Grenelle
Grenelle : Un colloque pour modifier la carrière des enseignants
A quoi reconnait-on le « professeur du 21ème siècle » ? A sa rémunération personnalisée et sa soumission à un référendum pointilleux et hiérarchisé, si l’on en croit les présentations du colloque organisé le 1er décembre par le Conseil scientifique de l’éducation nationale. En écartant les sciences de l’éducation et les sociologues de l’éducation, le colloque, piloté par Yann Algan et Stanislas Dehaene, mélange économie, psychologie positive et neurosciences pour proposer un modèle de carrière qui rappelle Singapour.
Grenelle : Un colloque en forme de claque
Organisé par le Conseil scientifique de l’éducation nationale et piloté par son président, S. Dehaene, le colloque du 1er décembre vise pas moins qu’à changer « les conditions de travail » et les « pratiques » des enseignants. N’y cherchez pourtant pas d’enseignants. Il n’y en a pas. Ne cherchez pas de chercheurs sur la formation des enseignants. Il n’y en a pas. Ne cherchez pas de spécialistes des sciences de l’éducation. Il n’y en a pas. Ne cherchez pas de spécialistes des disciplines. Il n’y en a pas. Ne cherchez pas de didacticien. Il n’y en a pas. Mais alors il y a qui dans ce colloque ? Et pour quoi faire ?
Grenelle : Philippe Meirieu fait lui aussi défection
« Mon nom est apparu dans un atelier du Grenelle de l’éducation mais je n’y participerai pas », a indiqué P Meirieu lors d’une conférence virtuelle organisée par le Snuipp le 26 novembre. Il en décline assez longuement les raisons. Elles sont plutôt bonnes quand on regarde les invités…
Politique ministérielle
Quels moyens pour la réforme de l »éducation prioritaire ?
Interrogée par la commission de l’éducation du Sénat le 2 décembre, Nathalie Elimas, secrétaire d’Etat à l’éducation prioritaire, entretient le flou sur les moyens donnés à la réforme des Rep. Rien n’est clair : ni le critères d’entrée dans la nouvelle éducation prioritaire, ni l’existence même de moyens supplémentaires pour les expérimentations. L’hypothèse d’économies réalisées sur le dos de l’éducation prioritaire sort renforcée de cette audition.
Blanquer : Un sondage confirme la crise de confiance
Selon un sondage réalisé par Ipsos pour la Fsu, une large majorité des enseignants est hostile aux réformes portées par le ministre et n’ont pas confiance en sa capacité à régler les problèmes de l’école. La revalorisation présentée par le ministre est largement rejetée. Pire : la moitié des enseignants ne se sent en sécurité ni par rapport au terrorisme ni par rapport au risque sanitaire.
Avenir lycéen : Une intersyndicale demande des explications
« Des élèves mineurs, notamment dans les CAVL, ont été instrumentalisés. Cela est aux antipodes de la démocratie, notamment chez les lycéens, où le débat, l’échange, le droit de s’organiser en syndicat indépendant est essentiel pour permettre à chacun ?de faire l’apprentissage de la démocratie,? et donc de l’émancipation », écrit l’intersyndicale regroupant le Snes Fsu, le Snuep Fsu, la Cgt, FO, Sud et les organisations lycéennes Mnl, Unl et Fidl. « Nous exigeons la mise en place d’une enquête indépendante, qui ne soit donc pas pilotée par le Ministère. » L’intersyndicale annonce vouloir saisir Anticor.
Avenir lycéen : LFI porte plainte
« Insultes et diversion, tel est votre lot. Je vous informe par conséquent que les membres du groupe La France insoumise, en responsabilité, saisiront le procureur de la République concernant cette affaire, sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale ». L e1er décembre, Michel Larive répond ainsi aux ministre de l’éducation nationale qui l’accuse de médisance et refuse de s’expliquer sur l’affaire Avenir lycéen. L’article 40 du code de procédure pénale impose l’obligation, « pour toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire, dans l’exercice de leurs fonctions », de signaler des crimes ou délits dont il a connaissance. « Vous essayez de mettre en scène ce que vous appeler une affaire et qui n’en est pas une », répond JM Blanquer.
Avenir lycéen faisait des petits
Selon Libération « toute une panoplie » d’Avenir existe avec moins de notoriété qu’Avenir lycéen. Un Avenir étudiant , un Avenir enseignant, un Avenir éducation existent. Une intersyndicale regroupant le Snes Fsu, le Snuep Fsu, la Cgt, FO, Sud et les organisations lycéennes Mnl, Unl et Fidl annonce vouloir saisir Anticor. « Nous exigeons la mise en place d’une enquête indépendante, qui ne soit donc pas pilotée par le Ministère. »
Avenir lycéen : La rectrice d’Orléans-Tours dans le déni
« Personne, au rectorat d’Orléans-Tours, n’a réécrit de communiqué des représentants lycéens », affirme la rectrice d’Orléans-Tours, Katia Béguin, dans La République du Centre. Alors que Libération a donné les preuves de cette manipulation, la rectrice nie ou plutôt interprète. « Pour le délégué académique, qui n’a pas reçu d’ordre à ce sujet, il était évident de leur préciser que toute occupation, même pacifique, est illégale », explique t-elle. « Mais cetexte n’a pas été réécrit par nos services ». Sur la chronologie qui montre que ses services invitent un élu au CAVL à utiliser le hashtag #avenirlycée, 3 jours avant la création de l’association, K Béguin répond encore un peu à coté. Ce hashtag « était pour donner de la visibilité ». « Ces explications ne seront sans pas suffisantes à éteindre une polémique naissante au sein de l’académie », conclut La République du Centre.
Le budget de l’Education nationale modifié par le Sénat
Alors que l’Assemblée nationale est dominée par la majorité présidentielle, l’opposition est majoritaire au Sénat. Voilà pour la théorie car la droite qui domine le Sénat a de nombreux points d’accord avec la politique menée par JM Blanquer. Cela aboutit à une modification en zigzag du budget de l’Education nationale qui se traduit surtout par un soutien à l’enseignement technique agricole et aux MFR.
Le rapport sur l’assassinat de S Paty couvre l’administration
On ne saura pas pourquoi S Paty est rentré seul ce triste 16 octobre ce qui a facilité les gestes de son assassin. Le rapport des inspecteurs généraux Roger Vrand et Elisabeth Carrara sur « les événements survenus au collège du Bois d’Aulne avant l’attentat du 16 octobre 2020 » n’apporte pas d’éclairage sur l’attentat lui-même. Par contre il décrit de façon très détaillée le fonctionnement de l’éducation nationale dans ses multiples rouages du 5 au 16 octobre. De nombreux acteurs sont intervenus. Mais au final S Paty a rencontré seul son destin.
Une intersyndicale appelle à la grève le mardi 26 janvier
La Fsu avait annoncé vouloir appeler à la grève en janvier. Le 3 décembre, cinq syndicats, la Fsu, la Cgt, FO, le Sncl et Sud, se sont mis d’accord sur la date et les revendications. » Dans le budget 2021, la nécessaire revalorisation des personnels ne trouve qu’une traduction minimale avec 400 millions d’euros prévus. C’est très peu pour les personnels, et de fait l’essentiel des mesures proposées pour 2021 ne concerneront qu’une minorité de personnels. Les AED et les AESH en particulier ne se voient rien proposer. Le Grenelle du ministre est inacceptable, d’autant plus qu’il vise à modifier en profondeur le fonctionnement de l’école, les missions et les statuts des enseignant-es. Les organisations exigent un budget qui renonce aux suppressions d’emplois et engage un rattrapage des pertes salariales subies, grâce à un plan pluriannuel de revalorisation et de création de postes pour répondre à tous les besoins, en commençant par les plus urgents », écrivent-ils. Ils appellent à la grève le 26 janvier » pour exiger des créations de postes, une autre politique éducative, le dégel de la valeur du point d’indice couplé à des mesures significatives de revalorisation des salaires et des carrières dans l’éducation ». Cette grève interviendrait au moment où les propositions du Grenelle devraient être connues.
800 incidents signalés après l’assassinat de S Paty
Alors que JM Blanquer se félicite des 793 signalements faits dans son administration suite à l’hommage à S Paty, l’analyse des données montre qu’une majorité concerne des écoliers et collégiens et n’a donné lieu à aucune suite en interne alors que 422 ont été transmis à la police et la justice.
JM Blanquer à nouveau contre l’islamo gauchisme
En difficulté après le scandale d’Avenir lycéen et les résultats des sondages enseignants, JM Blanquer commente pour Le Figaro le rapport sur les événements survenus à Conflans Sainte Honorine. Il dénonce à nouveau les universitaires islamo-gauchistes et diabolise l’instruction à domicile.
Pour la FSU JM Blanquer est discrédité totalement
Il y a souvent des tensions entre les syndicats et le ministère. Mais pour la Fsu un seuil est passé. Le syndicat publie une tribune où il interroge « la crédibilité du ministre à continuer à être l’interlocuteur des personnels et à conduire une autre politique éducative ».
Métier enseignant
Philippe Meirieu : Enseigner : un métier de résistant
« Le professionnel citoyen est celui qui refuse la réduction bureaucratique de sa mission à ses compétences et se revendique partie prenante de son institution ». Invité par le Snuipp Fsu dans le cadre des « Universités virtuelles » le 26 novembre, Philippe Meirieu a partagé sa vision émancipatrice du métier enseignant. Il a opposé l’idée d’un métier d’expert porté par une mission à celle d’un technicien porteur de services en regrettant que l’évolution actuelle pousse vers celle-ci.
Les mille et une voies du recrutement des enseignants
Nouveau référentiel ou pas, réforme de la formation ou pas, ce qui est le plus frappant chez les nouveaux enseignants c’est qu’un pourcentage considérable d’entre eux ne sont pas passés par les Inspe. C’est un des points forts de la nouvelle étude de la Depp sur les admis aux concours d’enseignants. Le corps enseignant souvent présenté comme un monolithe est en fait très divers. Ce qui n’est pas sans poser problème.
Revalorisation : Promotions en hausse pour les personnels de direction
Le taux de promotion déterminant le nombre des avancements de grade pour les personnels de direction passera de 9.5% à 11% en 2022, annonce un arrêté publié au JO du 29 novembre. Cela fait partie de mesures catégorielles représentant 25 millions sur deux ans.
Vaccination : Les enseignants peut-être en 3ème vague
Alors que les livraisons des premiers vaccins pourraient avoir lieu au tout début 2021, la Haute Autorité de Santé a revu son plan de vaccination de la population. La HAS prévoit cinq vagues de vaccinations avec comme objectif de réduire la mortalité et aussi de maintenir l’activité économique. Les enseignants sont susceptibles d’être vaccinés dans la 3ème vague avec d’autres métiers considérés comme essentiels.
Concours : Le recrutement toujours en baisse
Il y aura encore moins de postes mis aux concours en 2021. Selon les arrêtés publiés au Journal officiel le 29 novembre, seuls les agrégés maintiennent leur nombre de places aux concours de recrutement des enseignants. Dans le premier degré il y aura en 2021 un millier de postes offerts en moins. Chez les certifiés on compte une cinquantaine de postes en moins par rapport à 2020. Chez les PLP la chute entamée en 2020 continue avec 1325 postes (1435 en 2019). Ce nouveau grignotage interroge par rapport aux annonces et à la réalité de l’Ecole. Quelle priorité au primaire avec moins de recrutements ? Comment seront remplis les 2000 postes supplémentaires annoncés ? Dans le second degré, comment faire face à la hausse des effectifs avec des recrutements en baisse ?
Formation initiale : La FSU quitte un groupe de travail
« La note de service “alternance MEEF” entérine l’utilisation des étudiant·es comme moyens d’enseignement en responsabilité », explique la FSU qui vient de quitter un groupe de travail organisé dans le cadre de l’agenda social sur la réforme de la formation initiale des enseignants. « Sans formation et avant concours, ils seront placés en situation de grande précarité et devront assurer, seuls, la responsabilité de classe. Cette vision de la formation n’est pas à la hauteur de l’enjeu. La rémunération de 660 euros net pour ces étudiants contractuels, la prime de 600 euros pour les tuteurs qui auront en charge de les accompagner sont indignes et témoignent d’un mépris de l’employeur pour ses personnels ». La Fsu souligne aussi la « dégradation de l’entrée dans le métier ». « Ils prévoient, pour l’année de stage, d’affecter à temps plein des lauréat·es des concours sans formation suffisante, y compris ceux qui n’auront aucune expérience de classe, contrairement à ce qui avait d’abord été affirmé dans les versions précédentes du texte. Pour elles et eux, le ministère n’envisage qu’un crédit de 10 à 20 jours de formation, défini localement par une commission académique ». Les lauréats du concours titulaires d’un master autre que Meef exerceraient à mi-temps.
Le remplacement nouveau champ de bataille ?
« Chaque élève a droit à un service public d’éducation de qualité qui garantisse la continuité de ses apprentissages. À ce titre, l’amélioration de l’efficacité du remplacement des professeurs absents constitue une priorité : aujourd’hui, le taux d’efficacité du remplacement dans le premier degré est de 78,9 % ce qui équivaut, en moyenne, à 2 jours de classe manqués par les élèves sur toute une année scolaire ; dans le second degré, ce taux d’efficacité est de 96,35 % », déclare JM Blanquer devant le Conseil des ministres du 2 décembre. Il serait for intéressant de connaitre comment on en arrive à de tels taux si éloignés de ce qui semble la réalité des établissements. Mais le plus important suit. « L’objectif du Gouvernement est de réduire le nombre d’heures de classe sans solution de remplacement, quel que soit le motif de l’absence du professeur. Depuis 2017, des mesures ont été prises afin que chaque élève bénéficie d’un accueil pédagogique sur l’ensemble du temps scolaire : une allocation de formation aux personnels enseignants a été créée afin que les formations se déroulent hors temps scolaire ; une seconde heure supplémentaire non refusable a été instaurée. Dans le cadre du Grenelle de l’éducation, des discussions sont engagées pour définir les modalités d’un meilleur accueil pédagogique des élèves ». On connait les tentatives d’imposer le remplacement des enseignants absents dans le passé.Le Grenelle va t-il imaginer encore quelque nouvelle pression sur les enseignants ?
Professionnel : Aménagement des examens selon le Snuep Fsu
« Les seuils fixés l’an dernier pour les durées minimum des périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) seront reconduits en juin prochain », annonce le Snuep Fsu à l’issue du comité de suivi de la réforme du lycée professionnel qui s’est tenu le 2 décembre. « Mais le ministère insiste pour que les élèves fassent malgré tout le maximum possible de semaines de stage, quitte à s’obstiner et ne pas respecter les règles minimales de protection sanitaire ou le droit du travail des mineurs… La DGESCO a également annoncé la tenue d’une prochaine multilatérale sur des aménagements possibles pour les examens 2021. Il serait question d’assouplir le calendrier des contrôles en cours de formation (CCF) ».
Québec : Nouveau référentiel des compétences des enseignants
Le ministère de l’éducation du Québec publie un nouveau référentiel des compétences des enseignants. « Le référentiel a été actualisé pour correspondre aux défis éducatifs et sociaux auxquels le Québec fait face, entre autres en matière d’inclusion, de culture et de langue. Cette nouvelle mouture comporte donc 13 compétences professionnelles qui rappellent et saluent la beauté et la complexité de la profession enseignante », annonce le ministre. Parmi les 13 compétences retenues la première est « agir en tant que médiateur de culture ». La compétence 8 attire aussi l’attention : « soutenir le plaisir d’apprendre ». Deux compétences concernent « la base du professionnalisme éducatif » : « s’impliquer au sein de l’équipe école » et « collaborer avec la famille et les partenaires de la communauté ». La compétence 11 renvoie aux débats sur la formation : « s’engager dans un développement professionnel continu ».
Covid : Instruction sur les personnels à risque et le télétravail
Le BO publie l’instruction du 16 novembre qui précise le déploiement du télétravail, la mobilisation des personnels de santé , le travail des personnels à risque et les cas contacts à risque.