Professeur d’histoire géographie à Gennes (Maine et Loire), Olivier Godard est à l’origine d’une aventure pédagogique qui vit sa 11ème année. Le Concours Carto qu’il a lancé se décline maintenant en 5 concours différents destinés aux élèves de 4ème et de 2de mais aussi un concours réservé aux professeurs. Un concours bien particulier où les professeurs sont heureux d’être notés par les élèves. Drôle d’idée ?
Pourquoi un concours Carto Prof ?
Onze ans plus tard le plaisir est toujours là. Le Concours Carto lancé par Olivier Godard se décline dans toute une famille d’épreuves. Avec le concours Carto 4ème les élèves vont produire tout au long de l’année des cartes en rapport avec la mondialisation en recherchant des données à cartographier. Un autre concours s’adresse aux 2des avec 3 épreuves de 2 heures étalées dans l’année en classe. Le Concours Carto Imaginaire est ouverts aux écoliers et collégiens du CM1 à la 5ème. Le concours Actualité aux collégiens et lycéens (4ème à 2de). Enfin il y a le concours Carto Profs, un concours où les cartes des professeurs sont jugées par un jury d’élèves. Les professeurs sont invités à cartographier un article de presse. Cette année un article du Monde sur la production de tomates en Espagne.
« On a ouvert ce concours pour se faire plaisir », nous dit Olivier Godard. « Bien sur il met du lien dans l’association. Mais il permet aussi de travailler auprès de collègues et de montrer aux élèves ce que les professeurs sont capables de faire. Ce sont des élèves de 4ème qui notent les cartes des professeurs. Il y a là un retournement de situation qui en fin d’année fait plaisir à tout le monde ».
Des professeurs évalués par leurs élèves
Cela ne fait pas grincer quelques dents ? « Pas du tout », répond O Godard. « Les enseignants sont volontaires. Ils montrent leurs avoir. Et ça fait plaisir aux élèves ». Ajoutons que les cartes sont anonymes.
Une grosse dizaine d’enseignants participent à ce concours. Ce sont le plus souvent des enseignants dont les élèves participent aux autres concours. Mais aussi des professeurs parfois très éloignés, comme cette enseignante de Houston, ou des étudiants préparant le Capes.
S’agit-il de géographes ? « La plupart des enseignants d’histoire-géographie sont historiens de formation », rappelle O Godard. « Mais les cartes sont en fait un pont entre nos deux disciplines. Il y a des cartes en histoire et on fait aussi de la cartographie en histoire ».
Le plaisir de la rencontre
Ca leur apporte quoi ? « Souvent ils n’ont pas fait de cartes depuis le capes. Participer au concours relève de l’émulation intellectuelle ». Et Olivier Godard qui gère tout cela depuis 11 ans, à quoi fonctionne t-il ? « Nous avons créé une communauté et c’est un plaisir de se retrouver sur le terrain de la cartographie. Je me forme au contact des autres. Je vis et travaille dans une petite ville. Grace au concours je rencontre plein de personnes. Des enseignants mais aussi des journalistes, des étudiants. C’est un vrai enrichissement ».
François Jarraud