L’arrivée au pouvoir de Joe Biden, le futur président des Etat-UNis qui entrera en fonction en janvier 2021, devrait avoir un impact sur l’éducation. Le président élu devrait trancher dans des questions éducatives qui font débat ici aussi.
Lutter contre les discriminations
En principe l’éducation n’est pas une compétence fédérale. Elle dépend de chaque état et les écoles sont gérées au niveau de districts scolaires. Cependant , depuis les années 1960, l’état fédéral s’est immiscé dans les questions scolaires. La mesure phare de ce poids fédéral sur l’école a été la loi No Child Left Behind, passée en 2001. Elle a mis en place un système d’évaluation informatisé des résultats des écoles et établissements en les responsabilisant sur leurs résultats. Non seulement par des aides fédérales importantes pour les écoles « méritantes » mais aussi par des mesures coercitives pour les écoles en ayant d’insuffisants. Depuis Obama la loi No Child Left Behind est remise en question. Mais les financements fédéraux sont toujours vitaux pour de nombreux districts scolaires , notamment pour les élèves défavorisés. Et l’appareil statistique est resté, malgré ses défauts avérés (comme le Teaching for the test) en place.
Avec Joe Biden une nouvelle ère pour l’éducation devrait s’ouvrir déjà car le candidat a annoncé qu’il dépenserait davantage pour l’Ecole et particulièrement pour le pré-scolaire.
Dans les promesses du candidat Biden on trouve aussi des mesures qui concernent les droits des élèves. Ainsi J Biden devrait en finir avec les menaces d’expulsion des mineurs non accompagnés. Un programme d’Obama avait protégé ces mineurs du risque d’expulsion leur permettant de terminer leurs études aux Etats-Unis. L’administration Trump a fait ce qu’elle a pu pour revenir dessus même si elle a été freinée par la Cour suprême.
On attend de lui aussi une relance de la politique de déségrégation. Son programme invite les écoles à mener des programmes de déségrégation. Il s’est aussi engagé à compléter les règles de non discrimination au profit des gays et transgenres, élèves et personnels.
Cela concerne par exemple les règles de discipline dans les établissements. Sous Obama des règles avaient été mises en place pour que les mesures de discipline scolaire ne puissent être accusées de discrimination, par exemple raciale. Autrement dit un établissement sanctionnant davantage des élèves appartenant à un groupe racial (ils sont définis légalement aux Etats-Unis) aurait des comptes à rendre. Cela avait été écarté par Trump. Biden devrait rétablir ces règles.
Lutter contre la privatisation
Durant sa campagne électorale, J Biden a aussi critiqué les évaluations par tests standardisés dans les écoles. Ces tests ont poussé les écoles à se concurrencer et à transformer l’éducation en fonction des critères des tests. Les états pourraient fixer les niveaux attendus par district. On aurait donc une remise en question des tests nationaux que l’administration Trump a encouragés.
Une autre attente de cette administration c’est de renforcer le nombre de psychologues, d’infirmières, d’assistants sociaux dans les établissements.
La mesure la plus importante pourrait être la guerre contre la privatisation de l’éducation. J Biden pourrait remettre en cause les charter schools à but commercial. Les charters schools sont des écoles privées bénéficiant de fonds publics. La nouvelle administration pourrait couper les fonds fédéraux aux charter schools ouvertes par des sociétés commerciales.
F Jarraud