« Faire venir des femmes qui se sont imposées face au patriarcat c’est montrer que les jeunes filles peuvent être forces de proposition et s’engager ». Pascal Ravenel, professeur d’histoire-géographie, a organisé des rencontres entre les élèves du lycée Louis Armand d’Eaubonne (95) et des femmes célèbres, dans le cadre d’une convention lycéenne. Une expérience qui a engagé des élèves du professionnel et du général et des enseignants de plusieurs disciplines.
Sortir le lycée de l’atonie liée à la crise
Au commencement était l’atonie générale en pleine épidémie. Avec le soutien du chef d’établissement, Cédric Moyen, Pascal Ravenel lance l’ide d’une convention citoyenne axée sur le climat et l’égalité filles garçons.
« On voulait aller au delà de la labellisation EDD et impliquer vraiment les lycéens », nous dit P Ravenel. Le lycée ressent aussi l’urgence de secouer l’établissement face à l’atonie générale et de former des lycéens engagés capables de porter auprès de leurs camarades la convention lycéenne.
S’engager dans un projet pluridisciplinaire
De là sort un premier axe : l’égalité filles garçons et la place des femmes dans la gestion climatique. Et un premier projet : faire venir au lycée des femmes repérées pour avoir gagné une place importante dans un milieu masculin.
En mars 2021 le projet prend corps avec une rencontre « Femmes et citoyenneté » à laquelle participent le rabbin Delphine Horvilleur, l’autrice Tania de Montaigne et la cheffe de service de chirurgie Chloé Bertolus. « On voulait monter que les femmes sont capables de s’engager et réussir dans des champs différents », nous dit P Ravenel.
La rencontre a lieu en présentiel devant 90 élèves. Elle a été organisée et préparée par les lycéens avec l’aide de professeurs. Une classe de terminale a préparé la rencontre dans le cours de philosophie. Un travail a été aussi fait en 2de pro avec une enseignante de lettres – anglais. Et des professeures d’espagnol se sont engagées en 1ère dans la préparation de vidéos.
Acquérir des compétences psyochosociales
Car les élèves n’ont pas fait que préparer la rencontre. Ils ont animé la rencontre et réalisé une synthèse des débats dès la fin de la rencontre. Un groupe a réalisé des interviews pour la radio du lycée dans le cadre de l’atelier radio animé par P Ravenel. Un autre a tourné des interviews vidéo. Tout cela a du être construit parfois en présentiel parfois à distance compte tenu des circonstances. Parfois durant les heures de cours, parfois dans le cadre d’ateliers.
« Les élèves ont travailler des compétences rares, des compétences psychosociales de communication, de posture »,nous dit P Ravenel. « Il sont écrit des textes destinés à être dits ce qui les a préparé au grand oral. « Ils ont guidé les invités, rebondi aux propos des invitées ce qui nourrit aussi leur capacité à écouter et échanger, là aussi nécessaires au grand oral ». Le plus grand acquis semble l’engagement des lycéens dans la convention climat. C’est le défi des années à venir.
F Jarraud