Covid 19
Les syndicats unis demandent d’anticiper la gestion de la crise
C’est suffisamment rare pour être souligné. Tous les syndicats enseignants, à l’exception de FO, demandent une autre gestion de la crise sanitaire. Dans un communiqué commun, ils soulignent la nécessité d’anticiper la gestion de la crise notamment sur les examens.
Benoît Teste : « Si on referme demain, les écoles seront dans les mêmes difficultés qu’en mars »
« Il y a unanimité sur la demande d’anticiper ». Face à l’immobilisme du ministre devant la montée de la seconde vague, les syndicats enseignants (sauf FO) se sont mis d’accord sur une plateforme commune de revendication. Benoît Teste, secrétaire général, évoque les défis liés à la crise sanitaire et les moyens qui sont nécessaires pour les relever.
Face au variant anglais, JM. Blanquer toujours immobile…
« Le variant anglais introduit une nouvelle donne. On regarde ça au quotidien et c’est cela qui pourrait faire évaluer notre doctrine. Pour le moment ce n’est pas le cas ». Interrogé longuement sur RTL le 10 janvier, le ministre a fait surtout cherché à rassurer sur le risque sanitaire. Cela permet de faire passer son immobilisme alors qu’à l’évidence on ne voit pas pourquoi la très forte seconde vague présente chez nos voisins épargnerait le pays. Le ministre confirme qu’il n’y aurait pas de retour à la normale en lycée le 20 janvier et maintient les épreuves du bac en mars. Tout continue comme avant.
Nouveau protocole : L’art de ne rien changer
« On a souhaité maintenir ouverts les établissements scolaires face aux inégalités et aux risques de décrochage. Pour tenir cette ligne on doit renforcer nos dispositifs ». Le premier ministre a annoncé le 14 janvier un « renforcement » du protocole sanitaire. JM Blanquer , un protocole sanitaire « plus strict ». En fait rien ne change sauf l’annonce d’une campagne de tests et l’interdiction des activités sportives scolaires et extrascolaires en intérieur. Alors que le variant anglais se diffuse, qu’il y a déjà deux clusters du variant sud africain et qu’on assiste à une véritable catastrophe humaine outre Manche, l’Education nationale ne change rien. Elle ne sera pas plus concernée par le couvre feu à 18 heures.
L’Apses justifie le report des épreuves de mars
« Gouverner c’est prévoir », rappelle l’Apses, association des professeurs de SES. Une leçon d’histoire perdue de vue par Matignon. L’Apses demande au gouvernement de reporter les épreuves du bac de mars. Et il explique pourquoi. « La crise sanitaire survenue au cours de l’année scolaire 2019-20 a conduit le Ministère à décider au dernier moment, de l’annulation des épreuves terminales du baccalauréat et à la mise en place du contrôle continu intégral. Il n’est pas acceptable de laisser ce scénario se reproduire, et de maintenir les élèves et leurs professeur·e·s dans l’incertitude, alors même que nous avons désormais le recul suffisant pour anticiper. De plus, depuis la rentrée 2020, et alors qu’aucun dispositif n’a été mis en place par le Ministère pour réellement permettre de rattraper le retard dû au 1er confinement, nous devons à la fois pallier les manques de l’année dernière, et avancer à toute allure dans les contenus de l’année de Terminale, pour lesquels aucun allègement n’a été apporté. Cette « course au programme » ne permet pas de donner du sens aux apprentissages des élèves et s’avère particulièrement anxiogène dans le contexte sanitaire actuel. Du fait de la résurgence de la crise sanitaire de nombreux établissements ont adopté une organisation hybride depuis novembre, mais, le Ministère n’ayant pas mis en oeuvre de véritable protocole sanitaire harmonisé à l’échelle nationale, les établissements adoptent des aménagements différents, renforçant les inégalités entre les élèves dans la préparation de l’examen ». L’Apses veut le report des épreuves de mars, la suspension du grand oral et la limitation des programmes.
Covid : Pour l’Ecole, rien ne change
« Il faut vraiment que ce soit gravissime pour fermer les écoles ». Dans son point sur la pandémie le 7 janvier, Jean Castex n’a pas annoncé de changement de politique. Le système d’alternance dans les lycées va continuer au delà du 20 janvier mais ne gagnera pas davantage les collèges. Un immobilisme qui surprend alors que la diffusion de la variante anglais du virus, beaucoup plus contagieuse et touchant davantage les jeunes, menace. Un premier cluster scolaire avec virus britannique est apparu. Reçue au ministère, la Fsu souligne l’absence d’anticipation du ministère.
Laïcité
Laïcité : Sur le sondage IFOP
« L’existence d’une contestation des enseignements est indéniable. Mais il faut que nous soyons capables de la mesurer et de l’analyser avec lucidité et objectivité. Or la manière avec laquelle a procédé cette enquête est conçue pour forcer le trait et pour servir un constat de « séparatisme » croissant », explique P Devin dans son analyse du sondage Ifp Fondation J Jaur-s. « Défendre la laïcité par une dramatisation de la réalité ne servira pas le complexe travail des enseignants, ni ne les soutiendra dans les difficultés que suppose au quotidien le projet d’une éducation centrée sur l’exercice d’une liberté légitimée par le jugement raisonné. Cette perspective éducative requiert la patience de la pédagogie et s’accorde mal avec la proclamation d’un état généralisé de séparatisme qui n’est pas la réalité. Il ne s’agit pas de nier les entraves auxquelles les enseignantes et enseignants doivent faire front mais de leur donner leur juste place ».
C Lelièvre : La laïcité et le gendarme…
» L’enseignement du fait religieux est à l’honneur depuis un certain nombre d’années. L’enseignement du fait laïque devrait lui aussi être enfin à l’ordre du jour. Et cela passe avant tout par une formation initiale et continue des enseignants beaucoup plus partagée et approfondie qu’elle ne l’a été jusque là dans ce domaine. Pour qu’ils puissent faire face de la façon la plus appropriée à partir de ce qui est d’abord et avant tout de leur ressort, la culture et la pédagogie. » Cette analyse de C Lelièvre est faite en réaction au coté sécuritaire de la loi séparatisme.
Laïcité : Une erreur du sondage Ifop
Dans le sondage IFOP Fondation Jean Jaures, il est indiqué dans la partie « la confrontation à des formes de séparatismes religieux », en premier point que 65% des enseignants ont été confrontés à des « Des absences liées à l’exercice d’un culte ou à la célébration d’une fête religieuse », comme si ces absences étaient liées à une atteinte à la laïcité. Cette approche est totalement erronée et fait preuve d’une méconnaissance de la laïcité française définie notamment par la loi de 1905.
Politique ministérielle
La loi séparatisme, les syndicats et l’Ecole
« La laïcité c’est la liberté. Il ne fait pas l’oublier ». La remarque d’Emilie Trigo, secrétaire nationale de l’Unsa, résume assez bien la position des syndicats face une loi séparatisme qui concerne par bien des points l’Ecole, touche à beaucoup de libertés et modifie plusieurs textes fondateurs de la République. Les députés LREM, parfois agacés, ont du entendre que la loi n’est pas nécessaire et « qu’elle pose plus de problèmes qu’elle n’en résout » (pour la Fsu). Des lignes rouges ont été fixées. Pas sur que la majorité parlementaire ait entendu le message.
Loi sur le séparatisme : l’association No Ghetto veut inscrire la mixité ethnique au collège
En finir avec les collèges ghettos où les élèves, très majoritairement issus des mêmes milieux, sont contraints à l’entre soi : la question, largement débattue durant le quinquennat précédent, avait quasiment disparu de l’actualité éducative sous Emmanuel Macron et son ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer. Créée en 2019 à Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, l’association No Ghetto ! la fait aujourd’hui resurgir avec une idée qui risque de faire polémique. Pour ses animateurs, si l’on veut assurer une réelle mixité, il faut obliger les élus à faire bouger la carte scolaire en prenant en compte un critère de mixité sociale et aussi d’origine des élèves. Fazia Ouatah, la trésorière de l’association, par ailleurs élue LREM d’opposition à Vénissieux, a répondu aux questions du Café.
Loi 4D : Les infirmières Unsa hostiles également à la décentralisation
« Plus d’accueil, plus d’écoute, plus de dépistage, plus de soins, plus de prévention pour les élèves et les étudiants avec le projet de loi « Décentralisation, déconcentration, différenciation et décomplexification ». C’est la dispartion des infirmier.e.s dans les Ecoles », écrit le Snies Unsa. Comme le Snics Fsu, ce syndicat d’infirmières voit dans le projet de loi 4D une remise en cause de la mission des infirmières.
Le gouvernement relance le SNU
Le gouvernement s’obstine. Alors que le Service national universel (SNU) n’a jamais réussi à atteindre ses objectifs (modestes) , la secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse, Sarah El Haïry, annonce le lancement de la campagne 2021 de recrutement des volontaires. En 2020, malgré des efforts importants et la mobilisation des recteurs, le SNU n’a accueilli réellement que 2000 jeunes au lieu des 30 000 annoncés. En 2021, S El Haïry annonce 25 000 volontaires et compte sur les enseignants pour faire la promotion. En effet, un document sera distribué à tous les lycées. Les volontaires, âgés de 15 à 17 ans, feront un séjour collectif du 21 juin au 2 juillet et une mission d’intérêt général de 12 jours auprès des armées ou d’associations et d’institutions. Après 30 millions en 2020, ce sont 61 millions qui financeront le SNU , soit 2400€ par volontaire. En novembre dernier, le sénateur (PS) JB Magner a critiqué ce budget. Les 30 millions d’euros de 2020 « n’ont pas servi à ce pour quoi ils étaient destinés », a t-il dit notamment du fait de la crise sanitaire et de l’annulation des stages. Or 2021 ne s’annonce pas meilleur. « C’est vraiment de l’argent qui est mobilisé pour un objectif qui ne peut pas se défendre ». Le gouvernement a annoncé une loi pour généraliser le SNU.
La région Nouvelle Aquitaine dénonce la politique de JM Blanquer sur les langues régionales
« Jean-Michel Blanquer, a rappelé que le système éducatif français « n’est pas hostile aux langues régionales ». Il a ajouté qu’est proposé notamment « un parcours cohérent avec le nouveau lycée » en évoquant « les possibilités d’apprendre une langue régionale au lycée, en maintenant, pour l’offre déjà existante, les mêmes volumes horaires ; et surtout en proposant, avec les nouveaux enseignements de spécialité, des horaires importants qui permettent aux élèves de découvrir de manière approfondie les caractéristiques tant des langues que des cultures régionales ». Or, la réalité est tout autre en région Nouvelle-Aquitaine, de même que sur l’ensemble des territoires dotés de langues régionales » explique le conseil régional Nouvelle Aquitaine. Déjà accusé de torpiller les langues régionales en Bretagne, le ministre de l’éducation nationale semble ne pas vouloir forcer sa nature. Le conseil régional Nouvelle Aquitaine montre, chiffres de la rentrée 2020 à l’appui, comment les réformes ministérielles ont déshabillé les langues régionales au lycée notamment en supprimant les points donnés par les options au bac. Pour l’occitan, explique le conseil, « Les effectifs cumulés pour la rentrée 2019 et 2020 des lycées publics connaissent une baisse significative de 32 % dans l’académie de Bordeaux et de 44 % dans l’académie de Limoges. Pour le basque, « les effectifs cumulés pour les rentrées 2019 et 2020 accusent une baisse de 48 % ». Quant à la fameuse spécialité elle concerne 15 élèves en première et 9 en terminale. « Il est indispensable que dès maintenant un amendement soit apporté à la réforme du baccalauréat, pour octroyer à nos langues le même statut que celui dont bénéficient les langues et cultures de l’Antiquité » estime Charline Claveau, conseillère régionale de la Nouvelle Aquitaine chargée des langues régionales.
Lycée : Une réforme purement gestionnaire
« La réforme du lycée a dégradé les conditions de travail » affirme le Snes Fsu après une étude des données sur les classes. « A la rentrée 2019, la proportion de classes de Première générale et technologique comptant plus de 30 élèves passe de 52% à 62%. On voit là clairement un effet du « tronc commun » du cycle terminal, qui permet de regrouper des élèves par paquets de 35 de manière beaucoup plus « souple» que les anciennes séries… Du fait des enseignements de spécialités « à la carte », les heures d’enseignements en « groupes » sont plus nombreuses. 67% des heures se donc faites en groupes en Première à la rentrée 2019 contre 50% l’année précédente. Mais parle-t-on exactement de la même chose ? La notion de groupes recouvre des réalités très différentes. Les groupes de type « dédoublement » de classe sont en nette diminution alors que les regroupements d’élèves issus de 3 classes ou plus, explosent. +171 % en Première générale à la rentrée 2019 ! Chiffre qui ne s’explique que par la multiplication des groupes « composites » de spécialités ».
Métier
Réforme de la formation des enseignants : Une intersyndicale dit Stop !
« En fait de « professionnalisation », il s’agit surtout d’utiliser les étudiants MEEF comme moyens d’enseignement, de précariser les étudiants MEEF en les contractualisant ; de supprimer les décharges de service des lauréates et lauréats des concours dans leur année de stage » , écrivent FO, la Fsu, Sud, le Snalc, le Sncl et la Cgt. L’intersyndicale demande à « barrer la route à cette réforme ». Elle invite les formateurs à refuser les maquettes des formations, à demander le respect des contenus disciplinaires et à exiger un temps de service des futurs enseignants qui ne dépasse pas le tiers temps.
DHG : Premier écho…
Les dotations horaires globales (DHG) de la prochaine année scolaire arrivent dans les établissements. Les premiers échos remontent. A Dreux, selon L’Echo républicain, les professeurs du LP Courtois sont mobilisés contre la suppression de deux postes , venant après un poste l’année dernière. Pour les enseignants cela veut dire des classes surchargées. Ils craignent de perdre ce qui donne une âme au lycée : la web radio, les projets Erasmus. « Il y aura un turnover important qui empêchera le lycée de garder son âme », disent-ils. 1800 postes sont supprimés dans le second degré dans le budget 2021. Entre autre à Dreux…
Agricole : 40 postes aux concours des certifiés
Un arrêté publié au JO du 9 janvier fixe le nombre d epostes aux concours de certifiés de l’enseignement agricole à 40 dont 24 à l’externe et 9 à l’interne.
Dans l’Hérault les élèves exclus confiés à la police
« Il y a des jeunes qui, malgré l’accompagnement proposé au sein des établissements scolaires, continuent à déroger à certaines règles et mettent en difficulté le fonctionnement général de ces établissements. On pense qu’en travaillant avec la police on peut leur offrir un meilleur accompagnement ». Christophe Maury, Dasen de l’Hérault, a signé une convention avec le directeur de la sécurité publique de l’Hérault, rapporte France Bleu. Dans 3 communes, Montpellier, Lattes et Pérols, les élèves en exclusion temporaire effectueront un stage de 3 jours au moins dans un centre de loisirs tenu par la police. Selon F Maury, » on voit un certain nombre de jeunes qui continuent a déroger à certaines règles… et parallèlement on a la police nationale qui au quotidien est confrontée aussi à certains jeunes… Parfois il y a des effets de recoupement. On est sur des jeunes qui sont dans un processus éducatif. Conjointement de manière collaborative qu’on puisse articuler nos actions et faire que ces jeunes soient accompagnés de façon plus approfondie sur l’axe des valeurs ». Un pas vers la criminalisation ?
Agricole : 42 places au concours PLP
Un arrêté publié au JO du 8 janvier fixe le nombre de postes offerts aux concours des PLP agricoles à 42 pour l’externe, dont 20 en sciences économiques et sociales gestion. 28 places sont offertes au concours interne.
Concours enseignants : Légère reprise des inscriptions
Selon les données du ministère de l’éducation nationale, 100 482 personnes se sont inscrites aux différents concours de l’enseignement du premier degré pour 2021, soit 8 000 de plus qu’en 2020. Cette hausse concerne surtout le CRPE externe où il y a cette année 84 131 candidats contre 74 273 en 2020. La hausse est nettement plus faible dans le second degré avec 75 568 candidats aux différents concours contre 71 913 en 2020. Le nombre de candidats à l’agrégation externe et au capes externe reste inchangé. Cette hausse ne résulte pas de la revalorisation des premières années d’enseignement , mesure qui n’a toujours pas été officialisée et dont la portée reste modeste. Elle ne signifie pas non plus une hausse appréciable du nombre réel des participants aux concours . Sur les 100 000 candidats aux concours de professeur des écoles il est probable qu’il n’y aura guère plus de 35 000 à 40 000 présents aux épreuves.
Le jour de carence suspendu en cas de Covid
» L’agent public ou le salarié qui a effectué un test positif de détection du SARS-CoV-2 par RT-PCR ou par détection antigénique inscrit à la nomenclature des actes de biologie médicale est placé en congé de maladie sans application des dispositions du I de l’article 115 de la loi du 30 décembre 2017 susvisée, sous réserve d’avoir transmis à son employeur l’arrêt de travail dérogatoire établi par l’assurance maladie ». Ce décret publié au JO du 9 janvier suspend provisoirement l’application du jour de carence dans les cas de Covid.
Baisse du recrutement des personnels de direction
Un arrêté publié au JO du 9 janvier annonce 560 postes de personnels de direction aux concours 2021. En 2020, le nombre était de 600.
Québec : Recours en justice contre la discrimination salariale des enseignants
Selon Radio Canada, des enseignantes québécoises veulent déposer un recours collectif contre le gouvernement du Québec pour les violences et la discrimination salariale dont elles sont victimes. » Mme Groleau, qui a enseigné en Outaouais, affirme avoir vécu de la violence verbale en classe, avoir été frappée à multiples reprises par une élève et avoir subi de la violence psychologique de la part des membres de la direction », relève Radio Canada. » « Nous au primaire, secondaire, on a beaucoup de violence, que ça soit verbal ou physique, que ce soit du harcèlement, et ça peut provenir des élèves, des patrons ou de nos collègues. Ça peut vraiment prendre différentes formes. Quand on parle de violence dans le monde de l’éducation, on en voit de toutes sortes », dit-elle.