« Imaginer des espaces du vivre ensemble où les gens peuvent se rencontrer c’est particulièrement nécessaire en temps de confinement ». Professeur au lycée Bellevue de Saintes, Julien Pastre a demandé à ses élèves de 2de d’imaginer leur ville idéale. ET ce qui en ressort c’est le besoin de convivialité.
Miser sur la créativité
Faire travailler les élèves sur la ville idéale est-ce adapté à des élèves d’une petite ville comme Saintes ? « A Saintes les gens rentrent très vite chez eux après le travail ou le lycée. La séquence invitait à explorer les villes pour voir comment elles permettent des rencontres, de la convivialité. Elle montre qu’on peut se retrouver ensemble plutôt que rentrer chez soi tout de suite. A un moment où les élèves disaient qu’ils se sentaient très seuls, la séquence visait aussi à renouer avec le plaisir de se retrouver même s’il était virtuel ».
Pour cela J Pastre a misé sur la créativité de ses élèves. « Je me suis rendu compte que les élèves ont un grand potentiel créatif. Dès qu’on les fait se projeter vers un autre possible, dans une prospective, ils se sentent mieux. Ils font les choses ensemble et ils pensent à un demain meilleur ».
De l’émotion pour apprendre la langue
Mais c’est quoi la ville idéale de ces jeunes ? « Pour beaucoup c’est une ville où on fait des activités ensemble. Par exemple des filles qui font de l’athlétisme ont imaginé une ville avec des stades de quartier pour pratiquer dans la journée. Elles visent la convivialité par le sport. Ce que les élèves veulent c’est une activité qui fasse naitre de la cohésion et du vivre ensemble », nous dit J Pastre.
Mais tout cela aide t-il l’apprentissage de l’espagnol ? « Les amener à faire ce travail d’imagination c’est les faire entrer dans de l’émotionnel. Et on n’apprend jamais aussi bien une langue que par l’émotion et le vécu », nous dit J Pastre. « On est dans une situation optimale pour parler une langue quand on fait quelque chose avec quelqu’un ».
Propos recueillis par F Jarraud