« Esprit d’équipe » : c’est le thème d’un groupe de travail réunissant syndicats et ministère suite au Grenelle de l’éducation. Sous prétexte de développer « l’esprit d’équipe » dans les écoles et les établissements, l’Education nationale souhaite modifier le statut des enseignants du 2de degré pour y inclure des missions d’encadrement. Une façon de hiérarchiser e caporaliser le corps enseignant ?
Transformer le statut
« Afin de favoriser la coordination pédagogique et l’engagement dans le projet d’établissement et de mieux articuler les différentes échelles de travail de chaque professeur (école ou établissement, bassin, académie, réseau, …), plusieurs pistes peuvent être examinées », écrit la fiche de travail du GT 2. Il s’agit de faire du projet d’établissement « une feuille de route de tous », « d’ouvrir la possibilité de façon plus large et pérenne d’activité de professeurs en service partagé sur des fonctions mixtes (sur lettre de mission, sur un temps équilibré entre la mission hors enseignement et l’enseignement) ».
Le ministère envisage de confier à des enseignants chargés de mission des missions dévolues aux inspecteurs comme rendez vous de carrière du PPCR. Si dans le premier degré des enseignants chargés de mission d’encadrement existent déjà (CPC, Cafipemf) cela reste à créer dans le 2d degré même si des professeurs peuvent être chargés de mission d’inspection.
« Sur le plan réglementaire, une telle évolution supposerait d’ancrer cette possibilité dans les statuts particuliers des enseignants du 2nd degré, afin d’y définir : les missions exercées, , l’ancienneté nécessaire pour accéder à ces fonctions voire les modalités de sélection. De même l’organisation du travail et les quotités dédiées à ces missions d’inspection devraient aussi être réglementairement définies, avec un impact sur les ORS », écrit le ministère.
Lectures syndicales
« Cela ne correspond pas aux attentes des collègues qui ont envie d’occuper des missions sur des projets et pas des missions hiérarchiques », nous a dit Stéphane Crochet, secrétaire général du Se-Unsa.
Pour Xavier Marand, secrétaire général adjoint du Snes Fsu, le projet d’établissement ne favorise pas le travail d’équipe. Par exemple il ne prévoit pas de temps de concertation. Quand aux missions proposées aux enseignants du 2d degré c’est pire : « Elles vont contre le travail d’équipe car elles introduisent une hiérarchie intermédiaire dans l’établissement qui empêche la confiance ». Il y voit « une vraie politique de transformation du métier enseignant qui va de pair avec la transformation de la Fonction publique ». « Ils veulent caporaliser le métier enseignant ».
François Jarraud