Secrétaire général de la première fédération syndicale de l’enseignement, la Fsu, Benoit Teste attend surtout du ministre que le temps de la fermeture ne soit pas du temps perdu. Ni sur le terrain matériel , avec la vaccination des enseignants et l’équipement des établissements, ni sur celui de la pédagogie: il faut définir les objectifs du distanciel , revoir programmes et examens.
Approuvez vous la décision de fermer les écoles ?
On est arrivé à une extrémité qui oblige à faire cette fermeture. La situation était devenue intenable. Fermer en utilisant les vacances n’est pas idiot.
Mais la question c’est surtout ce qu’on va faire de ce temps de fermeture. Va t-on en profiter pour vacciner les enseignants ? Pour prévoir des tests massifs ? Pour doter les établissements de purificateurs d’air ou pour recruter des contractuels ? Il faudra aussi définir les objectifs du distanciel. Doit il seulement maintenir le lien avec les élèves ou continuer les programmes et évaluer ? Va t-on aménager les programmes ?
Aurait-on pu l’éviter ?
IL y a eu de nombreuses occasions perdues. Notamment l’hypothèse d’utiliser les congés de février alors que le virus circulait déjà beaucoup. On aurait pu tester massivement comme on le fait en Autriche où les élèves sont tous testés deux fois par semaine. Mais JM lanquer disait que l’Ecole était sécurisée. Il s’en est tenu à cette thèse et nous on a aboutit dans le mur.
Est on prêt pour le distanciel ?
Il y a eu des dotations d’ordinateurs pour des élèves sous équipés mais pas de connexions Internet. Tous les élèves ne sont toujours pas équipés. Il n’y a pas eu de plan de formation des enseignants. On n’est pas à l’abri d’un bug comme en mars 2020 pour les outils très utilisés. On n’a jamais clarifié non plus les objectifs de l’enseignement à distance et dit comment on fait pour ne pas creuser les inégalités. Les personnels n’ont pas de consignes. On n’est pas plus prêt qu’en mars 2020.
Cette fermeture est un échec pour JM Blanquer ?
Très clairement. Il a eu des déclarations laissant entendre que le virus ne circulait pas dans les écoles et qu’on se contaminait davantage à l’extérieur de l’école. Or Macron ferme l’école pas l’extérieur. Il a beaucoup vanté un modèle français d’ouverture des écoles et en recevoir les mérites. Mais cela l’a conduit à ne pas tenir compte des réalités de l’épidémie au bon moment.
Propos recueillis par F Jarraud