« L’école a été attaquée. La communauté éducative est meurtrie. Nous ne pouvons pas rentrer, reprendre le chemin de nos établissements scolaires comme si de rien n’était », écrit le Snes FSU dans un communiqué. Le syndicat interpelle le ministre et appelle à la grève pour que les enseignants puissent rendre un hommage digne à leur collègue.
» Samuel Paty a payé de sa vie son engagement professionnel pour des principes qui nous réunissent toutes et tous. Nous lui devons un hommage plein et entier », écrit le syndicat. Le Snes s’insurge contre la réorganisation de la matinée du 2 novembre annoncée le 30 octobre par JM Blanquer.
Le ministère avait initialement prévu de réserver la matinée du 2 novembre pour l’hommage à S Paty, avec dans un premier temps un moment de regroupement des enseignants, l’accueil des élèves ne commençant qu’à 10 heures. Devait suivre un moment d’échange avec chaque classe avant la minute de silence collective à 11 heures.
Sans donner aucune justification, comme si les syndicats et le ministère n’avaient pas travaillé ensemble pour organiser cette matinée, le ministre de l’Education nationale a envoyé un message aux enseignants réduisant l’hommage à S Paty à la lecture d’un texte de J Jaurès et une minute de silence, le plus souvent en classe. Ainsi l’hommage au professeur assassiné ne durerait que 5 minutes. Le ministère souligne que le temps d’échange avec la classe et d’explication du sens de cette cérémonie peut avoir lieu un autre jour.
« D’autres organisations étaient possibles permettant de tenir compte des conditions de cette rentrée hors normes », souligne de son coté le Snes. « Elles ont été balayées d’un revers de la main, sans considération pour les impératifs humains et pédagogiques. Colère, incompréhension, mépris…. les mots manquent ».
Le Snes demande au ministre de revenir sur sa décision et aux enseignants de contacter leur chef d’établissement pour que le déroulé original soit maintenu.
« Là où cette organisation ne serait pas maintenue, le Snes appelle les personnels à faire grève et à se réunir dans l’établissement pour tenir ce temps d’échange indispensable afin de préparer le retour des élèves ».
Le Snuipp dénonce « le grand n’importe quoi » du revirement ministériel. Il » invite les équipes à ne pas tenir compte de cette injonction hors sol et à rendre hommage à Samuel Paty selon les modalités initialement prévues, adaptées au jeune âge des élèves des écoles ».
L’association des professeurs d’histoire-géographie, la discipline qu’esneignait S Paty, s’est émue aussi du retournement ministériel. « Nous refuser un temps de recueillement et de concertation, tout en respectant les mesures de sécurité indispensables, avant de prendre nos classes est incompréhensible et inacceptable », dit l’APHG qui « regrette ce contre-ordre ».
F Jarraud