblin. Elle note que la pandémie est une opportunité pour la géopolitique chinoise, le gouvernement affirmant la supériorité de son modèle pour contrer la pandémie. Le covid a aussi été une chance pour l’Union européenne qui a su gérer la lutte contre la pandémie,notamment avec un effort industriel, et aussi s’affirmer dans un plan de relance économique de 750 milliards. Le covid affecte aussi la France où on note des différences régionales et « une résistance singulière à la vaccination ». Une résistance qui sépare d’ailleurs les DROM de la métropole. A noter une analyse géo-démographique de la pandémie dans le monde avec de nombreuses cartes. Plusieurs articles traitent de la pandémie en Afrique avec entre autre ses retombées politiques.
Hérodote n°183 : Covid 19 .Géopolitique d’une pandémie.
Géo : Worldle, le jeu à la mode
Il s’agit d’identifier la silhouette d’un pays en 6 essais. « Après chaque essai, vous aurez la distance, la direction et la proximité entre votre essai et le pays cible ». Ce petit jeu géographique apprend à se repérer sur le globe. Il est parfois un défi pour les géographes… Le pays est changé tous les jours.
SES : Comment mesurer les inégalités économiques ?
« La mesure des inégalités est essentielle pour appréhender la répartition des richesses dans une société et les évolutions de la structure sociale. Elle contribue à orienter les politiques publiques, notamment de redistribution, et à mesurer leur impact. Pour mesurer les inégalités économiques, il existe une grande diversité d’outils qui sont autant de points de vue différents sur l’objet étudié. » Marion Navarro présente les indicateurs permettant de mesurer les inégalités dans cet article du site SES ENS.
Histoire : Les cafés virtuels de l’APHG
L’APHG publie le programme, très riche, de ses cafés virtuels de février. Presque un café par jour est proposé. Ainsi le 7 FX Nérard traite du stalinisme. Le 10 A Bande, PJ Baiscarat et O Lalieu présente la Nouvelle histoire de la Shoah. L e15 G Blanc évoque on livre Décolonisations. Histoires situées d’Afrique et d’Asie. Le lendemain, V Capdepuy parle de ses Chroniques au bord du monde. Découvrez le reste…
Géo : Développement, inégalités
Géoconfluences propose un nouveau dossier « Développement, inégalités, richesse et pauvreté ». On y trouvera des études sur la géopolitique des jeux d’argent, la pauvreté énergétique en Espagne, le faubourg Méditerranée à Montpellier. Trois échelles bien différentes.
Géo : Changement climatique et agriculture
La Chine sera t-elle demain le premier producteur de café? National géographique pose la question dans un article sur les effets du changement climatique sur les productions agricoles. Le magazine prend trois exemples :le café, la noix de cajou et les avocats.
L’HEBDO LANGUES
Anglais : Black History Month
Une sélection de ressources pédagogiques par le site académique de Rouen. On y trouvera notamment des productions d’élèves, notamment des MP3.
Faire visiter son quartier en langue étrangère
C’est à un concours original qu’invite l’académie de Versailles. « Dans le contexte de la présidence française de l’Union Européenne qui a commencé le 1er janvier 2022, et dans la perspective de la semaine des langues vivantes qui aura lieu du 4 au 8 avril, l’inspection d’histoire géographie, en association avec l’académie de Créteil et en partenariat avec les inspecteurs de langues vivantes, vous propose de participer au projet « faites visiter votre quartier en langue vivante étrangère ». La production est à rendre avant le 4 avril, afin d’être présentée lors de la semaine des langues vivantes. »
L’anglais par le théâtre
On se rappelle la grande expérience du festival Shakespeare monté dans les Landes par H Bennett. Le site académique de Grenoble cite un autre exemple associant trois disciplines en 5ème, l’anglais, le latin et le français. « Ce projet interdisciplinaire centré sur la rencontre des langues et des civilisations antiques et médiévales, en lettres, latin et anglais associe les apprentissages linguistiques à la pratique théâtrale. Il s’inscrit dans une démarche de création littéraire qui conduit des élèves de 5ème à produire un récit d’aventure collectif qui est ensuite mis en scène. »