« La langue française est vivante, son orthographe aussi » affirme la Conférence intercantonale de l’Instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP) qui annonce de nouvelles règles d’orthographe, plus inclusives, pour les manuels scolaires en 2023.
» L’orthographe «rectifiée» est recommandée par le Conseil supérieur de la langue française depuis 1990. Elle a fait son entrée en 1996 dans les écoles romandes, où elle coexiste avec la graphie «traditionnelle». Elle devient aujourd’hui la référence pour l’enseignement du français dans les cantons romands. L’orthographe «traditionnelle» n’est pas abandonnée, elle restera acceptée. Les élèves pourront continuer à l’appliquer sans être sanctionnés », écrit le CIIP.
» La bascule favorable à l’orthographe « rectifiée» traduit une volonté de ne pas surcharger inutilement un enseignement déjà complexe. Sont directement visées des règles qui sont peu justifiées eu égard à la logique interne du français écrit et une abondance de termes isolés dont l’orthographe ne peut plus guère être expliquée… Les élèves trouveront leur compte dans des règles plus compréhensibles et plus logiques. Les pédagogues de tous les degrés y gagneront des bases claires pour leur travail. L’école joue ainsi un rôle de premier plan dans l’apprentissage de la langue parlée et écrite, miroir de la société qui change ».
Le CCIP publie un « petit livre d’or » qui illustre les changements. Il fixe 14 principes comme La généralisation du « è » devant une syllabe muette, le participe passé du verbe « laisser » suivi d’un infinitif restera invariable : je les ai laissé choisir, la disparition des fins de mots en « illier » au profit de « iller », la disparition de l’accent circonflexe où il est inutile, tous les verbes en -eter et en -eler ne prennent plus de double consonne mais un è quand la syllabe qui suit contient une muet, sur le modèle des verbes acheter ou démanteler. Les mots empruntés à d’autres langues sont francisés, en particulier pour les accents et les marques de pluriel, qui sont adaptés à l’orthographe du français.
La réforme veut introduire une langue épicène c’est à dire plus inclusive. « Pour introduire un langage épicène à l’école, favorisons des formulations qui respectent la diversité et assurent la visibilité des genres et des cultures; des formulations qui ne rendent pas la compréhension, la lecture et les apprentissages plus difficiles ».