La journée du 4 novembre a été marquée à nouveau par des blocages, des grèves, des protestations dans de nombreux lycées. Le mouvement a gagné en ampleur et touche de nouvelles régions. Des enseignants protestent contre un protocole sanitaire jugé insuffisant qui les met en danger eux et les élèves et annonce des fermetures massives d’établissements. Le Snes Fsu a pris la tête du mouvement en appelant les autres organisations à participer à une « grève sanitaire » le 10 novembre. Sud Education annonce s’associer à cet appel.
Appel du Snes Fsu
« Interpellons les Dasen ! » Le Snes Fsu appelle « à agir localement pour imposer des conditions sanitaires renforcées : demi groupes, agents supplémentaires, réorganisation de la demi-pension ». Il propose aux autres syndicats le principe d’une grève le 10 novembre » partout où les conditions sanitaires ne seraient pas réunies pour assurer la sécurité des personnels et des élèves ».
Montée des perturbations
Cet appel fait suite à une nouvelle expansion des troubles dans les lycées où les professeurs ont remplace les blocages lycéens. Le mouvement a pris de l’ampleur touchant toutes les régions et de nouvelles villes.
Ainsi à La Roche sur Yon, au collège Haxo, les enseignants appellent à la grève le 5 novembre avec le soutien des deux associations de parents. Celles ci dénoncent le taux de remplissage du collège : 702 élèves pour 600 places. Par suite les élèves sont brassés en permanence : il est impossible d’attribuer une salle à chaque classe. Le réfectoire est surchargé et les élèves sont entassés dans les salles.
A Périgueux, les professeurs du lycée Gatet soulignent le manque de nettoyage (7 agents pour un lycée de 1350 élèves !) qui fait que des parents retirent leurs enfants de l’établissement. Ils ont écrit une lettre au ministre le 3 novembre où ils l’accusent de « renoncer à la protection des professeurs » et d’avoir une gestion comptable de l’épidémie.
Impossible de citer tous les établissements touchés. A Arras les professeurs ont annoncé la grève le 5 novembre si le protocole sanitaire n’est pas revu. A Beaune les professeurs sont en grève pour la semaine. A Orthez les enseignants appuient le blocage lycéen. A Montpellier des professeurs exigent des excuses de JM Blanquer.
Le mécontentement se porte aussi sur le calendrier du bac et les programmes qui devraient être allégés dans les circonstances actuelles.
L’appel à la grève du Snes peut s’appuyer sur une déclaration intersyndicale (Fsu Se Unsa, Fo, Cgt, Sud et Cgt) du 31 octobre qui demandait des mesures d’urgence pour garantir la protection de tous dans les écoles. On saura le 5 novembre quels syndicats se joignent à cette initiative du Snes qui devrait canaliser la colère restée sourde jusque là. Sud Education a décidé de s’associer à cet appel.
F Jarraud