La réforme de la formation des enseignants, qui prévoit de reporter le concours en fin de M2, suscite l’inquiétude des associations d’enseignants en SVT et en histoire-géographie. Elles dénoncent le changement de statut des stagiaires qui deviennent étudiants et ne sont plus rémunérés de la même façon. Elles s’inquiètent de la lourdeur de la seconde année de master et du déclin de la formation disciplinaire.
L’Association pour la formation des professeurs de SVT alerte sur la réforme de la formation des enseignants. » La réforme de la formation initiale des enseignants et des personnels d’éducation prévue pour la rentrée 2021 va, selon nous, formateurs de professeurs des Lycée et Collège de SVT, avoir des conséquences désastreuses sur la formation des élèves en tant que futurs citoyens formés et éclairés, et sur les conditions d’entrée dans le métier des jeunes professeurs.. Cette réforme prévoit que le concours de recrutement interviendra seulement après la phase de formation pédagogique de deuxième année de master. L’envoi des étudiants de 2ème année de master devant des classes est par contre maintenu. Ainsi, des élèves seront confiés à la responsabilité d’étudiants contractuels inscrits en deuxième année de master, qui n’auront pas été sélectionnés par un concours. L’année suivante, les lauréats de concours titulaires du nouveau master MEEF ne bénéficient plus de l’accompagnement d’un tuteur, leur formation initiale étant considérée comme terminée », écrit l’AFPSVT. L’association souligne la lourdeur de la 2de année de master MEEF et l’économie faite par l’Etat les enseignants stagiaires devenant étudiants.
Inquiétude aussi des professeurs d’histoire-géographie regroupés dans l’APHG. » Alors que jusqu’ici les étudiants préparaient le CAPES dans la première année (au mieux) de ce Master, avant de devenir, en deuxième année, fonctionnaires-stagiaires bénéficiant d’un salaire mensuel de 1 400 euros nets, les futurs enseignants prépareront désormais le concours en deux ans, en étant sélectionnés au terme de la deuxième année durant laquelle ils devront tout faire à la fois : étudier des programmes conséquents, préparer un mémoire de recherche, apprendre à maîtriser et analyser les gestes professionnels d’un métier de plus en plus exigeant et faire un stage (plusieurs classes en responsabilité pendant une année scolaire) qui ne leur vaudra que 865 euros bruts par mois. Un véritable parcours de sauts d’obstacles qui découragera encore davantage d’étudiants de se présenter à un concours de moins en moins attractif », estiment des formateurs relayés par l’APHG. » Si le ministère fait des économies sur l’année de stage des futurs professeurs, il en fait également sur les formations, les volumes d’heures consacrés à la maîtrise des connaissances en histoire-géographie en Master étant drastiquement revus à la baisse. Pour toutes les disciplines représentées au concours du CAPES, cette réforme induira donc un affaiblissement de la formation des futurs enseignants ».