La zone A , c’est à dire les académies de Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et Poitiers, rentre le 22 février alors que la gestion de la crise sanitaire par le ministère de l’Education nationale est mise en accusation par des syndicats mais aussi par un rapport de Terra Nova.
« Alors que l’épidémie atteint un seuil critique , que les variants, anglais, sud africain voire brésilien, plus contagieux gagnent du terrain, le ministère assouplit en catimini le protocole sanitaire et la conduite à tenir en cas de Covid », s’insurge le Snuipp Fsu. Pour le syndicat, « les nouvelles règles édictées, le nombre de fermetures de classes va mécaniquement baisser, confortant ainsi la communication du ministre sur le peu de contaminations en milieu scolaire, au mépris de la santé des personnels, des élèves et des familles. Or, il ne suffit pas de casser le thermomètre pour faire baisser la fièvre… Les revirements incessants du ministère en termes de conduite à tenir en cas de Covid provoquent désordre et inquiétudes ».
Ces propos arrivent alors que JM Blanquer assume publiquement l’allègement du protocole sanitaire le 15 février. » L’école n’est pas un lieu de contamination plus fort que le reste de la société, c’est même plutôt l’inverse », continue à dire le ministre malgré les nouveaux variants.
C’est exactement le comportement que dénonce un rapport de Terra Nova, un think tank pourtant proche de la majorité. » Les données de prévalence britanniques montrent que les classes d’âge scolaire ont les plus forts taux de prévalence. Dans notre pays, à partir des seules données de dépistage, les points hebdomadaires de Santé Publique France révèlent une tendance à la hausse du taux d’incidence chez les 0-9 ans et les 10-19 ans. Les données du CDC américain et de l’enquête française ComCor montrent par ailleurs que les enfants font entrer le virus dans les foyers: en France, le risque d’être infecté est 30% plus élevé lorsque les enfants sont scolarisés en maternelle, au collège ou au lycée, et 40% plus élevé si les enfants sont en crèche », écrit Mélanie Heard dans ce rapport.
Elle enfonce le clou : » les inconvénients liés à la fermeture des écoles et à l’enseignement à distance ne doivent pas conduire à un déni de la réalité sanitaire, surtout compte tenu des risques liés à la diffusion de variants plus contagieux, susceptibles d’aggraver à brève échéance la situation épidémiologique. C’est pourquoi la stratégie de lutte contre l’épidémie à l’école ne peut consister à fairede l’institution scolaire un sanctuaire sacré justifiant de multiples dérogations aux exigences de prévention et de contrôle qui prévalent dans le reste de la vie sociale et économique « . Elle invite en conséquence à amender sérieusement le protocole. C’est probablement ce que souhaitent les millions d’élèves de la zone A, leurs parents et leurs professeurs.