A qui est destinée la circulaire de rentrée 2021 ? Le texte , fort court, reprend surtout des éléments de communication. Il contient peu d’annonces. Les principales sont la mise en place d’une option français et culture antique en 6ème, qui rappelle des souvenirs, et le retour de Pix. Après des circulaires de rentrée 2019 et 2020 qui étaient très contraignantes pour les enseignantes, le texte de 2021 semble s’adresser plutôt au grand public ou aux électeurs…
Beaucoup de communication
« L’École est la colonne vertébrale de la République, son berceau et le lieu de construction de son avenir. Elle en partage les défis, la force et les promesses. L’année scolaire 2020-2021 a vu l’École de la République être, une nouvelle fois, confrontée à deux crises majeures : la crise sanitaire et la menace terroriste, avec l’assassinat par un terroriste islamiste de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie. Face à ces événements, l’École de la République a fait la preuve de son unité et de sa capacité à réagir face à l’imprévu ». Les premières lignes de la circulaire de rentrée donnent le ton général. La circulaire est un texte de communication qui s’adresse davantage au grand public qu’aux professionnels.
La mise en place d’une option français culture antique en 6ème
Il y a pourtant des annonces. La première est la mise en place d’une option français et culture antique en 6ème « notamment dans les collèges les plus défavorisés ». On n’a pas plus de précisions sur le contenu et le déploiement de cette option qui rappelle la réforme du collège menée par N Vallaud Belkacem.
Le retour de Pix
La généralisation de Pix, qui aurait du avoir lieu cette année, est annoncée. Là le ministère est plus précis. « La généralisation du dispositif Pix sera reprise en 2021-2022, avec.. des parcours Pix de rentrée permettant d’identifier le niveau et les besoins en matière de compétences numériques de tous les élèves de tous les niveaux d’enseignement du cycle 4 et du lycée ; de la certification des compétences numériques, qui sera obligatoire pour les élèves des classes de 3e, de fin de cycle terminal des lycées généraux, technologiques ou professionnels et dans l’année d’obtention de leur CAP, ainsi que pour les étudiants en dernière année des formations de STS et CPGE dispensées en lycée public et privé sous contrat ».
EPS et lecture en élémentaire
Deux mesures concernent l’école primaire. « Dans le premier degré, la mise en place des 30 minutes d’activité physique quotidienne, qui se déploie dans de très nombreuses écoles, a vocation à être généralisée », ce qui reste imprécis. Ca ne l’est pas plus pour le » Quart d’heure lecture qui doit être instauré ou développé partout où c’est possible ».
De la mixité sociale vraiment ?
Il reste un passage sur la mixité sociale. A coup sur c’est le paragraphe le plus intéressant car c’est un point faible de ce ministère qui a laissé tomber les initiatives lancées par N Vallaud Belkacem. « J’ai décidé de renforcer la mixité sociale des établissements les plus favorisés, en priorisant les dérogations au titre des demandes de bourses, notamment à destination des lycées les plus favorisés, et en développant la multi-sectorisation des collèges et des lycées. Parallèlement, nous poursuivrons une politique volontariste d’attractivité des établissements les moins favorisés ». On ne peut que souhaité que cet élan tardif aboutisse. Mais s’agit il de bons leviers ? La multisectarisation est une bonne piste mais nécessite la collaboration des collectivités locales. C’ets ce que N Vallaud Belkacem avait entrepris avant que l’Education nationale ne freine la majorité des projets en cours. La priorisation des demandes de bourse est peu efficace depuis la réforme des bourses qui les ouvre aux classes moyennes (taux zéro). Quant à l’attractivité , le colloque du Cnesco avait montré qu’il faudrait commencer par avoir la même offre scolaire dans tous les collèges, ce qui n’est pas le cas. Une étude de 2019 a montré que les politiques d’attractivité sont celles qui fonctionnent le moins.
Il y aurait un grand intéret à développer une véritable politique de mixité sociale dans les collèges et lycées pour relever le niveau des élèves. Mais cette politique semble incohérente avec deux politiques ministérielles dont la circulaire ne parle pas : la réforme de l’éducation prioritaire avec l’objectif de supprimer les Rep et le développement d’établissements publics internationaux pour les plus favorisés.
Le reste de la circulaire reprend la communication grand public du ministère.
François Jarraud