Voulu par JM Blanquer, le conseil scientifique de l’Education nationale a été un instrument très utile pour porter les réformes ministérielles. Cela ne s’est pas toujours fait sans critiques ni sans tensions. Le renouvellement important du Conseil ne modifie pas les équilibres disciplinaires. Il élimine des personnalités qui ont pu être critiques et fait entrer des personnalités dont certaines sont apparues récemment dans les événements ministériels.
Annoncé dès novembre 2017 par JM Blanquer, le conseil scientifique se voyait chargé de justifier les politiques ministérielles. « Il s’agit de pouvoir consulter des scientifiques de différentes disciplines, notamment dans les sciences cognitives, afin d’avoir une vision fondée des politiques publiques », disait JM Blanquer. Le Conseil était donc conçu dès l’origine comme un instrument de légitimation politique.
Sa composition a été vivement critiquée dès 2018 tellement le conseil était dominé par une famille scientifique, celle des neurosciences, extraordinairement arrogante et impérialiste. Là-dessus pas de progrès. Les membres venus des sciences cognitives et des neurosciences dominent toujours largement le conseil. Et S. Dehaene, dont les propos ont pu choquer dès 2018, reste le président du nouveau conseil scientifique.
Sous la houlette de S Dehaene, la vie du conseil scientifique a été houleuse. La plupart des publications du Conseil ont été rédigées par une petite partie du conseil et pas toujours la plus compétente. On se rappelle par exemple l’article de Michel Fayol, dans le Café pédagogique, expliquant « qu’il n’y a pas de manuel de lecture idéal ».
Michel Fayol ne fait plus partie du Conseil scientifique. Esther Duflo, Benoit Suchaud font aussi partie des personnalités qui quittent le conseil.
Entrent dans le nouveau conseil notamment les économistes Yann Algan et Elise Huillery, Luc Ria de l’IFé et le sociologue Gérald Bronner.
F Jarraud