« Le public des LP paraît à la fois beaucoup moins homogène que le discours dominant tend à le faire apparaître, et plus proche des autres publics de l’enseignement secondaire par les tensions internes et les modes de relations interpersonnelles qui le caractérisent. Cette tendance a logiquement été renforcée par la baisse des redoublements et la réforme du baccalauréat professionnel en trois ans (2008) qui ont rapproché les parcours des élèves de LP de ceux des élèves de lycées généraux et technologiques », explique Vincent Troger dans le numéro 23 de Carnets rouges , consacré au lycée professionnel. V Troger montre l’écart entre les LP des vieilles régions industrielles et les établissements de l’ouest. « Pour autant, les publics de LP présentent aussi un caractère propre que toutes les enquêtes à leur sujet ont relevé : l’importance qu’ils accordent à la qualité de l’encadrement. Toutes les enquête citées ici font le constat de la blessure narcissique dont une part majoritaire de ces publics témoigne à propos de leur scolarité au collège. L’écoute et l’empathie des enseignants de LP sont dans leurs discours fréquemment opposées à la distance manifestée par ceux des collèges, dont ils disent avoir souffert ».
Vincent Troger, L’invisible diversité des LP, Carnets rouges n°23