Pédagogie
Saïd Benmouffok : Le fiasco Blanquer
Quatre ans après son arrivée rue de Grenelle, JM Blanquer doit faire face à son bilan. Saïd Benmouffok, professeur de philosophie, le dresse pour nous dans un livre (Le fiasco Blanquer, Les petits matins) et il n’est pas flatteur. Pour lui ce fiasco tient d’abord à son autoritarisme, qui en a fait le ministre le plus détesté des enseignants depuis C Allègre. Ensuite par une politique qui, pour Saïd Benmouffok « signe le retour du sarkozysme en éducation ». L’auteur appelle à changer la donne en 2022 en refaisant de l’Ecole une priorité nationale.
Carole Reynaud-Paligot : L’école aux colonies
Alors que les études coloniales sont très décriées en ce moment, le livre de Carole Reynaud-Paligot (L’école aux colonies, Champ Vallon) apporte un éclairage puissant sur la constitution de l’école coloniale. Partie en proclamant vouloir civiliser les colonisés, la France a fini par différencier l’école selon les races. Un rappel nécessaire sur un passé qui passe très mal. Carole Reynaud-Paligot évoque cette histoire, les hésitations puis l’affirmation d’une ségrégation scolaire.
P. Meirieu : Et maintenant ?
» À chaque occasion de désespérer de l’éducation, nous devons nous rappeler que le pari de l’éducabilité reste notre raison d’être, ce qui nous fait tenir debout, nourrit notre inventivité et nous sauve de l’esthétisme de la désespérance. C’est pourquoi, après – et peut-être en même temps – que l’ébranlement nous devons renforcer notre détermination. Remettre en perspective notre métier : tout professeur doit être un témoin d’humanité. Il n’enseigne pas seulement pour transmettre des connaissances mais aussi pour témoigner que, malgré les histoires singulières et les croyances différentes de ses élèves, ils peuvent partager les mêmes savoirs et les mêmes valeurs qui permettent ce partage. Il montre ainsi, au quotidien et dans le moindre geste, que ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous sépare, et que l’humain, en nous et dans les autres, est sacré… Cela peut apparaître très abstrait et très loin du quotidien de la classe, mais ce n’est pas vrai : cela renvoie à une pédagogie de la coopération plutôt que de la concurrence mortifère, à une pédagogie du respect de l’autre où la moquerie et l’humiliation sont bannies, à un enseignement où l’on se soumet ensemble à l’exigence de précision, de justesse et de vérité ». Dans Direction (n°271), la revue du Snpden Unsa, Philippe Meirieu revient sur l’assassinat de S Paty et la laïcité. » Il y a bien une forme de « délitement », de morcellement, de balkanisation de notre société. C’est la montée des ghettos qu’analysent les sociologues : ghettos de riches et de pauvres, ghettos de jeunes et de vieux, ghettos sociologiques et idéologiques, ghettos professionnels et affinitaires… ghettos de toutes sortes, renforcés par une machinerie publicitaire qui dispose désormais de l’immense puissance du numérique pour faire de nous des « coeurs de cible » et démultiplier à l’infini le principe même du repli sur soi et du communautarisme : « qui se ressemble s’assemble ». Mais, pour ma part, je ne veux pas voir dans ce phénomène le signe d’une décadence inéluctable. Je veux y voir le tâtonnement d’individus qui ont brisé de vieux carcans mais n’ont pas encore pris la mesure du danger qu’ils courent s’ils ne s’engagent pas pour faire ensemble l’autre moitié du chemin, celle qui conduit vers une démocratie authentique et peut nous permettre d’échapper à la catastrophe sociale, politique et écologique à laquelle nous condamne l’exaspération des individualismes. C’est pourquoi le rôle de l’École est si essentiel. Comme je le dis souvent, nos enfants ne vont pas seulement en classe pour apprendre, mais pour apprendre ensemble, pour apprendre à se découvrir différents et capables néanmoins d’accéder aux mêmes savoirs ».
Bruno Devauchelle : L’incertitude et le numérique…
Il semble que l’on puisse parler de paradoxe : d’un côté enseigner des certitudes, de l’autre accepter l’incertain, l’inattendu, l’imprévu. C’est ce que vient de nous rappeler cette année 2020. Longtemps, l’informatique a été un symbole de certitude, de rationalité, d’infaillibilité. Et pourtant de nombreux problèmes (bogues, bugs, failles, portes dérobées…) ont progressivement fait émerger le doute concernant cette fameuse fiabilité présumée. La rationalité est volontiers rapprochée de l’informatique considérée comme rigoureuse. Certains y ont même vu, à une époque, le langage informatique et la programmation structurée comme le nouveau latin, porteur de la fabrication d’une pensée sérieuse et rigoureuse. C’était bien sûr ne voir que la partie émergée de l’iceberg, la plus valorisée, car derrière cette façade, il y avait de nombreuses fragilités. La première de celles-ci est bien d’abord humaine : celui qui conçoit ces machines et ces logiciels reste un humain « incertain ».
Bruno Devauchelle : Orientation, un casse-tête pas seulement numérique.
Chaque année, la question de l’orientation scolaire refait surface en début d’année civile. Il va falloir choisir, se déterminer, candidater et espérer accéder à ses voeux. Le passage par le support national (Parcoursup, à la suite d’APB pour la terminale et le téléservice orientation pour la fin de 3è, Affelnet pour l’affectation en lycée) est incontournable, car il articule et met en relation la plupart des acteurs concernés. Reste, bien sûr, à remplir les bonnes cases de ces logiciels, mais aussi à comprendre la logique à déployer pour espérer obtenir les choix premiers. Autrement dit chacun espère que les algorithmes et paramètres de recrutement associés vont lui être favorables. S’il y a d’un côté le travail scolaire qui va être transmis à l’application par les enseignants, il y a, d’un autre côté, tous les compléments qui vont être demandés à l’élève pour permettre le choix final. Mais cela reste toujours obscur, surtout pour celle ou celui qui n’a pas eu satisfaction de ses choix. Si certains établissements accompagnent la démarche de remplissage, le problème principal est celui de la préparation de ce moment et cela commence souvent bien longtemps avant.
L’éducation prioritaire et sa réforme en Seine Saint Denis
» Quelle est la portée de cette expérimentation pour les territoires de la politique de la ville ? Et que signifie cette mise en parallèle des territoires urbains et ruraux ? La décentralisation de l’éducation prioritaire est-elle un gage de proximité et d’efficacité ? Qu’est ce qui est induit par le passage d’une logique de zonage à une logique de contractualisation ? » Jean-Yves Rochex intervient le 21 janvier en visio conférence sur la réforme de l’éducation prioritaire.
Classes préparatoires et sélection sociale
Méritocratie ou inégalité sociale ? Les classes préparatoires ont ces deux stigmates rappellent Eric Maurin (Paris School of Economics) et Fanny Landaud (Norvegian School of Economics). Dans une étude sur les passages de 1ère à la 2de année de classe préparatoire, ils montrent comment s’accentue le tri social dans ces classes et dans la fabrication des élites.
Dix bonnes raisons pour ne pas calculer les moyennes
« La moyenne cache ce que sait ou ne sait pas un élève. En dessous de 10/20, la moyenne informe qu’à priori il sait moins de choses qu’il n’en ignore. Au-dessus de 10/20 c’est le contraire. Mais que sait-il ? Nous l’ignorons. La moyenne ne tient pas compte de ce qui est évalué. La moyenne en général associe toutes les notes pour n’en sortir qu’une seule. Mais sur une période, certaines évaluations concernent des savoirs, d’autres des tâches complexes. Certaines évaluations associent les deux…. La moyenne est une somme sans unités possible. Depuis que les élèves ont appris à calculer une somme, leur enseignant leur répète qu’on n’additionne pas des objets différents. Cinq carottes plus trois voitures égales huit … huit quoi ? Que deviennent quinze litres plus dix-sept mètres ? et pourtant, ces mêmes enseignants continuent d’additionner 18 en EPS, 10 en math et 11 en français … pour obtenir quoi ? » Sur Sitecole, et sur les conseils de C Lommé, cette liste des « 10 bonnes raisons » de se méfier des moyennes.
L’oral, question de langages
L’AFEF, association de professeurs de français, en partenariat avec l’Apmep, association de professeurs de maths, lance ses « mercredis de l’Afef » avec deux visioconférences sur le grand oral. » Quelles questions se posent les professeurs des différentes disciplines, notamment en mathématiques, pour préparer leurs élèves à ce Grand Oral ? Quel rôle peuvent et doivent jouer les professeurs de français, dans une perspective interdisciplinaire, pour contribuer à cette préparation des élèves à l’oral ? Comment travailler dans une perspective interdisciplinaire afin de faire de l’oral un véritable enjeu d’apprentissage ? Comment le français peut-il contribuer à mobiliser les enjeux langagiers d’une épreuve orale ? » La première rencontre aura lieu le 20 janvier. La seconde le 17 mars.
L’HEBDO PREMIER DEGRE
Jacques Bernardin : Le rapport au langages aux coeur des 13èmes Rencontres de la Maternelle
Le 30 janvier prochain, le GFEN – Groupe français d’éducation nouvelle – tiendra la treizième édition des Rencontres nationales de la Maternelle. A défaut d’être en présentiel et sur une journée complète, c’est en ligne et sur la matinée que se dérouleront les Rencontres. Un évènement que beaucoup d’enseignants et enseignantes maternelle attendent, tout particulièrement cette année avec la note publiée par le CSP. Jacques Bernardin, président du GFEN, nous explique les enjeux de cet évènement mais aussi de ceux que soulèvent la note du conseil scientifique.
Gérer les absences avec le générateur de Florent
Voilà un bel outil offert par Florent. Les élèves font eux-mêmes l’appel grace au programme. « Chaque enfant cherche son étiquette de présence dans le distributeur d’étiquettes. Il appuie ou clique sur son étiquette qui se place automatiquement sur une des fenêtres disponibles.Chaque étiquette est personnalisable: écriture capitale, et/ou script et/ou cursive avec une image ou photographie. Il faut simplement respecter les dimensions suivantes: 100 pixels de haut et 85 pixels de large.Le programme est hors-ligne. Il n’y a pas besoin d’Internet et les données des élèves sont stockées uniquement sur votre ordinateur ou votre tablette ».
Narramus en 12 langues
Le Casnav de Nancy Metz a la bonne idée de traduire en 12 langues l’histoire du Machin , un conte utilisé par Narramus, l’ouvrage de S Cèbe et R Goigoux. Le Mchin est disponible en albanais, allemand, anglais, arabe, arménien, BCMS (bosniaque-croate-monténégrin-serbe en alphabet latin), espagnol, italien, portugais, roumain, russe et turc.
Un plan pour généraliser l’équipement numérique de base des écoles
Dans le cadre du plan de relance, 105 millions sont consacrées à un appel à projets pour un « socle numérique » dans les écoles élémentaires. Pour réduire les inégalités entre communes, l’Etat veut généraliser l’équipement numérique des écoles en définissant un socle de base. « Les projets sont construits conjointement par les collectivités locales et les équipes pédagogiques » précise l’appel à projets. Inspiré du succès des plans « école numérique rurale », cet appel à projets fixe entre 50 et 70% la part de l’Etat dans le financement des projets.
Les arbres de la liberté
Lancé par l’académie de Paris, le programme « les arbres de la liberté » mêle enseignement civique et artistique. « Les élèves sont invités à produire et exposer des arbres de la Liberté, dont les feuilles sont autant de messages qui illustrent les valeurs de la Liberté : dessins, photographies, événements historiques, personnages, slogans, boutades, créations poétiques…Les objectifs visés sont : acquérir et partager les valeurs de la République, comprendre le sens de ses symboles ; exercer son jugement, construire l’esprit critique ; s’engager dans la réalisation d’un projet collectif artistique ».
Maternelle : La critique des CEMEA
« Il ne saurait y avoir une véritable « école de la confiance » sans une considération pour tout le travail que font aujourd’hui les enseignant.e.s de maternelle et les équipes. Il ne saurait y avoir une véritable « école de la confiance » sans la prise en compte de tous les travaux sur le développement de l’enfant, la relation individu/groupe. Il ne saurait y avoir une véritable « école de la confiance » sans que l’on laisse vivre aux enfants de maternelle une découverte, certes encadrée et encouragée, mais échappant à une approche normative et quantitative, profondément réductrice. Il ne saurait y avoir une véritable « école de la confiance » sans une ouverture au monde, des expériences culturelles, scientifiques, sportives, citoyennes… » Les CEMEA réagissent à la réforme de la maternelle.
Maternelle : La réforme et les inégalités
« La note du Conseil supérieur des programmes (CSP) sur la maternelle de décembre 2020 suscite de nombreuses réactions. Indigente, peu subtile, elle laisse perplexe quant à son intention. En cherchant à soumettre les apprentissages de maternelle aux tests de CP, elle s’attaque directement aux parents d’élèves mais ignore au passage la capacité de résistance des enfants avant 6 ans », écrit Sébastien Rome sur son blog. « Platitudes et erreurs enfilées comme des perles, déférences envers le ministre et rhétoriques absconses, la note est assez peu utile pour faire classe. De nouveaux programmes inspirés de cette note n’ont que peu de chance de renverser la tendance des inégalités. »
Maternelle : Le CSP fait-il marche arrière ?
Les nombreuses interventions contre les annonces du Conseil supérieur des programmes pour la maternelle, fait fulminer celui-ci qui parle « d’allégations mensongères, de fausses informations ». Selon le CSP, « il n’a aucunement été sollicité pour élaborer un nouveau programme mais… pour compléter et enrichir le programme en vigueur ». Cherchez la nuance. Le CSP revient en arrière sur l’évaluation. Alors que son texte évoquait une évaluation nationale à 3 ans et en grande section, voilà qu’on l’a mal compris. Mieux : » il faut absolument éviter de préparer les enfants de maternelle aux exercices des évaluations du CP ». Mais » le CSP estime toutefois que les résultats des évaluations nationales, en français et en mathématiques, des élèves de CP portent des indications dont les enseignants pourraient tirer profit pour conduire, notamment en grande section, certains aspects de leur enseignement ». Il semble donc que les critiques portées par de nombreux spécialistes commencent à porter leur fruit. Mais on connait aussi l’obstination d’un ministre qui dans ses écrits à souhaité modifier profondément la maternelle.
Vers une nouvelle guerre pour la méthode syllabique
» On se souvient de la dernière en date, en 2005, alors que Gilles de Robien était ministre de l’Education nationale. Deux des protagonistes d’alors, Stanislas Dehaene (professeur au Collège de France) et Alain Gest (député UMP de la Somme) viennent de participer à une nouvelle offensive en ce sens », rappelle Claude Lelièvre dans L’Express. Une guerre que Giles de Robien avait perdu.
L’HEBDO LETTRES
Claire Tastet : Travailler les Lettres persanes par alternance
Une semaine en classe, une semaine à la maison : beaucoup de classes de lycées fonctionnent actuellement par alternance. Comment se confronter aux problèmes et aux défis que pose une telle organisation ? Au lycée Vaucanson à Tours, dans le cadre de l’étude d’une œuvre au programme, Claire Tastet a invité ses élèves à transformer des « Lettres persanes » de Montesquieu en « cartes postales persanes », partagées en ligne. Bilan : l’exercice de réécriture permet de travailler bien des compétences et la pratique transformative favorise l’appropriation. Regard décalé / regard distanciel : et si l’actualisation du livre consolidait sa patrimonialité ? et si le travail maison invitait à jouer davantage avec les textes et les savoirs ? et si on utilisait le travail à distance pour renforcer la proximité avec les œuvres ? …
Œuvrer à l’EMI en lettres
L’hebdo lettres de l’académie de Grenoble se demande en quoi l’étude de textes littéraires peut participer à l’éducation aux médias et à l’information des élèves. Elle propose des ressources pour les amener à adopter un regard avisé sur les circuits de l’information et de la désinformation. La parole est donnée à Lionel Vighier, professeur de français à Montesson, qui partage des pistes de travail intéressantes, nombreuses et transférables: étudier la propagande dans la représentation du héros en 5ème, faire du fact checking à partir de Claude Gueux ou sur des notions grammaticales, travailler le dessin de presse en lien avec la satire en 3ème, produire une émission radiophonique sur « Cris » de Laurent Gaudé, demander aux élèves des comptes rendus de lectures ou de recherches par vidéos, articles en ligne, ou stories sur les réseaux sociaux … Aux temps d’information et d’analyse peuvent ainsi s’ajouter des temps d’expression : « les élèves sont eux-mêmes placés dans une posture de publication, de médias, qui leur permet de saisir les rouages en jeu dans la chaîne de l’information. »
Se former à l’oral avec des cartes
« Pour travailler l’oral, j’ai imaginé un jeu de cartes librement accessible à tous, élèves, enseignants, formateurs, sous licence Creative Commons. Je suis preneuse de toutes vos suggestions pour qu’il puisse être encore plus utile. » Telle est la belle proposition d’Anne-Cécile Franc, professeure de lettres et formatrice dans l’académie de Versailles. Les cartes envisagent l’oral sous de nombreux aspects (le corps, la respiration, la voix, l’art oratoire, la mémoire, les connaissances culturelles, les pratiques scolaires comme le grand oral) pour proposer des exercices pratiques et/ou des ressources à consulter. Le jeu de cartes, modulable et évolutif, « est nourri de nombreuses pratiques pédagogiques : théâtre, commedia dell’arte, improvisation théâtrale, webradio, reconstitution de procès, controverses et débats, production de podcasts, etc., mais aussi de nombreuses lectures dont il tente d’extraire la substantifique moelle. » Immanquable.
Etudier une œuvre en une semaine
« Une semaine, une œuvre, un défi » : les séquences les plus courtes seraient-elles les meilleures ? Au collège Jacques Prévert de Bourg-sur-Gironde, Marie Especel a mené l’aventure à nouveau : en une semaine, avant les vacances de Noël, ses 4èmes ont exploré une nouvelle de Prosper Mérimée sur l’esclavage, « Tamango ». Avec un objectif atteint : rendre compte de façon transversale des grandes questions soulevées par la lecture en produisant cette fois-ci des podcasts, qu’on peut écouter et savourer en ligne.
L’HEBDO SCIENCES
Pierre Arnoux : TIMSS : Des résultats encourageants
La publication de l’enquête TIMSS ces jours derniers a été largement commentée; elle montre que la France est, en mathématiques, la dernière de tous les pays européens, et l’avant-dernière de l’OCDE, juste devant le Chili, en 4ème comme en CM1. Ce n’est pas une surprise : les enquêtes PISA montrent des résultats semblables, sans aucun progrès ces dernières années. Si l’on ne veut pas d’enquêtes internationales, qui pourraient ne pas prendre en compte correctement le génie français, on peut regarder les enquêtes CEDRE, du ministère de l’éducation nationale. Elles donnent des résultats comparables, bien documentés par les notes d’information de la Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance. Une note de mars 2019 compare les résultats en calcul des élèves de CM2 de 2017 et de 1987: elle montre une baisse régulière des performances, le niveau moyen de 2017 étant celui des 5% les plus faibles en 1987; l’élève moyen de 2017 est au même niveau que le cancre de 1987.
Claire Lommé : Enseignant : l’humain avant tout
Voilà, la première semaine scolaire de 2021 est terminée. Si je m’arrête un instant pour en faire le bilan, que vais-je en retenir ? Si je pense à chaque journée de cette semaine, qu’en reste-t-il ? Quels sont les faits qui marquent mes journées de prof ?
Philippe Cosentino et Frédéric Labaune : Les SVT en hybride avec Mesurim 2
Compter des drosophiles et mesurer des crânes à la maison c’est possible avec Mesurim 2. La nouvelle mouture du logiciel de mesure et de comptage facilite le passage du réel au virtuel, du terrain au laboratoire et surtout de la classe à la maison. Philippe Cosentino, professeur de SVT au lycée Rouvière de Toulon (83) et Frédéric Labaune, enseignant de SVT au lycée Jean-Marc Boivin de Chevigny Saint-Sauveur (21) sont à l’origine de ce bijou numérique. Avec 150 images de grande qualité disponibles, le logiciel fonctionne sur tous les supports en ligne et hors ligne. Même si « l’informatique peut rendre de bons services », les enseignants n’oublient pas « le moment du dessin où l’élève doit prendre le temps d’observer et de retranscrire son observation ».
Les mercredis de l’APMEP
» Les mercredis de l’APMEP se proposent de construire un espace dédié aux questions de l’enseignement des maths à l’école primaire pour les enseignants désireux d’échanger sur des problématiques liées à leurs pratiques et aux questionnements qui en émergent. Ils mettent en lien des acteurs divers : enseignants de tous niveaux et de toute ancienneté, formateurs, chercheurs, animateurs de la médiation scientifique ». A distance, l’APMEP entretient ce lien avec la recherche. Ainsi le 13 janvier, Serge Petit intervient sur « les représentations sémiotiques » et les comparaisons à l’école.
Comptage des oiseaux des jardins
L’Observatoire des oiseaux des jardins a été mis en place par le Muséum National d’Histoire Naturelle et la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) pour mieux comprendre les effets du climat, de l’urbanisation et de l’agriculture sur l’avifaune urbaine. Chacun, quelque soit son niveau, peut transmettre ses observations. Pour la huitième année consécutive, les passionnés de nature sont invités à réserver une heure de leur week-end des 30 et 31 janvier 2021 pour compter les oiseaux visitant leur jardin partout en France métropolitaine. Cela donne la possibilité de participer à une activité scientifique collaborative.
Physique Chimie : Des sujets zéro
Pour les différentes spécialités de la voie générale et technologique, le site de Versailles propose des sujets zéro pour préparer l’épreuve. Cela concerne la spécialité physique chimie de la voie générale, la spécialité sciences de l’ingénieur (partie sciences physiques), l’enseignement de spécialité chimie, biologie et physiopathologie humaines de la série ST2S, la spécialité physique-chimie et mathématiques de la série STI2D et les enseignements de spécialité sciences physiques et chimiques en laboratoire et physique-chimie et mathématiques de la série STL.
Les robots sur Mars en cours de SVT
Que nous apprennent les envois de robots sur mars et en quoi cela peut intéresser le cours de SVT ? Pierre Thomas (ENS Lyon) répond à ces questions dans une contribution claire et richement documentée. Une véritable mise au point sur la géologié de Mars telle qu’on la connait maintenant et en line avec celle de la Terre.
Sciences : Ouverture de la banque des ECE
» Pour la session 2021 du baccalauréat général, l’évaluation des compétences expérimentales des enseignements de spécialité de physique-chimie et de SVT porte sur une situation d’évaluation dans chaque discipline. Ces situations d’évaluation sont sélectionnées parmi la liste ci-dessous, chacune des banques est triée par domaine chimie et physique pour la physique chimie et sciences de la vie et sciences de la Terre pour la SVT. » Eduscol propose une cinquantaine de sujets en physique, autant en chimie, sciences de la terre et sciences de la vie.
L’HEBDO SCIENCES HUMAINES
Joelle Alazard : Les cafés de l’APHG passent au virtuel
« On s’attendait pas à ce que la crise soit si longue et à ce que ça marche aussi bien ». Vice présidente de l’APHG, l’association des professeurs d’histoire-géographie et professeure d’histoire au lycée Faidherbe de Lille, Joëlle Alazard développe les café virtuels de l’association. Nés des circonstances ils sont maintenant bien ancrés dans les agendas des professeurs d’histoire-géographie. Car le distanciel a aussi des avantages.
Les vidéos des Cafés Géo
Dans le contexte sanitaire, Les Cafés géographiques ne peuvent très souvent plus organiser leurs réunions habituelles avec un géographe. Mais les Cafés géo continuent à travers le podcast des conférenciers. Ainsi C Grataloup parle de la conception de son atlas, H Jacolin du conflit dans le Haut Karabagh, Y Veyret des littoraux français.
Géo : Un travail de groupe sur les migrants en 4ème
Dans cette séquence de Franck L’hospitalier , « les élèves regardent, lisent des documents qui sont regroupés sur une tablette. Son usage a pour objectif l’appropriation d’un outil à des fins pédagogiques. Les élèves sont plongés dans une situation d’apprentissage (confronter leurs hypothèses à différentes réalités assez complexes) et la réalisation d’une tâche collective (compléter un tableau après la lecture de documents qui servira de trace écrite) ».
Géo : Démographie française : Les nouveautés
Quels enseignements tirer du recensement 2018 ? Sur Géoconfluences, Emmanuel Vigneron pointe quelques faits : les difficultés d’accès aux soins des ruraux, la démographie des mineurs, la surmortalité liée au Covid 19
Audrey Garcia : Des scénarios ludiques pour enseigner l’histoire en hybride
« Travailler avec Genially révèle le coté créatif du professeur et c’est grisant ! » Audrey Garcia enseigne les lettres histoire au lycée des métiers La Tournelle à La Garenne Colombes (92). Elle propose plusieurs jeux réalisés avec Genially pour travailler les repères et notions du programme sur l’Amérique et l’Europe en révolution.
Histoire : Par le fer et le sang
Ce jeu sérieux, basé sur un genially, réalisé par Jordi Colomer, est une façon ludique de mémoriser la politique bismarkienne en 1870 et 1871. » Cette activité peut être intégrée dans le Moodle académique et permet de vérifier que le travail a bien été fait par les élèves ».
SES : Travailler, apprendre à l’heure du numérique
« Lors des Journées de l’économie de novembre 2020, les enseignants ont pu assister à un atelier pédagogique en visioconférence sur les transformations du travail et des sociabilités en lien avec l’essor des outils numériques. Ces questions, présentes dans les nouveaux programmes de SES, ont reçu un éclairage nouveau lors de la crise sanitaire de 2020, les pratiques numériques ayant pris une ampleur inédite pendant le confinement, tandis que les cadres habituels du travail, de l’enseignement, des sociabilités ou des solidarités étaient bouleversés. En s’appuyant sur les premiers enseignements de cette expérience et sur des travaux académiques dans le champ de la sociologie du travail, du numérique ou de l’éducation, les chercheurs invités à cet atelier nous aident comprendre certains des enjeux essentiels de la révolution numérique. » Retrouvez en vidéo Thierry Dufournet et Pierre Mercklé.
SES : Quelles formations universitaires après la spécialité SES ?
L’Apses organise samedi 16 janvier une visio conférence avec des responsables de formations universitaires en économie, sociologie, sciences politique. Il est possible d’y inscrire ses élèves.
L’HEBDO LANGUES
L’APLV et l’ADEAF dénoncent la certification en anglais dans le supérieur
« L’ADEAF et l’APLV déplorent le choix mal avisé du ministère de l’Enseignement Supérieur, complètement incompréhensible car il fait fi de l‘expertise des enseignants de langues et des enseignants-chercheurs en didactique des langues, menace le plurilinguisme dans l’enseignement supérieur, dépossède les universités de la politique linguistique, tout en se montrant particulièrement onéreux. Un tel choix est évidemment d’autant moins acceptable que quelques millions d’euros vont être versés à un organisme privé alors que la crise sanitaire impacte déjà fortement le budget du pays. En outre, ce choix est d’autant plus regrettable que l’université française a développé une certification en langues avec le soutien du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Conférence des Présidents d’Université, le CLES (Certificat de Compétences en Langues de l’Enseignement Supérieur), une certification publique et plurilingue ». Plus de 600 000 étudiants seront certifiés chaque année par cette entreprise internationale en anglais, officialisant ainsi le « tout anglais » dans l’enseignement supérieur.
Espagnol : Des formations en ligne
« L’Office pour l’éducation de l’ambassade d’Espagne à Paris informe les enseignants que de nouvelles formations en ligne sont proposées en collaboration avec le gouvernement de Castilla y León et de l’Andalousie, sans limite du nombre de places et gratuites ». Ces formations portent sur l’utilisation des TICE ou la créativité dans l’enseignement.
Allemand : Journée franco-allemande
Malgré les circonstances, la journée franco – allemande du 22 janvier reste en vigueur. « La journée permet de présenter aux élèves et aux familles les avantages que représente le choix de l’allemand comme première ou deuxième langue vivante dans un parcours scolaire. L’accent est mis sur les atouts que procurent le plurilinguisme et la maîtrise de la langue du partenaire, qu’il s’agisse de l’ouverture culturelle ou des opportunités économiques offertes en Europe et dans le monde ».