Alors que le gouvernement débloque dans le plan d’urgence des milliards pour l’apprentissage, la vie professionnelle voit 300 postes supprimés en 2021.Six syndicats (Snuep Fsu, Snep Fsu, Cgt, Sud, Snalc, Cnt) soulignent les dégâts causés par la réforme et demandent des créations de postes « pour éviter un problème social majeur à la société française ».
Un désengagement historique
« On est dans un désengagement historique ». Sigrid Géradin, secrétaire générale du Snuep Fsu, juge aussi que la politique menée par JM Blanquer « est à rebours de la justice sociale ». Des propos relayés par Catherine Prinz (CGT) qui estime que la réforme « accentue le tri et la sélection et réduit les possibilités de choix des élèves des classes populaires ». Les arguments sont fournis par les syndicats partenaires (Snep Fsu, Cgt, Sud, Snalc, Cnt ) qui démontent à leur façon la réforme de la voie professionnelle.
Pour Erwan Chasles (CNT), la réforme Blanquer réduit les horaires d’enseignement en moyenne de 13% pour les bac pro, davantage pour les Cap. « On accueille les publics le splus en difficulté. Quand on baisse les heures de cours on ne peut pas leur mettre le pied à l’étrier », dit-il. D’autant que cela se traduit aussi par des classes supplémentaires dans le service de chaque enseignants et donc moins de temps pour chaque élève. Il parle de « souffrance au travail » pour les enseignants et d’appauvrissement des contenus pour les élèves.
Face à la crise sociale
Un des outils de ces réductions ce sont les co-interventions introduites par la réforme que Valérie Lejeune (Snalc) craint de voir imposées dans toutes les disciplines. Un autre instrument sont les familles de métiers, imposées en 2de. Pour Philippe Dauriac (CGT) on déspécialise les professeurs et les élèves et on réduit le bac pro à 2 ans au lieu de 3. Un procès qui obère l’avenir des élèves quand il s’agit de s’insérer dans la vie professionnelle ou de poursuivre des études.
« Le ministre ment quand il parle d’excellence », poursuit S Gérardin. « 300 postes sont supprimés à la rentrée ». L’intersyndicale demande la prise en compte de la voie professionnelle dans le plan de relance. « Le gouvernement injecte 7 milliards pour l’apprentissage quand tout le budget de la voie professionnelle représente 4 milliards ». L’apprentissage vient d’ailleurs de rogner aussi la taxe versée aux lycées professionnels.
« Avec 2 milliards on pourrait s’occuper des jeunes de moins de 20 ans victimes de la crise et leur permettre d’avoir un diplôme », dit S Gérardin. « Chaque année 50 000 bacheliers professionnels n’obtiennent pas de place en BTS et se trouvent sur le marché de l’emploi au chômage » , rappelle t-elle.
François Jarraud