Le Centre Pompidou vous invite à une visite de l’exposition consacrée à Martin Barré, l’un des artistes abstraits majeurs de la seconde moitié du 20ème siècle. L’exposition est une rétrospective qui rassemble des tableaux allant de 1955 à 1992, selon un parcours chronologique.
Michel Gauthier, commissaire de l’exposition et conservateur au Service des collections contemporaines du Centre Pompidou, ouvre la visite par la biographie de l’artiste, il retrace ses débuts dans les années 50, puis explique comment sa peinture, ni lyrique, ni géométrique- les deux grands courants qui dominent l’abstraction française- se singularise, et les objectifs qu’elle s’est fixés. Selon un parcours chronologique, il commente des œuvres phares : des œuvres de la première période, les années 50, puis les très grands tableaux réalisés où la ligne devient l’élément essentiel, qui va jouer un rôle prépondérant de 1960 à 1967. Michel Gauthier s’attarde aussi sur la technique utilisée par le peintre, l’usage direct du tube, et le changement d’ordre des panneaux peints, qui constituent les polyptiques, puis l’usage de la bombe aérosol, de 1963 à 1969. La série des « zèbres » et la série des « Flèches » illustrent cette période.
Après une interruption de quatre ans, Martin Barré reprend la peinture en 1972, et va produire cinq séries importantes pour l’histoire de l’art de cette époque, que le commissaire décrypte, en analysant la nouvelle technique adoptée par l’artiste, la grille suivie par les hachures puis le voile. Il s’arrête sur le tableau qui a été à l’origine de la pièce de théâtre « Art », de Yasmina Reza. Les années 80 se caractérisent par le retour de la couleur et de la figure dans les œuvres du peintre, les années 90 traduisent sa préoccupation concernant la hauteur de l’accrochage des tableaux, certains accrochés très haut, d’autres très bas. La préoccupation spatiale de Martin Barré perdure. Michel Gauthier clôture la visite en signalant qu’au 4ème étage du Centre Pompidou, dans le parcours des collections contemporaines, une salle est consacrée à un polyptique composé de 14 tableaux, exposé exceptionnellement.
Béatrice Flammang