Le bac pro sports, JM Blanquer en a parlé encore le 29 août sur France 3. Avant c’était la philosophie en terminale professionnelle qui occupait la communication du ministre. Deux belle baudruches que le Snuep Fsu, syndicat de professeurs de lycée professionnel (PLP), a dégonflées le 27 août. Le Snuep Fsu attend toujours des réponses à des questions sur les enseignements et se plaint de l’abandon de la filière au profit de l’apprentissage.
Le « bac pro sport » dégonflé
« En EPS on est passé de 3h à 2h30 », explique Sigrid Gérardin, co secrétaire générale du Snuep Fsu. Alors que JM Blanquer évoque à longueur d’antenne le « bac pro sport » qu’il aurait créé en soutien aux Jeux Olympiques, elle tient à remettre les pendules à l’heure. « La filière se met en place dans 2 à 4 lycées par académie. Mais ce n’est pas un nouveau bac pro. C’est une unité facultative dans un autre bac pro, vente ou GA ». Avec Franck Féras, secrétaire national, le « bac pro sport » se précise. Les élèves qui suivent cette filière sont en fait inscrits dans un bac pro classique, type vente ou GA, et suivent comme une option cet enseignement en lien avec les métiers du sport à raison de 2 heures par semaine. « Ca ressemble à une option, explique F Féras, sauf qu’il n’y a pas de moyens pour la suivre ». Les deux heures hebdomadaires pour cette option sont prises sur les autres disciplines, par exemple le chef d’oeuvre. « Ils auraient pourtant pu mettre des moyens », soupire F Féras. « 2 heures pour une centaine de lycées, cela fait 200 heures ou une dizaine d’emplois ETP pour toute la France ».
La philosophie en terminale pro aussi
Coté philosophie en terminale pro c’est encore plus économique. « On a travaillé sur les modalités pédagogiques », explique Sigrid Gérardin. « Mais aucun lycée professionnel ne l’a mis en place ». Là aussi c’était à moyens constants.
Le protocole toujours inadapté aux LP
A cette rentrée, le Snuep Fsu a d’autres motifs de contrariété. « Le protocole sanitaire est inadapté », estime le syndicat, « car il a été rédigé en juillet ». Depuis l’épidémie s’est aggravée du fait du variant delta. « On n’a pas de réponses sur des points spécifiques à l’enseignement professionnel ». Par exemple que vont faire les élèves sans passe sanitaire qui doivent aller en stage dans une entreprise à passe ? Que va t-il se passer pour les restaurants d’application ? Pourront-ils ouvrir au public ? Le syndicat a proposé de gagner du temps pour que tous les jeunes accèdent à la vaccination en décalant les stages. Il attend des réponses.
Quel projet pour les jeunes de milieu populaire ?
Silence aussi sur un problème encore plus grave : la chute de compétences des élèves. Fin juin déjà, le Snuep Fsu avait alarmé sur « le bac en carton ». La crise sanitaire a eu un impact plus grave dans les LP qu’ailleurs. Les lycéens professionnels ont souvent décroché des enseignements. En plus ils ont été privés de stages. Comment rattraper ces retards ? Le syndicat a proposé une autre organisation des enseignements en récupérant les heures des dispositifs fétiches de la réforme sur un semestre. Le ministère fait la sourde oreille.
Il semble plus ouvert aux propositions patronales. L’apprentissage est doté de 7 milliards pour 250 000 à 300 000 jeunes choisis par les entreprises. L’enseignement professionnel accueille tous les jeunes et les garde. Ils sont 650 000 pour un budget de 4 milliards. « On voit bien la dissymétrie », estime S Gérardin. « Quel projet le ministère a t-il pour les jeunes en difficultés ? »
François Jarraud