Revalorisation
Revalorisation : 12 € 50 et c’est tout ?
12 € 50. A peine plus qu’une heure de smic. C’est la revalorisation mensuelle annoncée par JM Blanquer pour 69% des professeurs. Dans une lettre envoyée aux enseignants le 16 novembre, JM Blanquer communique ses choix sur la revalorisation. Les enseignants et les psychologues percevront une prime d’équipement informatique de 150€ en janvier 2021. Une prime d’attractivité sera versée en mai 2021 mais seulement jusqu’à l’échelon 7 inclus. Elle sera identique à tous les corps et représentera 100€ net par mois pour l’échelon 2 mais seulement 35€ aux échelons 6 et 7. Le ministre ne dit rien sur une éventuelle loi de programmation. Les syndicats se demandent si la revalorisation va s’arrêter là.
Blanquer : Un Grenelle « gagnant – gagnant »…
« Ce sera une approche systémique… Une approche gagnant-gagnant ». Interrogé par les sénateurs de la Commission de l’éducation le 17 novembre sur le budget de l’éducation nationale, JM Blanquer est revenu sur le Grenelle de l’éducation et l’éventuelle loi de programmation. Le Grenelle devrait conduire à une redéfinition du métier d’enseignant. Gagnant – gagnant ?
Métier enseignant
Enseignants : Portrait de groupe
Comment vivent les enseignants ? Qu’en est -il de leur embourgeoisement ? Quelles différences entre les enseignants du premier et du second degré ? Entre les agrégés et les certifiés ? Un nouveau numéro d’Education & formations révèle des aspects inattendus de la vie personnelle des enseignants.
Professeurs des écoles : Comment va le métier ?
Les nouveaux professeurs des écoles viennent-ils des mêmes catégories sociales et des mêms formations que ceux des générations précédentes ? Comment évolue le rapport candidats / reçus ? Comment se passe le début de carrière ? Combien de temps faut-il pour atterrir sur un poste définitif ? Comment les professeurs des écoles vivent-ils leur carrière ? La revue Education& formations (n°101) publie plusieurs articles qui invitent à réviser bien des jugements. Au final, un tiers des PE s’éclate dans le métier. Un tiers est plus ou moins en souffrance.
Enseignants : Ceux qui partent
Qui sont ces enseignants qui décident de quitter le métier ? P. Feuillet et D. Prouteau (Depp) font leur portrait statistique dans la revue Education & formations (n°101). Chaque année près de 1% des enseignants quittent la classe. La plupart choisissent d’exercer une autre fonction dans l’éducation nationale (animation pédagogique, direction etc.). Une très faible proportion démissionne. Mais cette proportion augmente très rapidement. Ainsi 6% des stagiaires abandonnent.
Mutations : Le comparateur de mobilité
Alors que les demandes de mutation sont ouvertes, le ministère met en ligne un outil pour simuler son barême et estimer les possibilités de mutation.Par exemple un professeur d’histoire-géographie avec 10 ans d’ancienneté et seulement 70 points (pas de rapprochement de conjoint, pas de Rep etc.) a accès au nord-est du pays (Créteil seulement 14 points) et éventuellement à Orléans Tours et la Corse. L’outil est pratique. Mais il fauche les illusions et va peut-être diminuer le nombre de demandes.
Au JO : Taux horaire des heures supplémentaires des contractuels
Un décret et un arrêté publiés au JO du 20 novembre fixent les taux horaires des heures supplémentaires effectuées par les contractuels.
Le calendrier des examens est publié
Le brevet aura lieu les 28 et 29 juin, annonce une note publiée au BO du 12 novembre. Les épreuves des bacs généraux et technologique auront lieu du 15 au 17 mars 2021 pour les épreuves écrites de spécialités, le 17 juin pour la philosophie et l’épreuve anticipée de français. Aucun cours de terminale n’aura lieu du 15 au 17 mars. Le Grand oral est fixé du 21 juin au 2 juillet. L’évaluation des compétences expérimentales en physique chimie et SVT du 23 au 23 mars 2021. Le bac professionnel aura lieu du 16 au 23 juin l’épreuve de français et histoire-géo le 16, celles de prévention, éco gestion le 17 juin..
Cnesco : Conférence sur la formation des enseignants
Cnesco : Interroger la formation des enseignants c’est questionner le modèle de système éducatif
Quelle conclusion tirer des 3 journées de conférences plénières de la conférence de comparaisons internationales sur la formation des enseignants organisée par le Cnesco ? La dernière journée a présenté des exemples de formation continue dans 4 pays occidentaux avec un controle plus ou moins important des autorités éducatives. Ainsi cette 3ème journée se clôt sur la même question sous jacente aux deux premières. La formation des enseignants porte une définition du métier et de son organisation. Le développement professionnel n’est jamais neutre mais porté par une idéologie et des pouvoirs qui peuvent s’imposer aux enseignants ou en découler. La formation reflète une sociologie et une politique de l’Ecole.
Cnesco : Pourquoi diable les enseignants refusent-ils leur développement professionnel ?
Journée carrières enseignantes. Dans cette seconde journée de la conférence de comparaison internationale sur la formation des enseignants, organisée par le Cnesco, on a touché du doigt les limites des projets de développement professionnel des enseignants. On a aussi clairement aperçu le modèle de système éducatif et de « nouveau métier enseignant » qui pointent derrière cette notion de développement professionnel. Cela s’est fait à travers 4 exemples : les célèbres lesson studies japonaises, le non moins célèbre modèle de Singapour, la réforme des référentiels de compétences estoniens et la notion d’établissement apprenant envisagée depuis Genève. Quatre exemples qui montrent que le « nouveau métier enseignant » est une bataille. Souvent perdue.
Ouverture de la conférence du Cnesco sur la formation des enseignants
« Tous nos rapports et conférences de consensus ou de comparaisons internationales concluent tous à la nécessité de compléter la formation initiale des enseignants par des actions de formation continue qui doivent jalonner tout leur parcours professionnel. C’est une impérieuse nécessité du système éducatif français et c’est sur les 20 dernières années ce qui le distingue le plus des systèmes éducatifs les plus performants dans PISA par exemple, notamment ceux qui présentent des inégalités scolaires et sociales faibles ». Le Cnesco organise du 16 au 20 novembre une conférence de comparaison internationale sur la formation initiale et continue des enseignants. Quatre journées où des experts du monde entier échangeront sur ces questions à la veille d’une nouvelle réforme.
Cnesco : Qu’est ce qu’une politique de formation des enseignants ?
« Il faut de la confiance ». C’est le maitre mot de la première journée de la Conférence de comparaisons internationales sur la formation des enseignants organisée par le Cnesco du 16 au 20 novembre. Quatre journées durant lesquelles vont se succéder des débats entre spécialistes venus de 10 pays et des ateliers. L’ouverture de la conférence a opposé deux vidions de la formation des enseignants, une très libérale et une plus centrée sur la collaboration entre les acteurs.
Situation sanitaire
Protocole : On ne change rien
« Avec le président , nous avons décidé de maintenir inchangés au moins pour les 15 prochains jours les règles du confinement ». D’emblée J. Castex a écarté le 12 novembre l’hypothèse d’une évolution du protocole sanitaire qui est pourtant attendue par la plupart des enseignants des collèges. JM Blanquer a confirmé et n’a pas plus parlé d’allègements en lycée, attendus eux aussi. Satisfait de l’évolution de l’épidémie, qui fléchit un peu, et peut-être de la faiblesse de la mobilisation du 10 novembre, le ministre fait une description de la réalité des établissements assez éloignée de la réalité et ne craint pas la colère des enseignants. Les syndicats réagissent.
Situation sanitaire : Les syndicats demandent l’arrêt des mensonges
« L’arrêt de toute utilisation et de toute communication par le ministère de chiffres dont la fiabilité est remise en cause par les méthodes de collecte, chiffres qui pourraient conduire à sous-estimer la propagation du virus au sein des écoles, collèges et lycées et, en cela, mettre en danger la santé des personnels et des usagers ». C’est ce que demandent dans un communiqué commun les syndicats FSU, UNSA Education, Sgen-CFDT, CGT Educ’action, SNALC, SUD Éducation, Sncl-Faen, c’est à dire presque toutes les organisations. Elles demandent aussi » la mise en œuvre du cadre national relatif au plan de continuité pédagogique et l’élargissement aux collèges et aux écoles des possibilités aujourd’hui offertes en lycée en termes d’organisation pédagogique ».
Mise à jour de la FAQ du ministère
La FAQ ministérielle a connu une importante mise à jour le 13 novembre. Cela concerne notamment le port du masque dans les écoles et établissements. « Les directeurs d’école et les chefs d’établissement peuvent donc refuser l’accès à l’établissement scolaire à un élève qui refuse de porter le masque. En cas de non-port du masque par un élève à son arrivée dans l’établissement scolaire, il convient toutefois de lui en proposer un. Ce n’est qu’en cas de refus explicite de porter le masque proposé, que ce refus soit formulé par l’élève lui-même ou par ses représentants légaux, que l’accès à l’établissement devra être interdit à l’élève », explique la FAQ. La FAQ interdit aussi les réunions parents professeurs. « Les réunions parents-professeurs, même organisées selon un système de prise de rendez-vous, conduisent à un brassage important de personnes et posent la question du respect de la distanciation physique. Elles sont donc vivement déconseillées. Afin de maintenir le lien, indispensable, avec les familles, des rendez-vous individuels seront proposés aux responsables légaux, de préférence à distance ou en présence sur rendez-vous ». Enfin elle annonce des documents de correction des épreuves de spécialité « particulièrement développés et précis… afin que soit garantie une égalité de traitement des candidats ». De nouvelles injonctions en perspective alors que le délai de correction de ces épreuves et très court.
L’Unsa éducation demande des aménagements pour le collège
Les collèges « ont été les grands oubliés » de l’intervention présidentielle, estime le Snpden Unsa, premier syndicat des personnels de direction. Il rappelle la formule du nouveau protocole sanitaire : « Si la situation sanitaire locale le justifie ou si un établissement au regard de sa taille et de son organisation n’est pas en mesure de respecter les règles posées par le présent protocole, un enseignement à distance pourra être partiellement mis en oeuvre, avec l’accord et l’appui du rectorat ». Pour lui des aménagements comparables à ceux du lycée sont possibles au collège et il invite les principaux à les négocier avec les rectorats. Position relayée par l’Unsa Education dans une lettre au ministre du 13 novembre.
Covid : Les données incroyables du ministère
Selon le ministère de l’éducation nationale, l’épidémie a fait un bond dans la semaine du 13 novembre avec 12 487 élèves détectés atteints du covid 19 contre3528 le 6 novembre et 2223 personnels contre 1165. Le ministère annonce 142 classes fermées contre 7 le 6 novembre. Encore une fois ces données sont en rupture avec celles du ministère de la Santé. Celui ci indique 5422 jeunes de 10 à 19 ans dépistés positifs pour la seule journée du 9 novembre et 1500 pour les 0 à 9 ans. Alors que le ministère de l’Education nationale montre une forte progression des cas, celui de la Santé montre une baisse cette semaine. Alors que le ministre dit que les élèves se sont infectés durant les vacances, compte tenu du délai d’incubation et de test ces données donnent à penser que la baisse a eu lieu durant les vacances.
La FSU condamne les arrestations d’enfants et appelle à une réponse éducative
« L’intimidation et la criminalisation de ces jeunes, la judiciarisation à tout crin de ces situations ne réussiront pas à les émanciper et à en faire de futurs citoyens », relève la FSU le 19 novembre. Alors que se multiplient les plaintes et les arrestations de jeunes, parfois âgés de 10 ans ou de 12, pour des propos déplacés lors de la journée du 2 novembre ou depuis, le syndicat rappelle la priorité éducative. « Garder des élèves de 10 ans (voire moins) en retenue au poste de police pendant une journée est purement scandaleux et inacceptable… Se pose alors clairement la question du climat conduisant des personnels éducatifs à adopter un tel regard qui trahit une peur des élèves, une perte du lien de confiance avec eux et leur famille et qui, à terme, pourrait handicaper la transmission de certains savoirs, de l’esprit critique, et de la liberté d’expression qui permettent de faire société ».
Quand l’inspectrice demande de dénoncer les profs
» Je vous remercie de me signaler les enseignants qui refuseraient de porter le masque ou qui ne le mettraient pas pour certaines activités ». Une inspectrice IEN de Charente maritime a adressé cette demande aux directeurs de sa circonscription, demandant aussi la dénonciation des parents dont les enfants ne sont pas masqués. Cette affaire fait du bruit sur les réseaux sociaux. Elle a été portée par le Snuipp 17 devant la Dasen le 16 novembre. Selon le Snuipp, la Dasen « est consciente » du caractère insupportable de ce mail et précise que » concernant les enseignants, aucune demande n’émane de la DSDEN ». C’est beau l’école de la confiance..
Tests covid : Les médecins EN déclarent forfait
« Faibles de 850 médecins pour 12,5 millions d’élèves, les médecins scolaires, déjà submergés et épuisés par la gestion de la crise sanitaire en milieu scolaire, ne seront pas volontaires pour cette campagne de dépistage et n’abandonneront pas un peu plus les élèves pour faire les TRA du personnel de l’Éducation nationale ! » Selon le Snmsu Unsa, les médecins de l’éducation nationale ont de bonnes raisons de ne pas suivre la note interminsitérelle du 16 novembre qui leur demande d’effecter les tests covid au bénéfice des personnels et élèves. » Jean-Michel Blanquer feint aussi d’ignorer que les médecins scolaires sont les médecins des élèves et non des personnels et qu’ils ne sont pas là pour pallier l’indigence du service de médecine du travail de l’Éducation nationale ».
L’épidémie c’est la faute des professeurs
« Une école sera fermée demain parce que 11 enseignants sont cas contact, un collège va fonctionner avec une équipe de vie scolaire très amoindrie, et d’autres écoles et établissements seront fragilisés dans leur fonctionnement », écrit le Dasen de Savoie aux enseignants de son département dans une lettre du 9 novembre. Tout cela à cause de qui ? Des enseignants. » il s’agissait à chaque fois, comme dans la très grande majorité des situations depuis la fin août, d’un repas ou d’un café pris en commun, sans que les intéressés puissent fournir à l’agence régionale de santé les précisions et garanties permettant d’écarter les risques d’une contamination… Je demande aux directrices et directeurs d’école, aux cheffes et chefs d’établissement et à l’ensemble des personnels, de proscrire les cafés et repas pris en commun, notamment en salle des maîtres ou des professeurs et en salle de restauration scolaire, sauf si les conditions permettent d’attester a posteriori et sans ambiguïté des précautions sanitaires exigées ». La Savoie est le département le plus touché par l’épidémie de Covid 19 avec une incidence plus du double de la moyenne nationale. Si les enseignants sont contaminés c’est peut-être lié à d’autres réalités comme la fréquentation pendant des heures de classes surchargées ?
Politique
La loi contre le séparatisme et l’Ecole
Le projet de loi « confortant les principes républicains » (le mot séparatisme n’apparait plus) se donne comme objectif « le respect des principes républicains », notamment « l’éducation au coeur de la promesse républicaine et de la sociabilité », avec ses articles 18 à 24, et le renforcement de la loi de 1905.
Blanquer et l’équité en éducation : Leçon européenne
La France aggrave t-elle les inégalités scolaires ou les réduit-elle ? Comment évaluer l’équité des systèmes éducatifs ? La Commission européenne vient de publier un ouvrage qui aborde de nombreux critères d’organisation des systèmes éducatifs au regard de l’équité. C’est assez éclairant pour la France où on repère mieux comment certaines réformes qui vont dans le sens de l’accroissement des inégalités.
Lycée
Lycée : Reconstitution de filières dissoutes
Une nouvelle Note de la Depp présente les choix de spécialité des lycéens de terminale et première à la rentrée 2020. Deux ans après la mise en place de la réforme du lycée, les anciennes filières se lisent encore dans les choix des lycéens avec la même hiérarchie sociale et les mêmes stéréotypes de genre que dans l’ancien lycée.
Le Snes Fsu demande au ministre de tirer les conséquences de l’enseignement en alternance
« Le passage à des demi-groupes, à un roulement par niveau ou à un fonctionnement à effectif réduit, le maintien d’un contact en présentiel avec les élèves, mais cela a nécessairement un impact sur la progression pédagogique. Pour le Snes-FSU, ces fonctionnements ne doivent pas conduire à un enseignement hybride cumulant présentiel/distanciel par visio qui conduirait à une double ou triple journée de travail pour les enseignants ». Quelque soit la formule retenue par le lycée, le volume horaire d’enseignement de chaque élève est atteint le professeur ne pouvant à la fois faire cours à un groupe et à un autre. Le Snes demande donc des aménagements.
La continuité pédagogique des lycées définie dans une circulaire
Une circulaire publiée au BO du 12 novembre définit la nouvelle organisation des enseignements en lycée autorisée depuis le 4 novembre. « Tout élève scolarisé bénéficie des apprentissages obligatoires, sous forme de cours, en présence au sein de l’établissement, à distance ou de travail en autonomie, sur l’intégralité du temps scolaire. L’organisation retenue garantit à chaque élève de bénéficier d’un maximum de cours au sein de l’établissement. En tout état de cause, le nombre d’heures de cours suivies en présentiel ne peut être inférieur à 50% d’ici aux prochains congés scolaire ». Le texte invite aussi les chefs d’établissement à vérifier el travail des enseignants : « le chef d’établissement veille à ce que les professeurs assurent effectivement la continuité pédagogique pour les élèves qui sont à distance, à due proportion de la quotité horaire de leur discipline, dans le cadre de classes virtuelles et de travail en autonomie ». Comme dans l’extrait précédent, la circulaire mentionne un enseignement à distance qui en fait n’existe pas puisque l’enseignant ne peut pas à la fois faire cours à un groupe et à l’autre.
Evolutions inattendues du nombre d’élèves en 2020
On n’a sans doute pas fini avec les surprises en cette année scolaire 2020-2021. Elle a commencé avec des évolutions inattendues du nombre des élèves, comme le montrent deux Notes de la Depp (la division des études du ministère de l’Education nationale). Ces évolutions prennent souvent le contre pied des déclarations ministérielles. Ainsi, alors que JM Blanquer a rendu la scolarisation à 3 ans obligatoire, le taux de scolarité a régressé à cet âge à la rentrée. Alors qu’il assure de sa volonté de mettre en valeur l’apprentissage et l’enseignement professionnel, ils sont davantage fuis. Alors que le ministre affiche sa volonté de davantage contrôler le hors contrat celui-ci progresse.