« Mme Esther Benbassa. – Croyez-vous qu’on puisse éduquer des parents en les punissant ? M. Jacques Grosperrin. – Oui ! » Cet échange résume le débat du 7 avril au Sénat. Dans le cadre de la loi séparatisme , l’amendement n°197 déposé par Mme Deromedi (LR) rétablit la suppression des allocations familiales pour les parents des élèves absentéistes.
Ce n’est pas la première fois que le Sénat rétablit la loi Ciotti. En mai 2019, lors du débat sur la loi Blanquer, le Sénat avait déjà rétabli la suppression des allocations familiales pour les parents des élèves absentéistes. La loi Ciotti a été en vigueur entre 2007 et 2013, quand la gauche l’a supprimée. Durant ce temps 600 suspensions ont été prononcées et seulement 146 enfants sont retournés à l’école.
L’inefficacité de la loi est donc établie en France. Elle l’est aussi en Grande Bretagne où une loi identique va encore plus loin en envoyant en prison les parents. L’augmentation des peines n’a pas eu d’effets sur l’absentéisme.
Au Sénat le débat oppose la gauche et la droite, leministre étant défavorable à l’amendement. Les absentéistes » y réfléchiront à deux fois s’ils savent qu’ils peuvent mettre leurs parents en difficulté », dit le sénateur LR J Grosperrin. « J’apprécie l’avis de sagesse du ministre. Le premier principe républicain à respecter, c’est d’aller à l’école ». » Nous ne voulons pas ajouter de l’exclusion à l’exclusion. Suspendre les allocations ne résoudra rien », répond P Kanner (PS) . » Ce n’est pas en enfonçant la tête sous l’eau aux familles que l’on résout le problème », poursuit F Gay. L’amendement est adopté par 210 voix contre 125.