Auteur de nombreuses animations pédagogiques pour les SVT, Jean-Pierre Gallerand, professeur désormais à la retraite convertit ses productions en fichiers exécutables pour permettre aux enseignants de les proposer librement dans un cadre scolaire. Véritable pionnier du numérique éducatif, Jean-Pierre Gallerand s’adapte suite à la disparition du format Flash. L’enseignant décrit son métier comme « de plus en plus difficile, avec de nombreuses contraintes et pas assez de reconnaissances ». Il conseille aux jeunes générations d’enseignants de développer les élevages en classe, les coins et les clubs nature ainsi que les sorties terrains pour favoriser un contact étroit avec la nature.
Quel est le format de vos logiciels ?
De 2004 à 2014, je crée surtout mes logiciels au format Flash. Mais l’impossibilité de la lecture de ce format sur les tablettes et sa fin annoncée m’amène en 2014 à quitter ce format pour le html4 proposé également par le logiciel Médiator que j’utilise pour mes réalisations. Même si ce format me limite dans la création en ne me proposant pas, par exemple, le « glisser-déposer ».
Quelles sont les difficultés rencontrées pour permettre aux enseignants d’utiliser vos logiciels en classe ?
Il m’arrive de modifier des logiciels pour les améliorer ou corriger un bug et ne voulant pas de vieilles versions à « trainer » sur le net, je ne les propose qu’en ligne jusqu’en 2016. En fin de carrière ne souhaitant plus retoucher mes logiciels je les propose en téléchargement excepté les 34 hébergés par les éditions Studyrama (qui ont racheté les éditions Bréal).
En 2020, de nombreux collègues me contactent en raison de la fin programmée de la lecture du Flash. Deux solutions s’offrent à moi, soit je ne fais rien et j’enterre la majeur partie de mes logiciels, soit je me replonge dans plus de 50 logiciels pour les changer de format.
Le html 4 étant exclu s’il n’est pas prévu au départ de la création, je choisi le format exécutable mais avec un problème non résolu, la lecture sur les tablettes… J’ai commencé par transformer, avec l’accord des éditions Studyrama, les 34 logiciels qui sont en ligne sur leur site et je continue progressivement à transformer tous les autres.
Quels conseils donnez-vous pour une utilisation optimale en classe ? Et à la maison ?
Il faut avoir des PC à sa disposition, même anciens, pour les logiciels au format exécutable. Si vous n’avez que des tablettes, vous ne pourrez utiliser que ceux au format html4. Le plus simple c’est de les avoir tous sur une clé USB, quelque soit le format. Les fichiers html4 sont toujours proposés en ligne.
Où peut-on retrouver vos 70 logiciels crées pour les SVT ? Et que vont devenir vos nombreux sites internet ?
Il est possible de télécharger mes logiciels à partir d’un nouveau site qui remplace progressivement SVT44, créé il y a 20 ans, mais qui est difficile à mettre à jour en raison d’incompatibilités entre le logiciel utilisé, FrontPage 2000, et les systèmes d’exploitation d’aujourd’hui. Tous mes logiciels n’ont pas été encore transformés en exécutables et le site n’est pas encore totalement à jour. Pour suivre l’actualité des mises à jour et télécharger au fur et à mesure, le plus simple c’est le groupe Facebook ou Twitter.
Concernant les autres sites internet, il faudrait probablement que je fasse le ménage, mais quelques un peuvent toujours intéresser des collègues en particulier ceux concernant la protection de l’environnement : marée noire, la pollution des mers…
Après votre carrière au sein de l’Education nationale et votre présence toujours active sur les réseaux sociaux, quel regard portez-vous sur les nouvelles générations d’enseignants qui arrivent ?
Je ne me permets aucun jugement sur les nouvelles générations. Je souhaite beaucoup de courage aux enseignants, c’est un métier qui me semble de plus en plus difficile, avec de nombreuses contraintes et pas assez de reconnaissance. En 1977, je suis devenu enseignant pratiquement du jour au lendemain sans l’avoir programmé et c’est un métier que j’ai appris à apprécier et qui m’a beaucoup apporté, mais avec les conditions d’aujourd’hui…
Comment l’enseignant peut-il encore favoriser un contact étroit entre l’élève et la nature ?
C’est probablement plus difficile aujourd’hui en raison de très nombreuses contraintes administratives ou autres. Il faut favoriser les sorties, créer un club nature, un espace nature dans l’établissement et quand c’est possible avoir des élevages, j’ai eu des aquariums marin et d’eau douce, de nombreux élevages de criquets, grillons, gerbilles, blattes, ténébrions, …
Propos recueillis par Julien Cabioch
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