La Philharmonie de Paris vous invite à découvrir l’exposition « Les musiques de Picasso » en compagnie de Cécile Godefroy, la commissaire. Deux visites vidéo sont proposées par la commissaire, l’une avec Bernard Ruiz-Picasso, petit-fils du peintre, la seconde, avec Elise Petit, conseillère musicale de l’exposition. La musique est très présente dans les œuvres de Picasso, l’artiste aimait les musiques populaires, sonores, bruyantes, les musiques qui se partageaient, nous apprend Cécile Godefroy. Une visite virtuelle de l’exposition est également disponible, que chacun suit à son rythme, en naviguant de salle en salle, en pouvant sélectionner et s’attarder à loisir sur des œuvres particulières, tout en écoutant les commentaires de la commissaire.
Un aspect jamais étudié de l’œuvre de l’artiste
Cécile Godefroy, historienne de l’art et commissaire, annonce que cette exposition ouvre de nouvelles perspectives dans l’étude de l’œuvre de Picasso. Cette rétrospective est une déambulation dans sa carrière, de ses toutes premières années en Espagne, jusqu’à Mougins, sa dernière résidence, dans le sud de la France. À travers un parcours chronologique et sonore, composé de musiques d’époque, l’exposition souligne la place omniprésente de la musique dans les œuvres de l’artiste, qui disait pourtant ne pas aimer la musique. Cécile Godefroy, invite à découvrir ses lieux de divertissement, ses amitiés avec les artistes et ses instruments de musique, particulièrement les instruments à cordes, qu’il ira jusqu’à déconstruire et recomposer.
Lors de son entretien avec Bernard Ruiz-Picasso, elle décrit l’environnement musical du peintre en Espagne, à Malaga, sa ville natale, à Barcelone, son attachement pour la musique gitane, le flamenco, l’ambiance des corridas, des spectacles de rue, des cabarets. Puis à Paris, Picasso, entouré de musiciens et de compositeurs, s’est intéressé à la manière dont la musique s’incarnait et l’a représentée telle qu’il la voyait, au contraire des autres artistes : le petit-fils du peintre et la commissaire évoquent cet imaginaire musical. Ils abordent aussi l’originalité de l’exposition qui réunit pour la première fois, une vingtaine d’instruments de musique lui ayant appartenu. Les toiles et les instruments concernés, sujets d’étude à part entière, se font face et dialoguent. Cécile Godefroy s’entretient particulièrement de cette collection avec Marie-Anne Loeper-Attia, chargée de conservation et de restauration au musée de la musique, qui a réparé certains instruments et conseillé leur accrochage.
Cécile Godefroy et Élise Petit, conseillère musicale, nous proposent une visite de l’exposition particulièrement axée sur les lieux de divertissement populaire que Picasso fréquentait à Paris- cafés-concerts, music-halls, cabarets artistiques, cirques, spectacles de rue- où la musique se partage ; ces ambiances bruyantes, fraternelles, gouailleuses ont donné naissance à de nombreux chefs-d’œuvre. Les deux conférencières évoquent aussi sa collaboration aux ballets, aux Ballets Russes, et particulièrement à Parade dont il signe les costumes et le décor, ce qui lui a permis de se mesurer à la réception immédiate d’un public. L’exposition de la Philharmonie présente l’œuvre de Picasso, sous un jour inédit.
Béatrice Flammang