Que va-t-il se passer demain ? Pollution, changement climatique, surconsommation des ressources et de l’énergie, pandémie…Le monde actuel est plus que jamais menacé. Innovante et interactive, l’exposition « Renaissances » propose des récits à mi-chemin entre réalité et fiction, comme autant d’expériences à vivre pour analyser nos réactions et nos capacités d’adaptation au contexte du 21ème siècle. Elle questionne les rapports au présent et à l’avenir au moyen d’une immersion dans trois univers fictionnels, correspondant à trois temps : 2023, 2029, et 2045. Les jeunes, à partir de 12 ans, sont très attendus pour vivre avec leurs enseignants, ou en famille, ces expériences, répondre aux défis, et imaginer des avenirs possibles. Une visite découverte sera proposée aux professeurs à la rentrée.
La grande accélération
Dès l’entrée, l’exposition « Renaissances » confronte le public à un état des lieux alarmant. La mise en scène originale des données recueillies par l’étude scientifique, « La grande accélération » met en exergue l’urgence de la situation actuelle. Toutes les courbes montrent une croissance exponentielle à partir de 1950 : en 60 ans les êtres humains ont altéré les écosystèmes plus rapidement et plus profondément que dans aucune autre période comparable de l’histoire humaine. Cette situation engendre des interrogations, des attentes, des espoirs, mais aussi des inquiétudes et des angoisses individuelles et collectives qu’il convient de dépasser pour imaginer positivement l’avenir. L’exposition utilise des dispositifs narratifs et prospectifs inédits : le recours à la fiction permet de déclencher chez chaque visiteur des émotions fortes, comme de libérer ses imaginaires. Le cheminement oscille ainsi entre une immersion dans des mondes possibles et des pauses réflexives invitant à l’introspection. Tout au long du parcours et des expériences, la parole est donnée aussi à des experts pour expliquer les mythes liés à l’imaginaire.
2023, Imaginaires et forêts
Les visiteurs sont invités à un exercice de survie en forêt sur un temps simulé de 2 jours et 2 nuits. Ils sont confrontés à plusieurs défis : faire du feu, construire un abri, trouver de l’eau et de la nourriture, un instructeur virtuel dialogue avec eux et les aide à gérer leurs émotions. En fonction des choix des participants au cours de l’expérience, la résolution des défis est facilitée ou à l’inverse complexifiée. L’ingéniosité, la capacité d’improvisation et d’observation sont mises à l’honneur dans cette aventure.
2029, Imaginaires et apocalypses
Le public est transporté dans une seconde fiction en 2029 : face à une situation d’urgence née d’un effondrement, que faire ? Le contexte urbain est devenu soudainement inhospitalier : désorganisation des services, pénurie des ressources et développement d’actions hors la loi. La fiction met l’accent sur les interactions humaines et illustre la difficulté à prendre une décision potentiellement non conforme à nos valeurs. Collectif ou individualiste, pessimiste ou optimiste, égoïste ou altruiste, chacun éprouve ici son comportement au regard des enjeux. À plusieurs reprises, le récit est soumis au choix du public. Par le vote, concerté ou non, raisonné ou émotionnel, l’action progresse dans des directions différentes, vers quatre dénouements possibles.
2045, Imaginaires et résilience
Le visiteur est projeté en 2045, dans une fiction sonore de 28 minutes. Le scénario proposé choisit de pointer les capacités de résilience de l’humanité pour vivre autrement demain. Bienvenue dans un monde futur situé à Besançon, dans un contexte social et environnemental différent où les hommes et les femmes tentent de vivre ensemble normalement. Plusieurs thématiques sont abordées : l’éducation, le transport, l’énergie, les ressources matérielles, la technologie, l’agriculture, ou encore l’organisation de la société. Le visiteur écoute les séquences dans un ordre chronologique, ou au gré de ses envies. Dans cet espace, des ressources sont disponibles pour découvrir des initiatives citoyennes, des projets scientifiques, des alternatives en cours de réalisation ou en expérimentation, qui montrent que le monde évolue et a déjà amorcé sa transition.
La fin de l’exposition
Un questionnaire complète la visite. Optimiste ou pessimiste, actif ou passif…face au futur, chaque visiteur appréhende son profil en répondant aux questions. L’exposition se poursuit avec un coin lecture, en accès libre, qui met à disposition des ouvrages et des ressources en ligne pour approfondir les sujets présentés. Chaque visiteur est invité à exprimer sa vision de l’avenir par un texte, un poème, un dessin. Toutes les contributions seront exposées sur un dispositif multimédia.
Autour de l’exposition
Un atelier « Archéologie du futur » est proposé aux familles avec enfants à partir de 12 ans, pour appréhender le concept de l’Anthropocène et ses indicateurs. Une animation-débat « Quand tout bascule : l’eau et ses enjeux », interpelle les familles avec enfants à partir de 14 ans, sur notre consommation d’eau. Un programme de conférences, de rencontres sera élaboré ultérieurement. Un recueil de nouvelles, « Six histoires qui réinventent le monde » est proposé aux jeunes à partir de 13 ans. Dans ce recueil de six nouvelles originales, le Monde d’Avant est en train de s’effondrer ou n’existe déjà plus, il faut construire le Monde d’Après. Six plumes de la science-fiction jeunesse échafaudent des univers possibles à portée de main, un futur plus juste et porteur d’espoir.
Pour le public scolaire
Les professeurs seront invités à la rentrée à une visite découverte de l’exposition et à rencontrer les médiateurs. La date sera communiquée en septembre. La Cité des sciences et de l’industrie prévoit à la rentrée, deux médiations, d’une durée de 45 minutes, pour les groupes scolaires : « Problématiques plastiques » pour les jeunes de la 5ème à la 2nd, et « Le forum de l’anthropocène » à partir de la 2nd. Cet atelier-débat invitera les élèves à discuter et à adopter une réflexion critique sur les grands enjeux socio-environnementaux contemporains que pose l’impact de nos sociétés sur l’environnement. La réservation est obligatoire pour accéder à l’exposition, et participer à des activités.
Béatrice Flammang