Dans les 19 départements où l’épidémie est la plus forte, les classes seront fermées dès la détection d’un seul cas de covid 19. C’est la principale annonce de JM Blanquer le 26 mars et elle devrait entrainer une multiplication des fermetures. Le ministre n’interdit ni l’EPS en intérieur, ni les cantines. Il n’impose pas plus de vrais demi groupes dans les établissements.
Fermeture des classes dès le 1er cas de covid
« L’ouverture des écoles est un point fondamental… Il y a consensus sur leur ouverture ». Jean-Michel Blanquer s’est présenté droit dans ses bottes le 26 mars pour présenter le nouveau protocole qui va s’appliquer dans les établissements scolaires. Il a maintenu que l’on se contamine davantage en dehors des écoles pendant les vacances que dans les établissements.
Pourtant ce qu’il annonce va radicalement changer la donne et de fait généraliser les fermetures d’école et établissements. « A partir de la semaine prochaine dans les 19 départements les plus touchés, on fermera chaque classe dès le 1er cas de contamination », annonce le ministre. Jusque là la fermeture n’intervenait qu’au 3ème cas avéré sauf pour les variants brésilien et sud africain. Cette mesure s’applique « de la maternelle à la terminale ». La procédure de fermeture sera simplifiée et la décision prise par l’éducation nationale seule.
JM Blanquer a bien précisé que les élèves de ces classes ne doivent pas être distribués dans les autres classes, comme c’est la règle généralement dans le premier degré.
« Cela signifie qu’il y aura davantage de fermetures de classes dans les prochains jours » , a prévenu JM Blanquer. « On déclenchera l’enseignement à distance ». En fait la mesure si elle est réellement appliquée aboutira à la fermeture de la plupart des écoles et établissements dans les prochains jours dans les 19 départements.
Des recrutements hypothétiques
JM Blanquer a aussi annoncé l’embauche de remplaçants particulièrement dans les 19 départements les plus touchés. Interrogé par le Café pédagogique sur le budget alloué à ces remplacements, JM Blanquer précise que des moyens nouveaux sont affectés aux rectorats mais que le nombre d’emplois n’est pas défini car il dépendra des besoins. Il ne donne donc pas d’indication sur l’ampleur de la mesure alors que dans certains départements, comme le Rhône, on a supprimé le dédoublement des classes de l’éducation prioritaire pour trouver des enseignants. Sans budget et objectifs précis, la mesure risque de ne pas être mise en application.
La demi jauge dans les collèges selon la bonne volonté des recteurs…
Une autre annonce est restée dans un certain flou : la demi jauge dans les collèges. On sait que la demi jauge en lycée ne signifie pas demi groupe, comme l’a officialisé une circulaire publiée le 25 mars au BO. JM Blanquer refuse son application au collège mais indique avoir donné des instructions aux recteurs pour qu’ils soient « souples » sur cette question. On ne s’en est pas rendu compte jusque là…
Cantines et EPS
La fermeture des cantines a aussi été évoquée. Si JM Blanquer reconnait que c’est « le maillon faible » pour la contamination des élèves, il estime que les cantines sont nécessaires pour assurer un repas équilibré à de nombreux élèves. Les collectivités locales peuvent fermer des cantines mais « on ne les incite pas ».
JM Blanquer n’est pas revenu non plus sur l’autorisation de faire de l’EPS en intérieur, un autre lieu majeur de contamination. « Dans les 19 départements, on pourra exercer les activités sportives au maximum en extérieur » dit le ministre. « Mais elles sont importantes pour les élèves c’est pourquoi on a ouvert de nouvelles possibilités ». Rien ne change donc.
Des données toujours en contradiction avec la Santé
Une dernière nouveauté c’est la publication par le ministère de taux d’incidence par niveau scolaire. Pour le ministre ils démontrent que la contamination est plus forte hors des écoles que dedans. Le problème c’est que ces graphiques ne sont pas en accord avec ceux du ministère de la santé.
Des mesures insuffisantes pour la Fsu
« Les décisions annoncées ne sont pas à la mesure de la tension existant dans les écoles et établissements », nous dit Benoit teste, secrétaire général de la Fsu. « On s’interroge sur le fait qu’elles ne concernent que les 19 départements alors que pour lutter contre l’épidémie il faudrait être plus drastique et les étendre aux autres départements ». B Teste est « mitigé » sur la réalité des annonces. La fermeture au 1er cas équivaut à une fermeture déguisée dans les départements concernés. Par contre les annonces sur le recrutement de remplaçants ou la demi jauge dans les collèges ne lui semblent pas crédibles. Certains syndicats locaux de la Fsu appellent à des grèves. On verra si leur mot d’ordre sera maintenu.
François Jarraud