« Dès que la République est attaquée on rappelle aujourd’hui encore que la langue française et l’école en sont les piliers. Si tout le monde parlait mieux français et si l’école portait plus haut les savoirs, cela n’arriverait pas. C’est bien simpliste », écrit Marc Bablet sur son blog. Pour lui, « notre problème, en effet, n’est pas la maîtrise de la langue française qui ne serait qu’un enseignement d’une matière parmi d’autres que l’on pourrait contrôler au moyen d’évaluations de lexique, morphologie, syntaxe, comme un savoir distinct des autres savoirs et au même niveau que ceux qui concernent la nature ou l’histoire. Il nous faut d’abord considérer le langage comme ce qui s’apprend dans une pratique raisonnée et en conséquence notre action prioritaire doit porter sur les usages langagiers que les élèves font de la langue française qui déterminent progressivement ce qu’elle devient pour eux dans les divers contextes dans laquelle ils l’utilisent pour apprendre, se représenter le monde et juger de tout cela… Enseigner la langue française au sens où le disent les textes ministériels récents renvoie les élèves à des acquisitions très abstraites totalement détachées des apprentissages qui nécessitent l’élaboration du langage approprié pour parvenir à des savoirs qui changent leur représentation du monde et du langage lui-même. En outre ils ne les aide pas à réfléchir sur la langue et ses usages puisqu’il se centre exclusivement sur l’écrit et suggère presque exclusivement de revenir à de simples catégorisations de formes linguistiques (il s’agit de nommer les noms, verbes, adjectifs,…) ou de liens phrastiques (nommer des données syntaxiques comme principal, subordonné…) ».
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