Pédagogie
La France et l’internationalisation de l’enseignement : Mission impossible ?
« Dans quelle mesure l’enseignement français a intégré cette dimension internationale », demandent les inspecteurs généraux Stéphane Kessler et Denis Rolland, qui pilotent le dernier numéro d’Administration & éducation (n°170), la revue de l’AFAE. Pourtant si ce numéro avait pour ambition de montrer une internationalisation harmonieuse et bénéfique du système éducatif, c’est raté. Certes le numéro comporte sa part d’autosatisfactions officielles. Mais il donne la parole à des analyses critiques qui font réfléchir sur les limites et les conséquences d’une internationalisation libérale.
Audrey Murillo : Prendre un bon départ avec sa classe
Que faire face à une nouvelle classe ? Ce n’est pas une question que pour les débutants. En fait, à chaque rentrée, les enseignants débutent avec des élèves nouveaux et doivent construire une relation qui permette à la classe de fonctionner. Pour autant l’expérience acquise n’est pas nulle. Elle permet d’apprendre et aussi de trouver la posture, les gestes, l’organisation de la classe qui convient à sa pédagogie, sa personnalité, son établissement. C’est cela aussi que l’on retrouve dans le livre d’Audrey Murillo (Prendre un bon départ avec ses classes, ESf Sciences humaines). On y trouve tout ce que la recherche a défini comme savoirs sur la relation prof – élèves, l’installation du cadre de travail, les savoirs à connaitre sur les élèves ou encore la façon de tenir dans la durée. L’originalité du travail d’A. Murillo, enseignante chercheuse à l’Ecole nationale supérieure de formation de l’enseignement agricole, c’est que ces travaux de recherche sont constamment confrontés à des témoignages d’enseignants. Comme l’explique André Tricot, qui préface le livre, ce livre « fait le choix de ne pas faire le choix entre les résultats de recherches et les témoignages des professeurs ou des élèves ». Parce que l’intuition, l’expérience des enseignants compte aussi dans l’aventure d’une clase, qui reste un chantier humain. Cette intelligence éclaire un livre qui est utile à tous pour (se) préparer (à) la rentrée. Lisez ce que nous dit Audrey Murillo.
Sylvain Connac : Coopération et évaluation
« Quand on touche à l’évaluation, on touche à beaucoup de facteurs liés à l’enseignement ». C’est pourtant le projet qu’ont mené Sylvain Connac et Pierre Cieutat (Lirdef – Pidapi) dans une trentaine de classes de l’enseignement catholique de la région toulousaine. Dans un ouvrage (Coopération et évaluation. Pour ne décourager aucun élève, Chronique sociale), ils montrent comment le changement s’opère dans la classe en s’appuyant sur une nouvelle évaluation : la boucle évaluative. Sylvain Connac revient sur cette recherche.
Bruno Devauchelle : Ré-humaniser l’enseignement avec et sans numérique
Depuis plusieurs années, et plus récemment avec le confinement et l’utilisation massive du numérique, se pose la question des interactions humaines entre adultes et jeunes au sein du système éducatif. À la base, l’image d’un jeune, seul, collé à l’écran dont on ne parvient pas à le détacher est l’image générique qui porte l’idée de la déshumanisation liée aux écrans. Dans la salle de classe et dans tout son parcours scolaire, l’image de l’élève seul devant sa feuille faisant face à l’enseignant et sans communiquer avec ses voisins(es) est une autre image générique qui porte, elle aussi la même idée. Certaines situations de vie semblent propices à la perte de relation, ou la détérioration même en situation de face à face. Le sentiment d’éloignement, de distance, que procure l’utilisation des moyens numériques en période de confinement a amené nombre d’enseignants, élèves, parents, éducateurs à exprimer un sentiment de déshumanisation. Faisant écho ainsi aux critiques de longue date sur la « froideur » des liaisons à distance (on ne se sent pas, on ne se touche pas…) ce ressenti mérite d’être analysé et questionné. Est-ce uniquement le numérique qui en est la cause ? Les relations dans le monde scolaire ne sont-elles pas aussi parfois déshumanisées ? La scientifisation de l’enseignement (neuroéducation, approche par compétences, par exemple) et de l’éducation n’est-elle pas aussi en train de déshumaniser les relations éducatives ? L’idée de « professionnalisation » de l’activité enseignante n’est-elle pas aussi le terreau d’un « refroidissement » de la relation éducative ?
Bruno Devauchelle : A la recherche des ressources pertinentes, et des sources…
Quand on veut approfondir un sujet, un thème, on cherche des ressources. Que ce soit pour faire travailler les élèves, ou pour soi-même en tant qu’enseignant. Cette activité qui pourrait sembler simple et évidente ne l’est en réalité pas autant. A entendre les enseignants, ils auraient du mal à trouver des ressources pertinentes pour leur travail. Sur le terrain cela reste la cacophonie. Mais est-il possible que l’accès aux ressources se clarifie à terme ?
Climat scolaire et pilotage d’établissement
Dans une étude publiée par la Revue Suisse des Sciences de l’éducation n°42, Solange Ciavaldini-Cartaut et Catherine Blaya, Université Côte d’Azur, analysent les variables de la satisfaction des enseignants de 2 établissements niçois. Cela les amène à évoquer le climat scolaire. « La qualité du vivre et travailler ensemble en milieu scolaire est un enjeu éducatif et de santé au travail pour tous les acteurs et actrices de l’école. Cette recherche menée en France avait pour but de déterminer l’influence du climat scolaire sur la satisfaction professionnelle. Les données ont été recueillis auprès de 50 enseignant·e·s volontaires travaillant dans un collège et un lycée régional. Les résultats mettent en évidence l’impact du climat de cohérence et d’appartenance à une communauté scolaire sur les composantes intrinsèques et extrinsèques de la satisfaction professionnelle. Plusieurs autres facteurs (âge, sexe, expérience, type d’établissement) déterminent un profil d’enseignant·e plutôt insatisfait·e ». Parmi les variables les autrices soulignent dans leur conclusion la qualité du pilotage d’établissement. « L’amélioration du climat scolaire perçu par les enseignant·e·s du collège passerait par ce que Debarbieux qualifie d’une « bienveillance vis-à-vis de [toutes les actrices et] tous les acteurs de l’école pour instaurer un bon climat scolaire ». Il faut entendre par là une implication différente de la direction d’établissement dans la mesure où elle est le pivot du climat scolaire de l’établissement « au-delà d’être garant de la politique éducative de l’enseignement, secondaire, la direction est le représentant institutionnel, le référent ». En matière de politiques éducatives en faveur d’une meilleure qualité de vie en milieu scolaire, la gouvernance constitue un facteur trop peu étudié de « l’effet établissement » et nous suggérons de le prendre en compte dans l’évaluation du bien-être perçu des enseignant·e·s. Dans le collège concerné par notre étude, l’insatisfaction professionnelle résulte moins de problèmes de gestion de comportements d’élèves que d’un manque de cohérence dans les réponses organisationnelles pour y faire face. »
CEMEA : 22 chroniques pour changer l’éducation
« Le livre que vous allez lire n’est pas un énième bréviaire. C’est un outil militant. Ce n’est pas l’exposé d’un dogme, c’est l’exigence au service d’une véritable ambition éducative ». Philippe Meirieu présente ainsi ces 22 chroniques du CEMEA, un mouvement d’éducation nouvelle. Elles abordent de nombreuses questions éducatives. L’éducation est elle affaire de l’école ou de la maison ? Pour les CEMEA l’école éducative est source d’émancipation. Les autres chroniques nous ramènent dans le quotidien. Qu eveut dire l’obligation de propreté pour entrer en maternelle ? Une bonne école est-elle une école qui donne beaucoup de devoirs ? Sans bulletin et compétition les élèves sont -ils capables de faire des efforts ? L’uniforme à l’école rétablit-il l’égalité ? Le métier enseignant s’apprend-il que sur le terrain ? Découvrez les autres et faites vous plaisir…
CEMEA, Et si l’école… 22 chroniques pour changer l’éducation, Chronique sociale, ISBN 978-2-36717-724-3
Les stéréotypes de genre chez les enseignants et les garçons
On dit souvent que les difficultés des garçons à l’école tiennent au fait qu’ils ont peu de modèles enseignants masculins. Or ces difficultés ne sont statistiquement pas corrélés au sexe des enseignants, relève Carl Beaudoin, Université de Sherbrooke, dans une thèse sur les stéréotypes de genre des enseignants. Car c’est vers cette dimension qu’il s’est tournée. Il relève que « les stéréotypes de genre persistent encore en classe, notamment en montrant que les enseignantes sont perçues par les garçons comme étant plus sujettes aux états émotifs que les hommes, et que ces derniers sont portés à ne pas exprimer leurs émotions en présence des garçons. Du côté du personnel enseignant, les enseignantes articulent des pratiques d’enseignement qui misent sur les intérêts stéréotypés des garçons, alors que les enseignants engagent des discussions avec les garçons sur la base de sujets qui s’avèrent être stéréotypés masculins ».
Symbioses et les questions vives
Symbioses, le magazine de l’Education relative à l’Environnement, est réalisé par le Réseau belge IDée. Chaque trimestre, il présente une thématique particulière, sous la forme d’un dossier fait d’expériences éducatives vécues, de références d’outils, d’adresses utiles, d’articles de réflexion, d’activités… Et ce trimestre il a choisi le thème des questions vives. Il s’adresse aux enseignants, animateurs, parents, éco-conseillers, éducateurs… qui désirent mener des activités ou des projets d’éducation à l’environnement auprès des publics jeunes et moins jeunes. » Les enjeux écologiques sont de profonds réservoirs de questions vives. Mais comment les aborder en classe ou dans le cadre d’une animation ? » demande la revue. Etienne Klein vante la contradiction. Laurence Brière parle des questions qui nous forment.Le magazine donne des exemples de questions vives à aborder « à l’affut de la nuance ».
La Biennale de l’éducation revient en septembre
« Sous le titre « Faire et se faire », la Biennale de l’Éducation, de la Formation et des Pratiques Professionnelles 2021 donne à voir des recherches et expériences liant délibérément l’approche de ‘ce qui se passe’ du côté de la construction des sujets en activité, et ‘ce qui se passe’ du côté de la construction de leurs activités ». Le pré-programme est publié et l’événement aura lieu du 22 au 25 septembre à Paris. Parmi les conférenciers, Boris Cyrulnik, Cynthia Fleury, François Jullien et Bernard Lahire.
L’HEBDO PREMIER DEGRE
Cécile Mathiaux et Saléha Amoura : Communiquer avec les familles en maternelle
La communication avec les familles reste la clé de voute de la réussite des enfants pour Cécile Mathiaux, directrice de la maternelle Émile Zola à Montluçon, et pour Saléha Amoura, directrice à Créteil. Deux territoires et une même préoccupation : garder le lien avec les familles.
Comment enseigner la grammaire du CE1 au CM2 ?
L’académie de Nantes publie un corpus de ressources pour cet enseignement. » Ce corpus de ressources a pour but, en s’appuyant sur la recherche actuelle et les attentes institutionnelles, d’aider les enseignants à rendre plus efficace l’enseignement de la grammaire du CE1 au CM2, en questionnant à la fois les activités qui le composent et leur temporalité. » Il s’agit « d’identifier parmi les compétences à construire par les élèves, celles qui peuvent l’être au moyen de leçons longues et celles qui peuvent l’être au contraire au moyen de leçons courtes ou d’activités ritualisées; proposer des axes de progressivité pour une construction spiralaire; apporter des outils et des démarches, conceptuels et didactiques, pour construire les apprentissages ».
Un livret d’accueil en maternelle
« Pour une première inscription et scolarisation il apparait incontournable de rassurer les familles, notamment les plus démunies. Ainsi il a été fait le choix de limiter les écrits et de sécuriser en insérant des photos, montrant l’école, la classe. Le document est par conséquent volontairement simple et modifiable ». Réalisé par le groupe maternelle du 76 ce livret est adaptable.
La réforme de la maternelle et ses bases idéologiques
« Quelles missions sont assignées à l’école maternelle au-delà des grandes déclarations de principe ? Pourquoi remettre en cause les programmes de 2015, dans une accumulation depuis 2017 de textes, de décrets, de prescriptions dont les orientations idéologiques promettent l’aggravation du creusement des inégalités ? » Christine Passerieux analyse les nouveaux programmes dans Carnets rouges n°22.
La réforme de la maternelle au JO
Un arrêté publié au journal officiel du 17 juin met en place le nouveau programme de l’école maternelle. Après une Note du Conseil supérieur des programmes qui prévoyait une véritable rupture en maternelle, le ministère a proposé seulement des aménagements du programme qui restent dans l’esprit du texte de 2015. Le nouveau programme devrait paraitre au BO du 24 juin.
Maternelle : Une grève face aux dédoublements en GS
Comment les dédoublements en grande section de maternelle en Rep+ peuvent-ils induire une grève ? C’est pourtant ce qui se passe dans le Rhône où le Snuipp Fsu appelle à la grève le 24 juin. Il y a à cela plusieurs raisons. La première c’est que les dédoublements consomment des moyens. Le syndicat bataille pour que les autres niveaux en Rep+ ne dépassent pas 27.5 élèves par classe. On s’oriente vers des classes à 29. Second problème : le dédoublement met fin aux classes multi âges que des enseignants ont mises en place. Le manque de postes impacte aussi les 18 demi journées de formation et concertation REP qui ne sont plus attribuées alors qu’elles sont de droit.
Le pré scolaire a une influence à long terme
» Les résultats d’une nouvelle recherche américaine démontrent qu’un programme préscolaire public peut, entre autres, augmenter le niveau de scolarité des enfants à long terme », annonce l’Observatoire des tout petits. L’étude The Long-Term Effects of Universal Preschool in Boston suit 4000 enfants qui ont eu accès au pré scolaire par tirage au sort entre 1997 et 2003. Près de 20 ans plus tard, l’étude constate que ces enfants sont 6% plus nombreux à obtenir l’équivalent du bac, 9% à réussir le test d’entrée dans le supérieur et 6% à aller dans le supérieur.Il y a donc un effet à long terme de l’éducation pré scolaire même si on ne le retrouve pas à court terme.
Documentation
L’expo : « Fake news : Art, Fiction, Mensonge »
Comment sont fabriquées, et comment se diffusent les fausses informations ? Vous êtes invités à le découvrir à l’exposition « Fake news » de la Fondation EDF. Accessible à partir de 10 ans, l’exposition décrypte les mécanismes de création et de diffusion d’une fake news et propose d’acquérir des méthodes et astuces permettant d’enrayer leur diffusion et d’échapper aux manipulations en tout genre, tant politiques, économiques, que sociales. Un dossier pédagogique est à la disposition des enseignants. Les groupes scolaires sont accueillis gratuitement sur réservation.
L’HEBDO LETTRES
Marie-Claude Pignol : Un commando poétique pour finir l’année en beauté
« Comment donner du sens aux dernières heures de cours de la dernière journée d’une année somme toute assez étrange et éprouvante ? » Question pertinente posée par Marie-Claude Pignol, professeure de lettres à Pithiviers, et résolue ainsi : le dernier jour de l’année, ses élèves de 2nde se sont transformés en commando poétique pour aller dans tout l’établissement afficher et déclamer des poèmes avant de s’enfuir. L’activité montre comment resserrer in fine les liens avec la littérature, avec l’oral, avec les autres, avec l’établissement. Dans un contexte de gifles et enfarinages divers, c’est aussi comme la morale d’une année au lycée qu’adressent ainsi les élèves : et si on transmuait la violence sociale en circulation de la poésie ?
Le Rouge ou le Noir ? Problématiser l’écriture d’appropriation
L’écriture d’appropriation peut-elle aider à s’approprier aussi la problématique d’étude de l’œuvre ? Nouveau défi pour les lycéen.nes de l’Iroise à Brest dans le cadre de leur scriptorium numérique i-voix : explorer créativement le roman de. Stendhal sous l’angle au programme « Esthétiques et valeurs ». Julien Sorel fait-il de sa vie une œuvre d’art ou un ouvrage moral ? En quoi l’imaginaire détermine-t-il chez lui représentation du monde et choix de vie ? D’une part, chacun.e s’est fait commissaire artistique d’une exposition littéraire en collectant au fur et à mesure de sa lecture des éléments divers (livres, objets, œuvres d’art ….) pour les exposer dans un « musée personnel de Julien Sorel ». D’autre part, chacun.e a écrit et /ou enregistré un cas de conscience du personnage pour en éclairer les inquiétudes morales L’écriture d’appropriation en ligne fait advenir peu à peu, entre immersion fictionnelle et mise à distance interprétative, un intéressant portrait du héros, tout à la fois subjectif et collectif, créatif et réflexif.
A lire : Un éloge paradoxal du « mauvais lecteur »
Bon lecteur, celui qui déchiffre, comprend le sens explicite et implicite de l’œuvre, perçoit les intentions de l’auteur, analyse ses choix d’écriture, inscrit le texte dans une histoire et des codes littéraires : le lecteur modèle dont rêve l’écrivain ? le lecteur expert que cherche à fabriquer l’université ? le lecteur scolaire dont les épreuves anticipées de français au baccalauréat viendraient évaluer les compétences ? Dans un récent essai, Maxime Decout en prend le contrepied pour livrer un savoureux éloge paradoxal du « mauvais lecteur ».
Réaliser une émission de radio sur les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux, ce sont les jeunes qui en parlent le mieux ? A écouter : une émission écrite, enregistrée et montée par les élèves de 3ème de la classe médias du collège Pablo Picasso à Montesson. Le travail est mené dans le cadre d’un projet d’éducation aux médias en classe entière, appelé « classe médias ». Enquêtes, lectures, rencontres, sondages, travail de la voix, appropriation du format radiophonique … aboutissent à une riche exploration critique des préjugés que suscitent ou véhiculent les réseaux sociaux. « Les élèves ont travaillé en classe entière sur le projet, avec comme professeurs référents M. Vighier (professeur de lettres), Mme Michaut (professeure documentaliste) et M. Perissinotto (professeur d’EPS). »
La Suisse « rectifie » son français scolaire
« La langue française est vivante, son orthographe aussi » affirme la Conférence intercantonale de l’Instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) qui annonce de nouvelles règles d’orthographe, plus inclusives, pour les manuels scolaires en 2023.
Lecture : Un jeune sur dix toujours en difficulté
« 9,5 % des jeunes participants à la Journée défense et citoyenneté (JDC) rencontrent des difficultés dans le domaine de la lecture. Le tiers d’entre eux (parmi les 9.5% NDLR) peut être considéré en situation d’illettrisme » annonce la Deppe dans une nouvelle Note. » Par ailleurs, plus d’un jeune sur dix a une maîtrise fragile de la lecture. Enfin, près de huit sur dix sont des lecteurs efficaces. Les performances en lecture progressent avec le niveau d’études. Elles sont globalement plus élevées chez les filles que chez les garçons ». Des proportions que l’on retrouve chaque année lors des mêmes test. A noter la géographie de ces difficultés de lecture plus marquées dans le pourtour du bassin parisien, dans l’est et surtout dans les DROM.
Philosophie : « On a accentué la loterie des sujets »
« Il faudrait désacraliser la philosophie ». Frédéric Le Plaine, professeur de philosophie dans le Nord, préside l’Acireph, une des trois grandes associations de professeurs de philosophie. Pour lui l’aménagement de l’épreuve décidée par le ministre « accentue la loterie des sujets » pour une épreuve qui de toutes façons devrait être revue. Il s’étonne de la non convocation des professeurs de philosophie pour surveiller l’épreuve. Et il parle de l’épreuve du bac 2021.
L’HEBDO SCIENCES
Lénaig Maudet : Des éco défis pour stimuler les élèves
Comment mettre au défi ses élèves d’agir sur leur environnement ? Lénaig Maudet , professeur de SVT au collège Quéral de Pontchâteau (44) a choisi un jeu en ligne qui transforme les classes en ligue. Les collégiens doivent réaliser par classe le maximum de défis pour engranger des points comptabilisés pendant 3 semaines. Journée du pull, végétalisation du collège, moins de viande au self et plogging en EPS, les idées (à mettre en œuvre !) ne manquent pas chez les élèves. Le projet a servi de sujet d’oral du brevet des collèges dans le parcours citoyen. L’enseignante nous livre ici ses conseils pour mener à bien ce jeu avec plusieurs classes à la fois.
Maths : Le lycée et la pandémie dans le Petit Vert
» Le travail à distance manque souvent d’efficacité et nécessite, en général, de passer une ou deux heures à faire des mises au point lors du retour en présentiel, voire de refaire entièrement le cours. Le retard dans la progression s’accumule et le bouclage des programmes devient inaccessible. Les lacunes dues au confinement sont importantes et les notions vues en confinement en 2020 ne sont pas stabilisées ». Ce sont quelques conclusions de la commission lycée de la régionale Apmep de Lorraine dans Le Petit Vert 146. Dans ce même numéro, Gilles Waehren réfléchit à l’avenir de l’enseignement à distance. » Que l’enseignant va-t-il conserver de ce fonctionnement de confinement ? L’utilisation des classes virtuelles ? Je pense que tout le monde a compris que le rêve de certains élus de remplacer les professeurs par des écrans a enfin été réalisé et a vite tourné au cauchemar. Le lien social avec l’élève, avec la classe, est aussi important que le contenu de cours qu’on voudrait mettre sur un piédestal. Ce lien ne peut se tisser qu’en présentiel : le théâtre à la télévision n’a pas la même saveur que dans la salle de spectacle. » A lire aussi les témoignages sur la réforme du lycée ne terminale.
SVT : Modéliser les effets du port du masque
« Afin de comprendre et anticiper la gravité des phases épidémiques, les scientifiques ont recours à des modèles mathématiques afin de simuler celles-ci ». Et c’est ce que propose Régis Pineau en cycle 4. « A l’issue de cette activité, un débat peut être mené en lien avec la situation sanitaire : Comment expliquer que le nombre de personnes malades augmente malgré le port du masque obligatoire ? Des hypothèses sont proposées : type de masque, masque porté correctement ou pas, lavage du masque.. »
Maths : Un lancé de dés…
» Les dés toujours fidèles pour faire des mathématiques… », estime Hervé Diet professeur au Mans. » L’idée est de partir des règles d’un jeu et de modéliser la situation pour prendre une décision éclairée en jouant. Plusieurs approches sont possibles. Les élèves majoritairement s’engagent vers la représentation par un arbre qui peut s’avérer dense s’ils utilisent les 7 dés possibles ».
L’HEBDO SCIENCES HUMAINES
Aline Boucher : Une webradio pour la classe d’histoire
Comment mettre au travail les élèves des années covid, peu habitués à la concentration scolaire ? Aline Boucher, professeure au collège Molière de L’Aigle (Orne) prend le chemin de la webradio pour une cours d’histoire sur la France occupée.
Histoire-géo : Réviser le brevet en jouant
Comment réviser le brevet en s’amusant ? Des enseignants ont inventé des solutions. Lydia Combeaud-Lunel propose une adaptation du jeu « Qui est-ce » pour les personnages historiques du programme. Elle fournit les patrons pour réaliser le jeu. Emilie Arbey propose deux jeux numériques. Un jeu de l’oie électronique pour réviser le programme d’histoire. Et une roue de la fortune pour revoir les notions du programme de géographie.
Histoire : Un jeu sérieux sur l’esclavage
Gérald Sim, professeur au collège Pierre Mendes France de la Rochelle propose un scénario pédagogique autour d’un jeu sérieux sur la question des abolitions de l’esclavage. « Le jeu a été testé sur deux classes de 4ème au cours de l’année 2019-2020. Les élèves ont apprécié le jeu et se sont rapidement immergés dans la mission proposée, provoquant même une certaine émulation. Plusieurs binômes ont réussi à résoudre toutes les énigmes dans le temps imparti. D’autres ont rencontré des difficultés ».
Des inscape games pour l’histoire-géographie
« Un Inscape Game suit les mêmes démarches qu’un Escape Game mais ici, l’objectif n’est pas de s’échapper mais plutôt d’étudier un sujet à travers un parcours ludique. » Vaohita Moreau, enseignante au collège Romain Roland de Mouy (60) propose 8 démarches pédagogiques sous la forme d’Inscape Game de la 6ème à la 4ème.
L’Apses toujours contre le grand oral
L’Apses a renouvelé le 13 juin ses instances en élisant deux co-présidents, Benoît Guyon et Solène Pichardie. Mais l’association des professeurs de SES est restée fidèle à son orientation. Dans un communiqué du 14 juin, elle prend à nouveau position contre le grand oral. » Cette épreuve a été imposée malgré l’impréparation dénoncée tout au long de l’année par les enseignant.e.s, les élèves et leurs parents : encore aujourd’hui demeure un flou sur les critères d’évaluation et les consignes sont contradictoires selon les disciplines et les académies. À une semaine de l’épreuve, la désorganisation est totale… Ce grand oral est au cœur du renforcement des inégalités sociales induites par la réforme du baccalauréat. Aucun temps n’a été dédié dans les emplois du temps pour préparer cette épreuve. Elle évalue donc des compétences que l’école ne transmet pas… L’épreuve de grand oral, en l’état, doit être supprimée et remplacée par une épreuve évaluant l’oral autrement, dans une optique formatrice, émancipatrice et juste ».
Stéphane Genêt : Des podcasts pour partager l’Histoire
« Avec des podcasts je peux casser des idées reçues ». Professeur d’histoire-géographie à Tours, Stéphane Genêt lance une chaine de podcasts à mi chemin entre la révision du programme d’Histoire et la vulgarisation pour le grand public. Une initiative lancée il y a 3 mois et qui rencontre déjà le succès avec plusieurs centaines d’écoute par jour. Il revient sur ce projet.
Commémorer le 18 juin
L’académie de Toulouse publie un dossier sur le 18 juin 1940 avec de nombreuses ressources pédagogiques notamment locales. L’appel » peut donner lieu à des commémorations s’appuyant sur des projets pluridisciplinaires scolaires, inscrits dans le parcours citoyen de l’élève qui mobilise une classe, un niveau ou l’établissement, alliant histoire, littérature (analyse de texte), musique (chants de la Résistance) ou arts plastiques (iconographie de la France Libre, images et propagande). L’éducation aux médias par le prisme de la radio (histoire de la radiodiffusion, médias et politique, histoire et médias) peut être utilement mobilisée. »
Des lapbooks en histoire
Un lapbook est un livret organisé et personnalisé qui reprend des éléments autour d’une notion ou d’un sujet étudié. Il comporte des informations sous forme de dessins, de tableaux, d’écrits, d’images, de collages ou de graphismes. Adélaïde Courant, professeure au collège Notre Dame d’Alençon, propose à ses 4èmes d’en créer sur la 3ème république. « La démarche est intéressante en ce qu’elle stimule la créativité en même temps que les élèves poursuivent les acquisitions liées à la séquence en cours. La personnalisation de la production en fait également un outil de différenciation. »
Travailler l’histoire géo en APPN
Non ! Pas en apnée mais presque . L’AAPN l’activités de pleine nature, ici dans le Cotentin en bord de mer. Léa Duprat (professeure d’HG) et M. Lecarpentier (français) mélangent jeux de plage , croquis géographique et frise chronologique active. A découvrir !
L’HEBDO LANGUES
Damien Waisse : Enseigner avec Blablacl@sse
Et si professeur et élèves partageaient un groupe de discussion, type Whatsapp, clos et protégé des influences externes ? C’est l’expérience vécue par Damien Waisse, professeur d anglais au lycée Nicolas Ledoux de Besançon, grâce à une application développée dans l’académie : Blablacl@sse.
Anglais : Rendre la chaine parlée authentique
Océane Ginot, professeur d’anglais au collège Anthonioz de Gaulle à Cluses (Haute-Savoie 74) présente ses objectifs en matière d’authenticité linguistique pour des élèves de Sixième en interaction orale : rendre la chaîne parlée fluide et naturelle, en incluant des temps de pause et des hésitations excluant des mots parasites issus de la langue française. Le recours au numérique pour atteindre l’objectif fixé et sa plus-value éventuelle sont ensuite décrits et analysés à partir de l’expérience menée.
Avec Parkur préparer un stage en Allemagne
Ouvert par l’OFAJ aux jeunes de 16 à 30 ans qui se préparent à un stage en Allemagne, Parkur est une plateforme d’apprentissage de la langue et d’entraide entre jeunes. L’application Parkur permet d’améliorer son allemand mais aussi de trouver un logement ou d el’aide.
Anglais : Le temps de parole de l’enseignant
Tetyana Paul Vlasova, professeure stagiaire d’anglais au lycée Ella Fitzgerald à Saint-Romain-en-Gal (38) aborde la question du temps de parole de l’enseignant et son impact sur les élèves. « Pour réaliser ce travail, l’enseignante a analysé la pertinence et l’utilité de parole de l’enseignant afin d’en déceler l’impact sur la mise au travail des élèves Il a été trouvé lors de ce travail, que le ratio de la répartition de la parole entre enseignant et élèves peut avoir des effets différents sur les élèves et devrait être réduit. Ce travail présente un exemple d’optimisation des prises de parole des élèves par le travail en groupe, et par les interactions. «