« Le Conseil scientifique regrette l’abandon du dépistage » en milieu scolaire. Dans une nouvelle Note du 25 août, le Conseil scientifique Covid critique les choix opérés par le ministre de l’Education nationale. Il alerte sur le risque important d’épidémie chez les élèves à la rentrée. Il juge importante la mise en place de capteurs de Co2 dans les classes.
La rentrée risque de relancer l’épidémie
Jamais le Conseil scientifique n’a été aussi critique sur la politique sanitaire de JM Blanquer. Dans un nouvel avis du 25 août, qui vient d’être publié, le conseil craint un risque important d’épidémie chez les élèves et juge les mesures prises par le ministre insuffisantes.
« L’émergence du variant Delta à transmissibilité augmentée fait redouter une épidémie pédiatrique à la rentrée dans un contexte de non-vaccination chez les moins de 12 ans, et un taux de couverture vaccinale de 50% chez les 12-17 ans », souligne le Conseil. »Des données canadiennes suggèrent que le variant delta , comparé aux autres variants, serait plus sévère chez les enfants », précise t-il. Le risque de contamination est beaucoup plus élevé encore qu’avec le variant anglais. Et des formes sévères et durables de la maladie chez les enfants sont apparues.
Risque maximum dans le 1er degré
« Dans ce contexte, il nous parait très important d’être extrêmement vigilant sur l’organisation de la rentrée scolaire », écrit le conseil. Le risque est au maximum dans le premier degré. « Dans cette population non-vaccinée, le risque de circulation intense du virus à la rentrée est très élevé, et la règle de fermeture des classes dès le 1er cas pourrait rendre la réouverture du primaire très complexe, notamment en cas de fermeture itérative d’une même classe », écrit le conseil.
Dépistages systématiques
Pour pouvoir maintenir les classes ouvertes le conseil demande des dépistages systématique. « Le Conseil scientifique regrette cependant l’abandon du dépistage (dépistage généralisé ou mieux dépistage réactif de la classe lors d’un cas détecté) qui pourrait être un complément extrêmement utile au maintien de l’ouverture des classes, notamment dans le primaire… Les études de modélisation suggèrent qu’une adhésion de 50% de la population scolaire à un dépistage bi-hebdomadaire permettrait de garder les classes ouvertes si les enfants trouvés infectés sont renvoyés à leur domicile ».
« Le Conseil scientifique rappelle également l’importance de la transmission par aérosols en lieux clos, et de fait l’importance de l’usage du masque, de l’aération régulière des locaux, de l’usage de capteurs CO2, et de purificateurs d’air. »
Port du masque en maternelle
Enfin le conseil s’interroge sur le port du masque avant 6 ans. « Il parait important que le port du masque préconisé chez les plus petits fasse l’objet d’une évaluation et d’un suivi pour évaluer son impact possible sur l’apprentissage par rapport à son bénéfice potentiel mal évalué sur la transmission à l’école ».
Pour le conseil, « la rentrée des classes, fondamentale à maintenir pour les apprentissages et la santé mentale des enfants des enfants, doit être encadrée par une stratégie active de dépistage permettant de limiter au minimum la fermeture des classes ».
F Jarraud