Comment expérimenter en classe directement avec Thomas Pesquet ? Les classes du collège d’Istrie de Payssac (46) ont été sélectionnées par le CNES pour participer à une expérience autour du blob. Lucie Pelrat, professeur de SVT, Abder Jaballah, professeur de technologie et Fanny Clerc, professeure en classe USI (unité scolaire d’inclusion), vont recevoir à la rentrée un kit avec plusieurs souches de ce myxomycète nommé Physarum polycephalum. Leurs collégiens de 4ème vont étudier le comportement du blob sur une boîte de pétri en lien avec les expériences menées au même moment sur ce sujet par l’astronaute Thomas Pesquet au cours de la mission Alpha. Au total, ce sont 2000 classes françaises qui pourront comparer leurs résultats avec ceux de la station spatiale.
Un blob nourri aux flocons d’avoine
Baptisée Elèvetonblob, cette expérience éducative proposée par le CNES (Centre national d’études spatiales) et le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) « consiste à envoyer un blob à bord de l’ISS et à inviter les classes à mener la même expérience que celle qui sera menée en micropesanteur. Pour ce faire, les classes recevront de la part du CNES, fin août/début septembre, un kit comprenant 3 à 5 blobs (souche identique à celle envoyée dans l’ISS), ainsi que du papier filtre », indique le site du CNES. Ravie que ses classes soient sélectionnées, Lucie Pelrat envisage un travail en 4ème sur le protocole et la démarche expérimentale. « Nous ferons un travail sur la classification de l’espèce. L’avantage du blob est qu’il est facile à élever », glisse-t-elle. En effet, habituellement le blob se nourrit de champignons et de bactéries, mais en laboratoire quelques flocons d’avoine dans le noir et ça suffit ! Peut-être que certains élèves profiteront pour découvrir le film de science-fiction culte The Blob d’où l’organisme tire son surnom.
« Cet organisme monocellulaire dépourvu de cerveau est capable de se déplacer, de se nourrir, de s’organiser et même de transmettre ses apprentissages à un congénère. Ses capacités d’apprentissage font l’objet de recherches dans le laboratoire d’Audrey Dussutour, directrice de recherche au CNRS sur la cognition animale », rappelle le CNES.
Des blobs box imprimées en 3D
In fine, l’objectif de cette expérience éducative est « d’observer l’impact de la micropesanteur sur la nutrition, le comportement et la vitesse de déplacement de plusieurs blobs qui sont placés dans des boîtes de Pétri dans la station spatiale internationale ». Le CNES met aussi à disposition sur son site un guide de fabrication de blob box à l’aide d’une imprimante 3D. « Il ne sera pas nécessaire de sceller hermétiquement la boîte d’une part parce le blob respire et a besoin d’air pour se développer, d’autre part parce que sur Terre, en raison de la gravité, aucune goutte d’eau ou flocon d’avoine ne risquera de se retrouver en train de flotter librement dans la classe », indique le protocole en ligne du CNES.
Au collège d’Istrie, les élèves de 4ème et ceux des classes USI (unité scolaire d’inclusion) pourront profiter de cette expérience hors du commun et comparer le comportement du blob sur Terre et dans l’espace. Dans le Lot, les projets se multiplient au collège d’Istrie. « Nous lançons aussi cette année le BIA (Brevet d’Initiation Aéronautique) au collège. Avec une convention avec l’aérodrome local, nous sommes 3 enseignants à proposer cette option ». L’aventure des classes du collège sera à lire dans le Café pédagogique dès octobre prochain.
Julien Cabioch
Sur le site académique de Toulouse
Dans le Café
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