De très nombreux établissements ont mis en place de nouvelles organisations qui alternent groupes en classe et à la maison, d’une semaine, d’un jour ou d’une demi-journée à l’autre. Comment adapter l’enseignement du français à ce cadre, non anticipé et préparé, souvent plus alterné qu’ « hybride » ? La Page des lettres Versailles éclaire les principes susceptibles de structurer la progression, sans « doubler le travail » de l’enseignant.e, de façon à varier et équilibrer les activités, motiver et accompagner les élèves. Sont proposés différents modèles et des exemples de séquences autour du « Malade imaginaire » et en LCA. Le site Lettres Toulouse offre aussi une typologie de pratiques articulant présentiel et distanciel. Une question demeure, collectivement posée et toujours sans réponse officielle : dans un tel contexte d’allègement horaire et de bricolage généralisé, comment garantir une parfaite équité et efficacité de préparation aux épreuves de français au bac ? En témoignent de nombreux appels au secours lancés par des enseignant.es à leurs IPR…
Extrait d’une lettre adressée par des enseignant.es : « Selon le lycée dans lequel ils se trouvent, nos élèves de première suivent aujourd’hui une scolarité différente, alors même que tous ces établissements relèvent de l’Éducation nationale : les uns ont une semaine sur deux de cours en demi-groupe, d’autres deux sur trois en classe entière, d’autres encore ont gardé 100% de cours à 35 par classe. D’ici aux vacances de Noël, beaucoup d’entre eux auront perdu l’équivalent de trois semaines de cours de français en présentiel. Or le travail individuel et à distance, sur des documents mis en ligne par un professeur qui enseigne à une autre moitié de classe, est loin d’être aussi efficace que les cours en présentiel. Et ces mêmes élèves, qui ont passé trois mois de leur année de seconde en distanciel, ont souvent des habitudes de travail insuffisantes et des lacunes que le début de l’année scolaire n’a pas suffi à combler.
Dans les spécialités, des aménagements ont été prévus pour tenir compte de ces conditions d’enseignement difficiles. Mais rien n’a été fait pour l’EAF. La liste de textes présentée à l’oral reste inchangée, la question de grammaire porte sur le programme de l’année de 2de et de 1ère et les élèves n’ont pas droit au livre qu’ils présenteront en 2de partie.
Pourquoi le français est-il la seule matière dont les difficultés ne sont pas prises en compte ? »
Et dans une autre académie : » nous refusons l’alourdissement du programme de grammaire à l’oral des E.A.F. et demandons que les élèves soient interrogés sur le seul programme de première, nous demandons un allègement conséquent du nombre de textes à présenter à l’oral, nous demandons plusieurs sujets au choix à l’écrit, comme ce sera le cas à l’écrit des spécialités de Terminale, nous demandons la possibilité pour les candidats d’apporter leurs œuvres à l’oral ».
Le dossier Continuité pédagogique de la Page des Lettres Versailles